En entrant dans l'appartement, les filles se jetèrent à mon cou et nous nous fîmes un câlin collectif.
— On est désolées de pas être venues plus tôt, s'excusa Oriane. J'ai passé ma semaine à être malade.
— Et moi à faire des horaires de folies pour le travail. Ça tombait vraiment mal, ajouta Mylène.
— Vous en faites pas, vous avez pris de mes nouvelles toute la semaine. Vous avez pas à chambouler toute votre vie pour moi.
Je retournai vers le salon, rentrant dans mon buffet au passage.
— Vous voulez du thé, les filles ? leur proposai-je.
— Attends, on va t'aider, quand même ! s'exclama Mylène en passant son bras sous le mien.
Elle me guida jusqu'à ma cuisine et j'essayai de retrouver ma bouilloire pour y mettre de l'eau à chauffer.
— Alors, comment tu vas ? m'interrogea Oriane depuis le salon.
Je haussai des épaules pour toute réponse.
— Comme quelqu'un à qui on a enlevé sa faculté de voir. J'ai vu mieux. Enfin... je vois plus du tout, même.
— Mais... je me demandais, justement, intervint Mylène. Tu vois rien, du tout, du tout ? Ou tu aperçois quand même un peu des formes, des couleurs ?
— Rien. Nada. Nothing. Nichts.
Les filles ne dirent rien. J'imaginais bien qu'elles ne devaient pas forcément savoir comment se comporter avec moi. Moi-même, je ne savais plus comment y faire.
La sonnerie de l'appartement retentit, interrompant le silence.
– Bougez pas, je m'en occupe, déclara Mylène en s'écartant de moi.
Je l'entendis s'éloigner, traverser le salon et ouvrir la porte.
— Ah, vous n'êtes pas Elia. Bonjour, Reed, le voisin d'en face.
Le manque de réponse de mon amie m'étonna. Qu'est-ce qu'il se passait ?
— Pardon, Mylène, répliqua-t-elle finalement, une amie d'Elia. En quoi puis-je vous aider, Reed ?
— Je crois avoir oublié ma bague sur le plan de travail. Je viens la récupérer.
En tâtonnant, je parvins à la retrouver, posée à côté du l'évier. Je me dirigeai vers la porte d'entrée, sans percuter le moindre meuble cette fois, une vraie réussite, et tendis le bijou dans le vide.
— Tiens. Merci encore pour tout à l'heure.
— Pas de soucis. Mesdames, bon après-midi !
Il retourna chez lui et je m'orientai vers le salon, mais fus arrêtée par Mylène qui me retint par le coude.
— Dis donc, comment ça se fait que ton voisin ait oublié sa bague chez toi ?
— Il m'a aidé à faire des biscuits, répondis-je en haussant les épaules. Il a dû l'enlever pour cuisiner.
— Mais comment ça, faire des biscuits ? insista-t-elle.
— Ben des biscuits ! Je lui ai prêté du sucre y a quelques jours, pour me remercier, il m'a déposé une boite avec des shortbreads dedans. J'ai tout mangé et tout à l'heure je suis passée chez lui, lui demander s'il en avait encore, du coup il m'a proposé de m'apprendre à en faire. Je peux retourner faire du thé ? m'enquis-je en me détachant d'elle.
— Attends, je t'accompagne.
J'allais refuser, mais elle glissa son bras sous le mien et me guida jusqu'à la pièce ouverte sur le salon.
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DALL
ParanormalQuand elle se réveille à l'hôpital, Elia découvre qu'elle a perdu la vue. Elle ne se souvient de rien. La dernière chose dont elle est sûre est qu'elle était allée se coucher dans son lit, après une soirée un peu arrosée. Ses nuits sont bercées du...