Nous décidâmes de rentrer chez nous le lendemain. Nous devions prendre l'avion et le matin du départ, j'étais complètement angoissée. J'avais passé mon temps, depuis mon réveil à utiliser ces nouveaux pouvoirs sans m'en rendre compte.
— Et si je faisais une bêtise pendant le vol et qu'on avait un accident à cause de moi ? demandai-je à Reed pendant que nous mangions notre petit-déjeuner chez Niall.
— Ne t'en fais pas, je suis là, me rassura-t-il. Et si tu le souhaites, je peux même t'aider à rester assoupie durant tout le temps où nous serons dans les airs. Comme cela, tu ne pourras pas utiliser tes pouvoirs sans t'en rendre compte.
— Tu pourrais faire ça ? m'emballai-je. Comme le soir où j'ai dormi sur ton canapé ?
— Exactement.
J'acquiesçai silencieusement, c'était sûrement la meilleure solution.
J'allais ensuite terminer de préparer ma valise dans la chambre d'amis quand j'entendis la porte s'ouvrir derrière moi.
— T'as besoin d'aide ?
Je me retournai pour sourire à ma sœur.
— J'ai presque fini, il ne me reste plus qu'à attraper Alistair qui se cache encore sous un meuble.
— Le pauvre, il va être content d'être rentré chez lui, rigola-t-elle.
— C'est clair.
Je pris ma trousse de toilette qui traînait sur la table de nuit et la rangeai dans mon bagage. Camille s'assit sur le matelas et je pus sentir son regard sur moi.
— Quoi ? l'interrogeai-je.
— Rien. C'est juste que tu as l'air... heureuse depuis que tu t'es réveillée.
Je haussai les épaules et allai ramasser une paire de chaussettes tombée à terre.
— Je savais bien qu'il se passait quelque chose entre vous deux, à part ça.
Je me redressai et le toisai avec de grands yeux.
— Il ne se passait rien du tout pendant très longtemps. Tant que j'étais avec Aurel, il n'a jamais eu un geste déplacé, la prévins-je.
— Oh, j'imagine bien, sourit-elle. Mais cela n'empêche pas qu'il était aux petits soins avec toi et qu'il avait déjà cette façon de te regarder comme si tu étais la plus délicieuse des gourmandises qu'il n'ait jamais vue.
Je pouffai de rire en entendant sa métaphore.
— Tu ne crois pas exagérer ? la rabrouai-je en forçant sur la fermeture éclair de ma valise pour la fermer.
— Tu ne voyais pas, mais je peux te dire que pour moi qui passais te rendre visite presque tous les jours, l'évolution de votre relation ne m'étonne pas le moins du monde. Et je dois reconnaître un truc.
— Quoi donc ? lui demandai-je en m'asseyant à ses côtés.
— Aurel ne pouvait pas faire le poids. Il est gentil et tout, hein ! Mais il ne fait pas le poids face à Reed.
— Il serait heureux de l'apprendre, m'esclaffai-je. Évite de le dire trop fort.
Je m'allongeai sur le dos et emportai Camille avec moi. L'une à côté de l'autre, nous nous tînmes par la main, tout en fixant le plafond.
— Tu vas faire quoi en rentrant, du coup ? l'interrogeai-je.
— Je ne sais pas trop. Je vais aller à mon travail et voir si c'est possible de récupérer ma place. Je ne sais pas du tout comment ça va se passer pour moi, je t'avoue. Mais bon, je ne vais pas trop me plaindre, je suis encore en vie !
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DALL
ParanormalQuand elle se réveille à l'hôpital, Elia découvre qu'elle a perdu la vue. Elle ne se souvient de rien. La dernière chose dont elle est sûre est qu'elle était allée se coucher dans son lit, après une soirée un peu arrosée. Ses nuits sont bercées du...