Chapitre 3

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Plusieurs mois, presque 4 passèrent et désormais, tous s'entendaient bien et les disputes étaient rares. Ou en tout cas, les disputes orales l'étaient. En effet, tous avaient conscience que c'était compliqué de vivre tous ensemble et personne n'avait envie d'emmerder les autres avec des batailles stupides.

Alors la majorité du temps, c'était des batailles silencieuses qui se déroulaient : soit un duel de regard impitoyable, soit des engueulades par papier interposé.

C'était pour ça que les cris de disputes ne retentissaient jamais à la base.

Enfin si. Une fois. Une fois, une dispute très violente avait éclatée au QG, entre Kidou et Fudou, au retour d'une de leur excursion...

Kidou rentra en soutenant Fudou, blessé à la jambe. Aucun des deux n'était content et on sentait une tension extrême entre les deux.

– Que s'est-il passé ? Demanda Midorikawa en voyant la blessure du brun.

– Il se passe que Monsieur Fudou Akio n'en a rien à foutre de personne et ne réfléchit jamais avant d'agir. Répondit Kidou, les yeux flamboyants de colère.

– Arrête avec ça Yuuto.

– Non je n'arrêterai pas ! Tu te rends compte de ce que tu as fait ? Tu aurais put nous faire tuer ! Tu aurais put TE faire tuer ! EST-CE QUE TU réfléchit AVANT D'AGIR PARFOIS ?

– BIEN SÛR QUE JE réfléchit J'SUIS PAS CON NON PLUS J'AI PAS ENVIE DE ME FAIRE SHOOTER !

– ET BEN ON DIRAIT PAS ! À CHAQUE FOIS QUE JE SUIS DEHORS AVEC TOI C'EST LA même CHOSE ! TU REGARDES JAMAIS CE QUE TU FAIS NI OÙ TU VAS ! À CHAQUE FOIS TU TE METS EN DANGER ! PIRE, TU NOUS METS EN DANGER ! TU PENSES AUX AUTRES PARFOIS ? ÇA T'ARRIVE DE TE DEMANDER CE QU'ON FERRAIT SANS TOI ? ÇA T'ARRIVE DE PENSER AUX ENFANTS QUI NE PEUVENT PAS SORTIR D'ICI ET QUI ONT BESOIN DE NOUS POUR SURVIVRE ? QU'EST CE QU'ILS DEVIENDRAIENT SANS NOUS ? ALORS SI TU VEUX METTRE TA VIE EN DANGER FAIT LE TOUT SEUL MAIS NE NOUS EMBARQUE PAS DANS TES CONNERIES ! MAIS AVANT DE FONCER tête baissée, PENSE QUE T'AURAS TOUJOURS QUELQU'UN QUI SERA TRISTE SI JAMAIS IL T'ARRIVE QUELQUE CHOSE !

– QU'EST CE QUE T'EN SAIS ? QU'EST CE QUE T'EN SAIS QUE Y'A DES GENS derrière MOI ? COMMENT TU PEUX SAVOIR QU'IL Y A DES GENS QUI ME REGRETTERONT ?

– MOI JE TE REGRETTERAI imbécile ! MOI ET TOUS LES AUTRES ICI ! DONC LA PROCHAINE FOIS PENSES-Y ! ET SI T'EN A VRAIMENT RIEN À SECOUER, SORS, VA VOIR LES CHINOIS ET DEMANDE LEUR DE TE TIRER UNE BALLE DANS LA tête, ça SERA PLUS VITE FAIT ! MAIS PENSES BIEN QUE JE NE SERAI PAS TOUJOURS derrière TOI POUR TE SAUVER LES FESSES !

Après avoir hurlé ça, Kidou ressortit aussi sec.

Midorikawa, qui avait assisté à toute la scène était bouche bée. Tout comme Fudou d'ailleurs, qui ne s'attendait absolument pas à la dernière réplique du châtain.

Cependant, il sortit bien vite de ses pensées et se tourna vers son cadet.

– Mido' tu peux me bander vite fait la jambe ?

– Rassure moi, t'as pas l'intention de ressortir ? Fit le vert, le regard sévère.

– Bien sûr que si, faut que je le rattrape. Dans l'état où il est, il fait plus attention à rien et j'voudrait pas qu'il lui arrive un truc, surtout à cause de moi.

Midorikawa soupira longuement avant de faire signe au brun de le suivre. Au bout de même pas 10m, Fudou trébucha et faillit s'étaler par terre mais heureusement, le vert eut le temps de le rattraper.

– Ça va ?

– Au cas où t'aurais pas remarqué, j'ai la jambe en sang. Mais sinon oui oui, tout va bien.

– Comment t'as fait ça ?

– En me coupant un bout de fromage.

– Sérieux ?

– Mais nan idiot j'm'en suis prit une. (nda: ceux qui ont la ref' (même si je pense que personne ne l'aura) vous êtes les meilleurs ^^)

Le vert hocha la tête, se sentant un peu ridicule face à sa question stupide et à sa réaction encore plus stupide à la réponse idiote de Fudou.

Ils arrivèrent à l'infirmerie et Fudou s'assit sur la table d'examen et étendit sa jambe pour que Midorikawa regarde sa blessure.

Ce dernier nettoya, regarda attentivement la blessure du brun et fit une radio pour être sûr.

– Tu t'es pas loupé mais t'as de la chance. Marmonna-t-il en regardant le cliché.

– Dans quel sens ?

– La balle a raflée ton os. T'as de la chance, quelques millimètres à côté et t'avais le fémur en deux morceaux.

– Et donc ? Tu me dis quoi ?

– Dans l'idéal c'est bandage, immobilisation et repos.

– C'est mort ça.

– C'est bien ce que je pensait. Soupira le vert. Dans ce cas, je vais juste te faire un bandage avec des lattes de métal sur le côté pour tenir ton os. Et après, espère que ça s'aggrave pas.

– Tu vois quand tu veux. Fit le brun.

Mido' haussa les épaules et fit ce qu'il avait dit. Ensuite, Fudou se leva et s'appuya sur sa jambe gauche.

– Ça va ? Tu tiens debout ?

– Ça le fera.

– Même si ça sert a rien, je te dit quand même de pas trop forcer. Même s'il a pas été brisé, ton os est abîmé et avec un simple maintient extérieur comme ça, si tu fais n'importe quoi, ça pourrais tourner en fracture complète. Et ça, tu sais aussi bien que moi que ça serai beaucoup plus emmerdant.

– C'est bon Mido', j'le sais.

– Je sais que tu sais, mais je le dit quand même, des fois que tu te décide à être un tant soit peu raisonnable, même si je sais que c'est beaucoup trop te demander.

Fudou haussa les épaules mais finit par hocher la tête.

– Bon, je t'accompagne jusqu'à l'entrée pour voir si ça le fait.

Le brun hocha la tête et tous les deux firent le chemin en sens inverse.

– Tss, j'ai mit du sang partout. Souffla Fudou.

– T'inquiète, ça sera vite nettoyé.

– Par qui ?

– Les jeunes. Je sais pas précisément qui mais c'est dans leurs attributions de faire le ménage.

– Franchement, je les plein parfois.

– Dans quel sens ?

– Ils sont enfermés ici ; ça fait 6 mois qu'ils sont pas sortit et ils doivent tout nettoyer derrière nous.

– C'est sans doute pas la vie rêvée mais ça ne l'est pour personne : nous sommes en guerre et nous ne sommes pas là pour vivre mais pour survivre. Je suis d'accord avec toi que les conditions de vie ne sont pas top mais au moins, ils sont en vie et en sécurité et je pense que beaucoup donnerai tout pour être ici, à leur place.

Fudou hocha la tête mais ne répondit pas clairement.

Bien entendu, il était d'accord avec son ami mais il ne pouvait s'empêcher de penser à Tenma et aux autres, qui étaient là depuis 7 mois sans avoir vu une fois la lumière du jour.

Ils finirent par atteindre la salle d'entrée avec l'échelle.

– Bon, je te laisse sortir mais sois prudent.

– T'inquiète. De toute façon j'ai pas l'intention de partir pendant trois ans : je trouve Yuuto et je le traîne jusqu'ici s'il le faut et on s'explique ici, en sécurité.

– A propos de ça, j'ai rien dit tout à l'heure mais je suis d'accord avec Kidou.

– Sur quoi ?

– Tu nous manquerais s'il t'arrivait quelque chose. Fit simplement le vert en repartant.

InabikariOù les histoires vivent. Découvrez maintenant