13 ~ La mort doit être une belle aventure (J.M Barrie)

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-Peut-être qu'il faudrait envisager d'interroger Madame la Maire au bout d'un moment. Plus on avance et plus les pistes convergent vers elle. S'agaça Emma qui était bien décidée à ne pas continuer à faire du surplace et pour cela, elle était persuadée qu'il était temps de mettre un bon coup dans la fourmilière. 

-Écoute, si Regina avait des papiers sur cette drogue, ça nous donne la preuve qu'elle est bien à l'œuvre de tout ça. Mais je sais aussi qu'elle niera tout à moins d'être totalement au pied du mur. 

-Et justement, en lui parlant de mediocris pulvis avant qu'elle ne se rendre compte que nous sommes au courant, elle sera au pied du mur ! Releva Emma en se tournant un peu plus vers son conducteur. 

-Peut-être, mais ça ne durera que quelques secondes avant qu'elle ne reprenne son masque de politicienne insondable et on n'en tirera rien, sauf si on a de quoi prouver ce que l'on dit. 

-Qu'est-ce que tu as en tête ? S'enquit finalement la jeune blonde, rassurée de voir que l'homme ne souhaitait pas encore attendre, mais simplement s'assurer d'être parfaitement prêt pour ne pas voir leur poisson leur faire faux bond. Et elle devait avouer qu'il n'avait peut-être pas tort ...

-J'aimerais me renseigner un peu plus sur cette drogue et surtout savoir où elle est confectionnée. Une fois que j'aurais parlé à mon indic, on avisera. Okay ? 

-Bien, ça me va tant que ça ne met pas huit ans. Je vais demander à August quand même de faire des recherches, on ne sait jamais. 

-Je ne pense pas qu'il trouvera quoi que ce soit. Dissuada l'adjoint du shérif en ralentissant pour se garer. 

-Qui ne tente rien n'a rien. Rabroua la détective, à nouveau agacée par le manque de conviction constant de son coéquipier. 

Pas étonnant qu'il n'avait pas avancé d'un iota si à chaque fois, résigné, il s'était simplement contenté de se dire que cela ne fonctionnerait pas et avait abandonné à chaque fois. Décidant de le lui faire remarquer, même si elle doutait qu'il l'écoute réellement, elle fut toutefois coupée par le moteur qui s'arrêta devant un énorme bateau blanc et vert qu'Emma avait déjà vu une fois. 
Sortant de la voiture, elle aperçut justement David arriver au même moment, rapidement rejoint par un petit homme trapu au bonnet rouge, vêtu d'une marinière. 

-À quoi ça sert de m'avoir engagé si tu viens tout de même sur place ? Se moqua la blonde. 

-C'est un meurtre, je n'allais tout de même pas rester à attendre tranquillement. Répondit sur le même ton le shérif. 

-Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Demanda Graham au vieil homme, coupant court à la joute verbale entre les deux blonds qui avait poursuivi. 

-On est allé pêcher et un des filets s'est détaché. On est allé l'récupérer et en l'remontant, et bien on a r'monté un corps. Expliqua l'homme dans un grand sourire qui rendit perplexe Emma. 

-Tu sais qui c'est ? Demanda David. 

-Non, mais l'Capitaine Hook, oui. V'nez. Marmonna-t-il en faisant demi-tour. 

Les trois officiers suivirent le drôle d'homme et grimpèrent à bord du navire. Surprise, Emma se stoppa aussitôt, avant de rapidement se reprendre en observant la mairesse sur le pavillon en compagnie d'un autre homme pour le moins atypique. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien faire là ? 
En approchant, l'homme se tourna justement vers eux et Emma se souvint immédiatement de sa conversation avec Henry. Killian Jones, pirate des mers au style plus qu'atypique. Elle n'avait aucun doute, c'était cet homme. Et effectivement, celui qu'elle considérait déjà comme le Capitaine de ce navire portait un trench en cuir avec une paire de gants rose. Plus proche désormais, elle put discerner sans mal que l'homme portait visiblement de l'eye-liner et à moins de posséder des lèvres parfaites, il portait également du rouge à lèvres. S'amusant de cet accoutrement, elle ne put s'empêcher d'admirer cet homme. En réalité, elle avait toujours admiré les personnes qui osaient vaincre les normes sociales pour faire transparaître un peu plus leur personnalité et s'affranchir du jugement des autres. Et le fait que ce soit un marin, qui plus est capitaine, l'impressionnait encore, ne doutant pas que ce milieu devait regorger d'hommes et obéir à des traditions bien poussiéreuses. Elle se mit même à émettre ses propres préjugés et à s'avouer ne pas être étonnée si elle découvrait que ces badauds adoraient le rhum comme la plus belle déesse et ne lésinait pas sur la misogynie. Comme de fait, la jeune blonde observa les alentours et ne put se donner tort en observant les membres de l'équipage présent sur le pavillon. Tous des hommes. 

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