OUR FALLEN SOULS [FR] (High Enough) - tome 1

44 - Blake

— Blake, écoute-moi s'il te plaît.

Je secoue la tête, je ne veux pas entendre ses conneries.

— Écouter quoi ? Hein ? T'entendre me sortir des excuses à la con ? Je te pensais différente.

— Tu te tapes une autre fille, je te rappelle. J'ai vu la photo, je pensais aussi que tu étais différent Blake ! crache-t-elle.

Je souris faussement.

— Oh bah oui, tiens. J'ai annulé un putain de vol pour toi mais je m'amuse à me taper d'autres meufs.

Elle semble choquée par mes mots.

— J'ai fait des bornes pour une gamine qui se tape son meilleur pote, je crache, ouvrant la portière de ma voiture.

— Je me tape pas mon meilleur pote, bordel ! Je l'ai repoussé !

Elle essaie de me retenir.

— Tu ne comprends rien, Joséphine. Strictement rien. C'est la première fois que je fais ça pour une putain de meuf. Que j'annule un vol, que je conduis aussi longtemps, que je me force à aller à une fête de bourges. La première fois que je ressens toute cette merde, je m'étais décidé à te le dire, parce que putain, je me suis rendu compte que je t'aimais. Mais te voir embrasser ton soi-disant meilleur ami, ça m'a juste conforté dans l'idée que tu étais la pire chose qui me soit arrivée.

Elle recule, comme si mes putains de mots avaient percé une partie d'elle-même.

Merde, je suis en train de tout foutre en l'air.

— Je ne sais pas sur quel pied danser avec toi, Blake ! Tu ne veux pas prendre de risques avec moi, tu veux me protéger de ton soi-disant monde, et ensuite tu m'embrasses et tu te barres et je te vois avec une meuf sur toi ! Tu m'embrasses devant tout le monde et tu te comportes comme si ce n'était qu'un jeu !

Je la regarde, sentant toute cette pression accumulée se libérer, comme si je ne pouvais plus retenir mes foutus sentiments.

— Et toi, t'es partie, bordel, t'es partie après la nuit qu'on a eue.

Elle semble choquée par mon explosion émotionnelle.

— Je ne savais pas quoi faire, je savais pas si on était ensemble, ça te ressemble pas, rétorque-t-elle d'un air hésitant.

— Je suis foutrement amoureux de toi, Joséphine ! Je t'aime à en crever ! Cette putain de nuit, j'arrête pas d'y penser ! Comment tu peux prétendre que ça ne signifie rien ? Comment tu crois que j'allais réagir lorsque je me suis réveillé dans mon putain de lit, tout seul ?

Je m'approche d'elle, voyant clairement la détresse dans son regard suite à mes mots, comme si ce que je venais de dire était tout bonnement impossible. Mais je suis en feu, les mots jaillissent de ma bouche sans que je puisse les retenir.

— C'est juste que depuis que tu es arrivée, je ne suis plus le même, et putain, je déteste ça. Je le déteste encore, mais bordel, je ne peux pas lutter contre ça. C'est un foutu piège. J'ai essayé de t'oublier, mais c'est impossible. Tu sais très bien que je ne suis pas doué avec tout ça. Je me suis battu jusqu'à ce que je réalise que tout me ramène à toi.

Je prends une profonde inspiration, tentant de me calmer un peu.

— Je... je ne peux pas penser à autre chose qu'à toi. Je te détestais pour ça, parce que tu as une emprise sur moi qui me déstabilise. Personne n'y était parvenu avant toi. Tu lis en moi comme dans un foutu livre ouvert. Je ne fume plus, je ne me drogue plus depuis que tu es là, tu as fait taire toutes les voix dans ma tête. Je la fixe, apercevant ses yeux embués de larmes.