Soucis d'amour

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- Donne-moi cette chemise! Elle est à moi !

- Idiote, tu vois bien qu'elle est à ma taille!

- Non, c'est celle que maman m'avait acheté!

Liszt entra dans les salon, et toisa du regard les deux enfants en train de se chamailler au-dessus du matelas qu'il avaient déplacé.

- Du vent, les drôles, grogna-t-il en les poussant pour se mettre sur le canapé. Et taisez-vous.

- Monsieur Liszt, elle ne veut pas me donner ma chemise, et je ne peux pas m'habiller!

- Cette chemise est la mienne!!

- Que vous êtes agaçants, et dès le matin!! Solange, pourquoi veux-tu cette chemise? Je ne suis pas aussi clément que votre mère et Frédéric, moi. Tu es une fille, tu donnes cette chemise à ton frère et tu mets une robe. Quel est la prochaine étape? Ce sera à notre tour de mettre des robes? Habillez-vous, et que je ne vous entende plus.

La jeune fille jeta le vêtement au sol, les sourcils froncés et l'air boudeur. Elle n'entendit pas les protestations de son frère, et sortit sans attendre du salon. Elle traversa le couloir, et poussa la porte de la seule chambre de l'appartement. Ici, le silence régnait, et les rideaux gardaient la pièce dans une certaine obscurité, même si les rayons de soleil passaient à travers. Des vêtements traînaient au sol, et elle marcha dessus pour atteindre le lit, sur lequel elle grimpa. Elle posa sa main sur le dos nu de son beau-père, qui était par ailleurs brûlant, et se mit à le secouer doucement. Il avait le visage dans l'oreiller, d'ailleurs elle se demanda comment il faisait pour respirer.

- Frédéric...

- Franz... pas maintenant... les enfants vont nous entendre...

- Frédéric! Répéta-t-elle en le secouant davantage.

- Hmm... je croyais que tu avais encore mal à cause d'hier soir... Laisse-moi dormir, débauché...

- Ça veut dire quoi débauché?

Les yeux plissés, il leva la tête et les posa sur sa belle-fille, des mèches de ses cheveux en bataille collés à son front par la sueur.

- ...Solange? ...Que fais-tu ici?

- Maurice est méchant avec moi ! Et Monsieur Liszt aussi !

- Allons bon... lâcha-t-il avec désintérêt en remontant sa couverture à lui, bien qu'il eut pourtant bien chaud.

- Monsieur Liszt veut que je mette une robe, mais j'ai pas envie, je veux mettre une chemise!

- Et moi je veux dormir encore un peu, annonça-t-il en fermant les yeux.

- Paresseux!

- Hmm...

- Frédériiiiic, debout!!

Il ne réagit pas, espérant que la petite se lasserait. C'était raté.

- Voilà une câlin pour vous réveiller! S'exclama-t-elle en passant son bras fin autour de lui.

- Solange, laisse-moi s'il te plaît...

- Noooon! Debout!

Voyant qu'elle ne recevait que des grognements, elle se redressa, et clama haut et fort :

- Il vous faut un chant d'encouragement pour vous réveiller! LA RÉPUBLIQUE NOUS APPELLEEE! SACHONS VIVRE, ET SACHONS PÉRIIIIR!!

- Seigneur...

- UN FRANÇAIS DOIT VIVRE POUR ELLEEE, POUR ELLE UN FRANÇAIS DOIT MOURIR!!

- Qu'est-ce, tout ce bruit?! Du vent, toi !

La mélodie des sentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant