Renaissance

45 ~ Les mauvaises âmes s'envolent et le Bal des Tourments se clôture.

Cicéron déclarait la guerre comme « une affirmation par la force ». Grotius a ajouté que « la guerre est l'état des forces en compétition ». À bien des égards, la guerre est synonyme de mort. De rivière rouge dans le ciel, d'âmes qui partent voguer ailleurs. 

La guerre, ce sont deux entités furieuses qui foncent l'une sur l'autre en espérant de tout leur cœur que leur puissance prendra l'ascendant sur celle de l'autre. Une collision entre deux forces bien souvent égale. Mais c'est la fusion de leur force qui fait tout exploser. La terre. Les hommes. La paix. L'espoir. Une égalité qui détruit tout. La guerre n'est jamais rien d'autre que deux rapports de forces dont l'ego ne les fera jamais bifurquer au dernier moment pour envoyer cette autre force se briser la nuque contre un mur. La guerre, c'est ça. Deux êtres qui foncent tête baissée et qui se brisent mutuellement la nuque. La guerre fait perdre la tête. 

Sun Tzu posa un principe essentiel dans L'art de la guerre. On ne peut attaquer que lorsque l'on peut vaincre. Mais si l'attaque consiste à détruire l'autre, est-ce pour autant une victoire ? Si l'attaque, qui débouche sur une victoire, a engendré des dommages collatéraux irréversibles et désastreux, est-ce pour autant une réussite ? 

La victoire ne consiste pas en l'anéantissement de la force adverse. Œil pour œil, dent pour dent et le monde deviendra aveugle. 

C'est l'adage que les guerriers de Storybrooke ont décidé de suivre. La carte mémoire présentait des photographies des emplacements des pièges. Deux solutions s'offraient donc à eux : s'en servir pour ne pas se faire piéger... Ou s'en servir contre son adversaire et gagner une bataille en espérant créer le moins de dommages.

Précautionneusement, David tenait sa tablette tout en suivant Michel Brown, membre de la DEA, chef des unités. Soudain, il aperçut trois arbres très fins qui formaient un triangle. La mousse qui recouvrait leur robe brune contrastait avec le soleil brillant. Il s'arrêta. Observa à nouveau et leva les yeux au ciel. Ses yeux se refermèrent malgré lui, alors il se força. Presque caché par les rayons du soleil, il aperçut plusieurs rubans accrochés dans les arbres. Il siffla un coup et tout le monde s'arrêta. D'un signe de la tête, il leur montra le triangle et leur indiqua de le suivre. 
On ne gagne jamais en détruisant l'autre. Ils avaient décidé d'atteindre le camp en contournant les différentes mines et autres pièges. Les images étaient suffisamment claires pour ne pas se faire prendre si l'on est attentif. Alors David, suivait les membres de la DEA qui étaient arrivés il y a peine une heure. Michel Brown avait été peu ravi de débarquer et de constater que les membres de Storybrooke étaient déjà prêts à partir à l'assaut, avec ou sans lui. Néanmoins, Emma Swan l'avait convaincu avec son plan absurde et il avait fini par acquiescer. Sans compter qu'il gardait en tête les informations que Mulan avait pu lui donner. Si tout cela était vrai, alors il menait la plus grosse enquête de sa vie et arrêter Rumplestilskin Gold lui ferait gravir les échelons en un temps record, sans aucun doute. 

De leur côté, Killian et Nemo retombaient en enfance. Ou plutôt dans l'imaginaire. L'excitation de mener un assaut par la mer et de faire tomber le vieux serpent se faisait ressentir dans le plus profond de leur tripe. Leur bateau avançait à vive allure, fendant les vagues tout en suivant leur courbe qui les poussées vers Terra Exitus. 
Killian sauta les trois marches et huma l'air iodé. Son cœur battait des tambours et il peinait à maintenir son excitation. Il adorait les émotions qui se bousculaient en lui. D'habitude, il lui fallait descendre au moins une bouteille de son rhum pour se sentir si léger. Il se tourna vers sa cabine et se mit à sourire un plus. Sa bouteille ne serait pas sa compagne aujourd'hui, il n'avait pas envie de la voir. 

— Allez, espèces de mérinos mal peignés, activez-vous, nous arrivons ! Parez à mouiller, à virer ! Aujourd'hui, on ne fera pas de quartier. Retenez ce jour comme le jour le plus extraordinaire et le plus noble de votre vie, hurla le Capitaine Jones en rejoignant son gouvernail.