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Haemir s'assit sur le siège à ma gauche et fixa sans retenue les deux autres hommes. Sullivan pinça les lèvres et se dépêcha de prendre Kaelin par la main pour l'emmener sur la piste de danse. Eliot, lui, resta planté devant Maude, la tête baissée, rouge comme une tomate et la bouche s'ouvrant et se fermant comme celle d'un poisson rouge.

« Eliot ? Dis-je

- Oui ?

- Tu vas finir par gober des mouches. »

Il ferma rapidement la bouche et se tourna vers Maude en inspirant profondément.

« M'accorderais-tu cette danse ?

- Avec plaisir. »

Ils s'éloignèrent tous les deux, main dans la main.

« Comme ils sont mignons ... » soupira Haemir

Je tournai la tête vers lui.

« Tu te poses la question, n'est-ce pas ?

- Quelle question ? Demandai-je

- Pourquoi je ne suis jamais avec mon âme-sœur, alors que je vous ai vanté la beauté du lien.

- Oui, je me suis posé la question. J'ai fini par penser qu'elle n'était pas encore née.

- Tu es puissante, Lise. »
 
Il tourna la tête vers moi et vrilla ses prunelles d'obsidiennes dans les miennes.
 
« Grâce à ça, toi comme moi savons que ce que tu viens de dire est faux. Ta magie cherche, analyse et comprend chaque personne, chaque autre magie. Tu l'as senti dans la mienne. Cette fêlure.
 
- Ce n'est pas une fêlure à ce stade-là, c'est une déchirure. »
 
Haemir ferma les yeux et détourna la tête.
 
« Désolée ... ce n'est pas ... enfin ... je ...
 
- Si. C'est ça, une déchirure dans ma magie.
 
- Elle est vivante, pas vrai ?
 
- A mon grand malheur, oui. Et elle prend un malin plaisir à me rendre fou de rage.
 
- Comment ? Et pourquoi ?
 
- Pourquoi je ne sais pas. En revanche, elle traîne autour de mon petit-frère et s'amuse à me provoquer. »
 
Je dirigeai de nouveau mon regard sur la salle.
 
Kaelin était blottie dans les bras de Sullivan. Eliot et Maude rigolait ensemble. Ayden et Adelphie buvaient une coupe de champagne en regardant par une des fenêtres. Axrius et Erik s'amusait avec les flammes de la cheminée et leurs magies. Hildegarde, et son imposante robe verte, essayait tant bien que mal de tirer un Haladaver blasé vers la piste de danse.
 
Haladaver. Le petit-frère d'Haemir. Hildegarde. Et cette même déchirure. Mais il y avait autre chose en plus, une lueur d'espoir.
 
« Que ... qu'avez-vous ressenti en comprenant que votre âme-sœur était un Vampire ? »
 
Haemir tourna la tête et suivit mon regard.
 
« Tu m'étonneras toujours, quoique c'est évident de comprendre. Je n'ai pas réellement réagi. Au début, j'étais du côté du Mal. Elle a toujours su que j'étais devenu bon. Elle m'a offert un magnifique cadeau, que j'ai accepté dans ma grande naïveté. Aujourd'hui, plus de quatre cents ans plus tard, il m'empoisonne encore.
 
- Je suis désolée.
 
- C'est de cela que tu as peur, pas vrai ?
 
Je pris du temps avant de chuchoter la vérité.
 
« Vrai. »
 
Il se leva et se planta devant moi.
 
« Viens avec moi, on va prendre l'air. Et par Elred, je ne sais pas comment tu arrives à respirer avec ce truc ! » Dit-il en me montrant mon corset
 
Un sourire apparut sur mes lèvres avant que je ne me lève pour le suivre. Au lieu de passer par le tour de ronde pour descendre, Haemir ouvrit une porte en bois foncé cachait des escaliers.
 
Les fameux passages secrets.
 
Nous arrivâmes dans le grand club house et Haemir sortir dehors.
 
« Referme les portes derrière toi. »
 
Je m'exécutais et le suivis au milieu de la cour intérieure.
 
« J'ai une question à te poser, Haemir.
 
- Vas-y, je t'en prie.
 
- En Lois et Constitutions Magiques, on a parlé d'une loi présente dans toutes les Constitutions. La loi d'aimer ou un truc comme ça.
 
- Le droit d'aimer ?
 
- Exact. Qu'est-ce que c'est ? Akath n'a pas voulu nous expliquer.
 
- Il n'en a pas le droit. Le Ministère juge que vous devez avoir une certaine curiosité qui doit vous pousser à demander à vos mentors ou à d'autres personnes. »
 
Il marqua une pause et fixa de nouveau des étoiles.
 
« Le droit d'aimer est un des droits les plus anciens. Il existait avant l'unification d'Hazelhallow. Tu es droit de l'invoquer si tu n'as aucune possibilité d'être avec ton âme-sœur mais que tu te refuses, tout comme elle, à vous renier. Tu dois le faire devant un nombre de personne assez élevé.
 
- Il consiste en quoi ? »
 
Haemir baissa la tête et me fixa.
 
« Si deux âmes-sœurs font parties de camps opposés et que ni l'une ni l'autre ne veut se renier, les familles ont le droit de te déshériter et le Ministère ... le Ministère a le droit de faire emprisonner l'âme-sœur du côté du Bien.
 
- Quoi ? Mais pourquoi ?
 
- Pour avoir une emprise sur l'âme-sœur du Mal, en faisant planer une menace de mort et de torture.
 
- Mais c'est complètement ... c'est ...
 
- Moyenâgeux ? Totalement. Mais personne n'a encore trouvé comment annulé cette loi. C'est pour ça que le droit d'aimer existe. »
 
Haemir regarda de nouveaux les étoiles alors que mon regard se perdait sur les pavés.
 
« Il y en a d'autres, des droits qu'Akath ne nous expliquera pas ?
 
- Plusieurs oui. Comme certains sortilèges que vous n'apprendrez pas.
 
- Lesquels ?
 
- Celui pour ôter une vie ou celui pour en rendre une. Les incantations de tortures aussi. »
 
NDA : la suite du chapitre va faire plusieurs avancées dans le temps. Date de la fête : vendredi 14 novembre.

Le Droit d'AimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant