𝓟𝓸𝓾𝓿𝓸𝓲𝓻 𝓢𝓱𝓸𝓳𝓸 | JinYoonSeok | ★

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𝖁𝖔𝖚𝖘 𝖆𝖛𝖊𝖟 𝖈𝖍𝖔𝖎𝖘𝖎 :

I ) Drapeau : vert, blanc, rouge ; le cœur.

𝕻𝖔𝖚𝖛𝖔𝖎𝖗 𝖘𝖍𝖔𝖏𝖔  𝖉𝖚 𝖌𝖗𝖆𝖎𝖓 𝖉𝖊 𝖘𝖆𝖇𝖑𝖊

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Au matin Jin a bien du mal à suivre Hoseok, levé à cinq heures, pour prendre un café dans leur petite cuisine colorée. Il traine sous la douche, bois son café à côté de la tasse et manque de se manger un placard encore ouvert sur son passage. C'est ainsi qu'il apporte des pancakes de la veille à peine réchauffés à Yoongi et emprunte un sweatshirt au motif playboy douteux à Hoseok. Après avoir bataillé pour faire passer sa veste en jean au-dessus d'un sweat trop épais – ce qui n'est que perte d'énergie étant donné que Jin devrait tout autant se démener pour le retirer une fois arriver en amphithéâtre-, notre protagoniste se sent prêt à aller à la faculté. Yoongi est déjà parti retrouver Hoseok. Jin en a profité pour retendre les draps, faire le peu de vaisselle qui restait dans l'évier et passer un coup d'éponge sur la table en formica. Le soleil tiède de l'automne fait baigner la pièce dans des lueurs orangées, elles ont la vertu d'apaiser l'âme fatiguée de Jin. En quelques gorgées le garçon aux cheveux roses finit sa tasse et la laisse à s'égoutter auprès des autres. Un grand frisson grignote sa colonne vertébrale quand il aperçoit du coin de l'œil le canapé si séduisant, la fatigue lui donne l'impression de peser des tonnes tandis que ses jambes ne sont que du coton. Pourtant Jin ne se laisse pas faire et lutte contre l'envie dévorante de sécher ses cours pour dormir cinq ou six heures de plus. D'un geste vif et décidé, de peur sûrement de changer d'avis, il enfile son sac sur ses deux larges épaules et laisse la porte se refermer derrière lui dans un claquement sonore.

Les rues sont fraiches enfermées entre les petits immeubles et les magasins en tous genres, Jin fait disparaître son visage sous la capuche du sweat noir qu'il porte et enfouit ses mains dans ses poches. Quelques commerçants ouvrent leurs boutiques ; il songe un instant à Hoseok, sa chemise remontée sur ses bras tatoués, affairé à disposer des pâtisseries, agencé des chaises, rangés des livres. Il garde dans son esprit l'image du brun au petit matin, penché sur le lavabo, une bouteille de parfum noire et sa façon d'incliner la tête d'un côté et de l'autre pour se frictionner du poignet son cou. Jin en a gardé une image précise, une photographie mentale séduisante, Hoseok penché, une chemise tout juste fermée sur sa peau aux senteurs de gel douche fruité, la fragrance volatile d'un parfum pour hommes et sa peau noircie d'encre. Le sweatshirt à cette même odeur subtile légèrement masqué par des odeurs de cuisine et d'un peu de sueur si l'on s'y attarde, c'est réconfortant. Jin traine avec lui une partie de leur foyer, le vêtement lui donne l'impression que « l'autre » est avec lui. C'est doux, ça berce son âme. Il n'avait jamais eu de goût pour les vêtements propres, repliés, repassés, les chemises précieuses couvertes d'un plastique dans un dressing. Jin aimait les vêtements un peu froissés aux senteurs de lavande dans un placard, les petits plis sur un t-shirt parce qu'il demeurait mauvais à l'exercice du repassage, les chaussettes dépareillées et les odeurs des autres – pourvu qu'elles lui soient agréables.

Namjoon l'attend déjà devant l'un des vieux marronniers à l'entrée de la faculté. Les élèves arrivent doucement, certains dorment debout, d'autres s'empressent de rejoindre leurs salles. Namjoon lui se tient toujours droit, adossé à l'arbre, un livre à la main : un « bijou » selon ses dires, d'une grande sensibilité, d'une justesse sur les relations, que des choses que Jin ne saisit pas, il ne prend plus vraiment le temps de lire si ce n'est des articles indigestes de droit. Son ami à l'air tout aussi réveillé que lui, ils pourraient sans doute ouvrir un concours de poche sous les yeux, Jin devrait en rire mais sa fatigue le dissuade même de faire un quelconque trait d'humour.