DALL

Chapitre 22

Nous arrivions au pied du château d'Édimbourg tandis que des touristes tournaient autour et le prenaient en photo.

— Est-ce que ce n'est pas supposé être fermé à cette heure-ci ? demandai-je à Reed en réprimant un frisson.

Mon manteau suffisait tout juste à me protéger du froid. Habituellement, je n'étais pas censée être vêtue d'une simple robe, à dos nu, en dessous. J'étais plutôt du genre à avoir un bon gros pull, bien épais.

— C'est justement l'intérêt. Ce n'est pas une soirée officielle, si tu vois ce que je veux dire, m'expliqua-t-il en attrapant ma main.

Je sentis alors une vague de chaleur se diffuser dans tout mon corps et je poussai un petit soupir de soulagement. C'était bien mieux comme ça.

— Merci, soufflai-je doucement.

Nous contournâmes l'entrée principale pour nous diriger sur le côté des murailles. Une dizaine de mètres plus loin, une espèce de grosse brute gardait une porte, bras croisés sur son torse. Nous nous approchâmes et Reed se présenta.

— Vous êtes sur la liste ?

— Bonsoir à vous aussi, rétorqua mon écossais. J'ai été invité par Lowri Irvine.

— Vous êtes ?

Mon ami sortit un carton d'invitation de la poche intérieure de sa veste, qu'il tendit à l'homme. Ce dernier le prit pour le considérer quelques instants, avant de s'écarter pour nous laisser passer. Reed promena alors une main dans mon dos et m'invita à entrer dans l'édifice. Nous avançâmes dans un couloir sombre et avant d'en sortir, Reed m'arrêta et prit un bracelet tressé en cuir qu'il attacha à mon poignet. Je le fixai, sans comprendre ce qu'il faisait.

— C'est du métal, m'expliqua-t-il en désignant le fermoir. Ne l'enlève pas, tant qu'on n'est pas rentré chez Niall, d'accord ?

— Mais... pourquoi ?

— On ne sait jamais, ça pourrait te sauver la vie, ce soir.

J'écarquillai les yeux pas sûre d'avoir bien compris.

— Tu voulais m'accompagner ? Bienvenue dans mon monde, railla-t-il.

Je pris une grande inspiration et glissai ma main dans la sienne.

— Tu me fais visiter ?

Il eut d'abord un air étonné, comme s'il s'attendait à ce que je me dégonfle, avant de me sourire chaleureusement.

— Ne me quitte pas de la soirée, m'intima-t-il.

— Avec plaisir, roucoulai-je.

Reed fit alors en sorte de nouer ses doigts aux miens et nous sortîmes du couloir dans lequel nous nous tenions alors. Il y avait beaucoup de monde, dans l'enceinte du château. J'en fus plus qu'étonnée. Je l'avais déjà visité, lorsque j'avais vécu une année dans cette ville. Jamais je n'aurais pensé qu'il se passait ce genre de choses à l'intérieur, lorsque tous les touristes étaient partis.

— Viens, allons déjà chercher quelque chose à manger, m'enjoignit-il.

Nous entrâmes dans le grand salon, une immense pièce, donc les murs étaient peints en rouge et où trônait une gigantesque cheminée en pierre dans laquelle brulait un feu qui réchauffait les lieux. Des tables hautes étaient disposées un peu partout et des serveurs passaient avec un plateau à la main. Dans un coin de la salle, un groupe jouait de la musique et quelques personnes dansaient sur une piste improvisée. C'était étrange de voir une soirée aussi moderne se dérouler dans un lieu empreint d'un tel passé.