OUR FALLEN SOULS [FR] (High Enough) - tome 1

20 - Joséphine

Je suis en train de préparer un chocolat chaud lorsque Casey entre dans la cuisine. Elle travaille en même temps que moi, et je lui ai supplié de revenir pour ne pas me retrouver seule. Elle a gentiment accepté, ayant elle aussi besoin d'argent.

— Salut Jo, dit-elle d'une voix douce en s'autorisant un bisou sur ma joue laissant une trace de son parfum délicat. Tout s'est bien passé hier soir ? C'était qui ce mec ?

Je déglutis, sentant un nœud se former dans ma gorge.

— Oui, tout s'est bien passé, répondis-je d'une voix légèrement tendue. C'était mon ex.

— Tu vas bien ? s'inquiète-t-elle, ses yeux empreints de préoccupation fixés sur moi. Tu ne m'en avais jamais parlé.

— Tout va bien, je tente de la rassurer bien que mes propres doutes me tourmentent.

Elle soulève délicatement mon menton et pointe du doigt quelque chose sur mon cou.

— Effectivement, ça a l'air d'aller !

La panique monte en moi. Je saisis mon téléphone précipitamment et j'observe mon reflet. Une légère marque rouge orne mon cou.

— C'était... juste un truc comme ça, bafouillai-je.

— Un truc comme ça ? répéta-t-elle d'un ton dubitatif.

Elle s'appuie sur le plan de travail, plissant légèrement les yeux.

— Comment c'était de coucher avec Blake Robertson, alors ?

— On a pas couché ensemble.

Elle roule des yeux et me tape légèrement avec un torchon.

— C'est ça, oui. La manière dont vous vous regardez tout le temps. Je n'ai jamais vu des gens s'admirer secrètement comme ça. Enfin... Secrètement, c'est un grand mot.

Je soupire et mordille mes lèvres.

Au point où j'en suis...

— Ton mec nous a coupé en entrant sans frapper chez moi.

Casey interrompt brusquement ce qu'elle était en train de faire, attirant mon attention.

— Clyde ? Il m'a rien dit quand il est rentré, s'inquiète-t-elle.

Je ne peux m'empêcher de soupirer légèrement.

— Pour Blake, ça ne signifiait rien de toute manière, répondis-je d'un ton un peu las.

— Et pour toi ?

Je prends un instant pour réfléchir, fixant machinalement une tasse vide devant moi.

— J'en sais rien.

Revenant rapidement à mes responsabilités, je me remets au travail avec ardeur. Dirigeant mes pas vers la salle, je prends les commandes des clients, jonglant habilement entre les cafés, les cappuccinos, les croissants et bien d'autres mets. Chaque geste est précis, chaque interaction est empreinte de professionnalisme.

Malgré le rythme effréné, j'aime mon travail. Il me permet de m'évader, de mettre de côté les tracas du quotidien et de penser à autre chose pendant quelques heures. Chaque tasse que je prépare devient une sorte d'échappatoire, un instant où je peux me perdre dans les mouvements mécaniques de la routine. Déposant les commandes soigneusement sur le comptoir, tout en récupérant celle que Casey a préparée, je m'apprête à retourner en salle pour servir les derniers clients et prendre la dernière commande de la journée. La routine m'emporte, et je ne prête pas attention à la personne qui s'apprête à passer commande. Habituellement, je n'ai pas le temps de m'attarder sur les individus, à moins qu'ils ne mettent une éternité à se décider. Mais aujourd'hui, alors que mon esprit est toujours empli d'interrogations concernant Blake, je sens que cette journée risque d'être un peu plus compliquée qu'à l'accoutumée.