Le lendemain, une anticipation nerveuse me saisit alors que je me lève de mon lit, ma gorge sèche et mes paumes moites. Les mots se répètent dans ma tête comme un mantra alors que j'entre dans la douche, espérant trouver un semblant de calme. Mais la détente m'échappe. L'eau chaude tombe en cascade sur moi, apparemment sans fin, comme si je restais immobile depuis une éternité. Mes pensées deviennent un fouillis, s'intensifiant davantage pendant le petit déjeuner, rendant impossible d'avaler ne serait-ce qu'un morceau. Optant pour une tenue modeste, je me contente d'un simple t-shirt gris et d'un jean classique. L'invisibilité est mon objectif ; je ne souhaite pas attirer l'attention.
En quittant mon appartement, je revérifie la serrure cinq fois, m'assurant de sa sécurité. Dehors, le soleil tape fort, projetant sa chaude lueur sur une file de voitures attendant à un feu rouge au passage du tram. De l'autre côté de la rue, j'aperçois un couple accompagnant leur petite fille à l'école, rappel nostalgique des matins où mes parents faisaient la même chose pour moi.
Arrivée quelques minutes plus tôt devant le campus, je me retrouve à court de mots. C'est beaucoup plus grandiose que je ne l'avais jamais imaginé. Cela ressemble à une petite ville en soi, avec des bâtiments majestueux et des pelouses luxuriantes s'étendant à perte de vue. Le soleil baigne l'herbe, la faisant paraître encore plus verte. Quelques étudiants se promènent, certains déjà absorbés par la vie du campus, tandis que d'autres se prélassent sur les pelouses.
En consultant le plan enregistré sur mon téléphone, je me dirige rapidement vers le bâtiment administratif. La taille même du campus rend la navigation difficile. Je tords mon téléphone pour mieux m'orienter, en faisant des pas lents mais délibérés.
En entrant dans la zone administrative, mon regard est attiré par les grands lustres qui ornent le plafond. Je scanne les noms sur les portes du bureau jusqu'à ce que je repère celui de la secrétaire. Provisoirement, je frappe et j'attends une réponse, mais aucune ne vient. Prenant place en face de la porte, je regarde l'heure sur mon téléphone. Juste à ce moment, une femme d'une trentaine d'années entre, naviguant avec grâce dans ses talons aiguilles savamment usés.
Un sourire chaleureux orne son visage lorsqu'elle me remarque.
— Vous m'attendiez ? demande-t-elle
— Oui, je réponds simplement.
Ma voix tremble légèrement pendant que je parle, le stress évident.
Elle déverrouille habilement la porte avec son jeu de clés, me laissant impressionnée par sa capacité à toutes les gérer. Son bureau est un témoignage des réalisations du campus, orné de divers trophées et de piles de dossiers qui semblent sans fin.
Prenant place sur sa chaise roulante, elle se plonge dans son ordinateur. Je reste clouée sur place, debout dans l'embrasure de la porte.
— Êtes-vous nouvelle ici ? demande-t-elle en détournant mon regard de l'un des tableaux et en le redirigeant vers elle.
— Oui, je m'appelle Joséphine Evans.
— Oh, oui, je me souviens avoir vu votre dossier sur mon bureau. Donnez moi juste quelques secondes, dit-elle en fouillant dans l'une des piles.
Finalement, elle récupère un petit dossier avec ma photo dessus — une photo plutôt peu flatteuse que j'avais soumise lors de l'inscription, ressemblant plus à une photo de passeport qu'autre chose.
— D'accord, je vais vous donner votre emploi du temps, ainsi que les horaires du gymnase et de la librairie, commence-t-elle en cherchant les documents nécessaires. J'aurai également besoin que vous signiez les règles du campus.
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OUR FALLEN SOULS [FR] (High Enough) - tome 1
RomanceDISPONIBLE EN FORMAT PAPIER SUR AMAZON "Combien de mecs t'ont fait ça, Joséphine ?" murmure-t-il à mon oreille. Blake, un jeune chef mafieux, adore jouer avec le feu. Alors, lorsqu'il doit absolument s'éloigner d'une fille apparemment liée à son mon...