Chapitre 85 : Epilogue

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Alizarine attendait, accoudée à la rambarde de pierres sculptées, qui accomplissait son rôle de garde-fou du balcon depuis assez longtemps pour s'approprier un charme antique. Pourtant, les colonnes finement ciselées, enlacée d'oiseaux de paradis qui fleurissaient sous l'accoudoir anguiforme, faisaient pâle figure devant la vue qu'offrait le belvédère.

La chaîne de montagnes à la base verdoyante et aux pics enneigés occultaient l'horizon, déversant un rideau d'arbres fleurissants sous les caresses du printemps. Le réseau de lacs scintillaient de rubis du crépusculaires, tandis que le ciel s'assombrissait.

Le souffle du vent porta un nuage de feuilles jusqu'à Alizarine, tout en faisant flotter ses cheveux châtains. Intuitivement, sa main se porta sur la cape royale qu'elle avait pliée et déposée sur la roche froide de la rambarde. Elle ne pouvait pas la laisser s'envoler, ce morceau de tissu bleu, brodé d'argent, représenté le pouvoir de la Reine de l'école.

Des bruits de pas résonnèrent derrière elle, camouflés par le souffle du vent.

- Tu voulais me voir ?, demanda timidement Cleo.

Alizarine ne répondit pas immédiatement. Elle devait trouver le courage de lui parler. Elle se retourna et lui offrit un sourire de façade. L'ancienne reine faisait probablement de même.

- Salut ! Articula-t-elle finalement. Alors... Enfin de retour de...

- Hawaï, compléta Cleo devant le doute de son interlocutrice. Ça a prit pas mal de temps pour trouver un moyen de voyager depuis là-bas, ce monde n'a pas beaucoup de magie.

Alizarine eut un sourire amusé.

- Tu savais que Erika, Auri'ak et Adaen viennent de ce monde ?

Cleo remua la tête timidement.

- Du coup... pourquoi ma mère t'a envoyée là-bas ?

La jeune fille s'accouda aux côtés d'Alizarine, les yeux braqués sur le paysage.

- Elle avait peur que je connaisse ses intentions de mariage et elle voulait savoir ce que je comptais faire. Du coup, elle m'a envoyée de force dans sa résidence secondaire... C'était pas si horrible, on m'a appris à faire des colliers de fleurs et j'avais la plage juste devant moi.

Alizarine eut un sourire gêné.

- Je... Désolée. Ma mère n'est pas très... professionnelle quand il s'agit de ses sentiments.

- C'est pas grave... Encore une fois, c'était pas si terrible...

Mais Alizarine avait appris certains tours de sa mère. Elle aussi, à son modeste niveau, pouvait lire l'état d'esprit des gens. Et elle ressentait la tristesse de Cleo. Même si l'île était paradisiaque, elle restait une prison. La jeune fille avait été de nouveau isolée de ses amis, incapable de les aider. Sa magie lui permettait de tout ressentir, frustration, tristesse mais aussi sa détermination.

Alizarine soupira. Elle se saisit de la cape et la tendit à Cleo.

- La réunion commence dans une heure. Je pense qu'ils seront heureux de t'y revoir.

La jeune fille eut un instant d'incompréhension.

- Je n'ai jamais voulu être Reine, compléta Ali. Je n'y prends pas de plaisir, contrairement à toi. C'est ce qui fait que cette place te revient.

Cleo tendit la main vers la cape, les yeux brillants de nostalgie puis, tout en fermant ses paupières, elle repoussa la cape de sa paume et fit un pas en arrière. Quand elle rouvrit les yeux, sa détermination enterra ses autres sentiments. D'une voix calme et assurée, la jeune fille bleue expliqua :

Welcome to Secret Academy (En cours de Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant