Chapitre 67 : L'As et le Seigneur

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Auri'ak papillonna des yeux, le temps de s'habituer à la nouvelle luminosité. Il se trouvait maintenant dans une étrange salle : les murs, le plafond, le sol et même les meubles étaient d'un blanc cotonneux à l'aspect nuageux. La pièce, aux allures d'après-vie, était en réalité un bureau. Un canapé faisait opposition à une bibliothèque, dessinant un couloir jusqu'à une écritoire couvert de documents, tous aussi blancs et brumeux que le reste de la pièce.

Bien que la salle soit spacieuse, le regard d'Auriak fut rapidement capté par la seule source de couleurs de l'étude : assis derrière les documents, un jeune homme vêtu d'un costume aussi noir que ses cheveux le dévisageait avec un sourire joueur, les doigts croisés sous le menton.

- Bonjour, déclara-t-il avec confiance, je suis Auri'ak, Seigneur de l'Imagination, Archipyromancien de la tour de Rubis, Protecteurs des Terres et des Cieux de la Création, Porteur de l'Epée des Rois, Successeur d'Arenös, Héritier de la Volonté d'Echo...

Le jeune Seigneur accéléra sur la fin de sa déclaration, comme lassé de son énumération. Auri'ak observa cet étranger dans un frisson de surprise. Il rétorqua simplement :

- Enchanté... Je suis Auri'ak Rilhiel et, euh, je suis l'As de Vivaldi ?

C'est donc lui... C'est cette personne qu'ils veulent que je redevienne...?

- Inutile d'être autant sur la défensive, reprit le Seigneur avec un air joueur. On est dans notre esprit, on ne peut rien se cacher.

Auri'ak observa la salle de coton avec un air surpris.

C'est ça l'intérieur de mon esprit ? C'est presque...

- ...décevant ? coupa le Seigneur. Moi je trouve ça douillet...

- Arrête de lire dans ma tête, répondit l'As. C'est très désagréable.

Tout en se plaignant, il se massa les tempes, comme pour empêcher son interlocuteur d'envahir plus son esprit.

- Mais je ne lis rien. On est dans ta... notre tête ! Tu ne peux pas te mentir à toi-même...

Auri'ak haussa les épaules, signifiant qu'il n'était pas d'accord, ce qui valut une réaction immédiate du Seigneur :

- Bon, soit, tu peux techniquement te mentir à toi-même mais... c'est vraiment ce que tu veux pour ton nouveau départ ?

L'As dévisagea le jeune homme avec curiosité.

- Un... nouveau départ ? Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

En guise de réponse, le Seigneur se leva et s'approcha lentement de la fenêtre, tout en contournant son interlocuteur.

- Et bien... on fête notre réunion et... par extension, notre mort.

Auri'ak eut un mouvement de recul.

Notre mort...? C'est une menace ?

Tout en aiguisant ses sens, il s'assura de maîtriser encore sa magie en faisant crépiter un éclair de glace entre ses doigts.

- Du calme, reprit le jeune noble. Du calme. C'est juste une amère constatation, une fatalité et non une menace.

Sans relâcher son attention, Auri'ak exhiba un air perdu.

- Alors, je ne pense pas être au niveau de compréhension de Sa Seigneurie, qui pourrait peut-être arrêter de parler en énigme pour m'expliquer ce qui va nous tuer ?

Welcome to Secret Academy (En cours de Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant