Renaissance

11 ~ Un Homme est bien plus fort quand il s'avoue ses faiblesses

Passant la langue à travers ses lèvres, Héloïse tenta d'humidifier ses lèvres, mais sa bouche totalement pâteuse l'en empêcha. Déglutissant à nouveau, elle ouvrit les yeux et se rendit immédiatement compte qu'elle avait dû s'endormir en discutant avec... son frère. S'asseyant sur le lit, elle jeta un œil dehors où les volets n'étaient pas fermés et constata que la Lune était pile dans le coin de la haute fenêtre, indiquant que la nuit était déjà bien avancée. Soupirant, elle se leva doucement afin de ne pas réveiller Henry et ramassa ses chaussures avant de sortir de la chambre. Tout était éteint. Nerveuse, elle se mordilla la lèvre et enroula son doigt autour d'une de ses mèches blondes tout en descendant les larges escaliers en marbre blanc afin de trouver sa mère, déglutissant à nouveau. Elle se sentait encore très fatiguée et ne savait pas combien de temps elle avait dormi, toujours est-il qu'elle doutait - et espérait - que sa mère ne serait pas partie sans elle. À moins qu'elle ne lui en veuille réellement... 

Soupirant de soulagement, elle se dirigea vers la source de lumière qu'elle apercevait au loin. Elle traversa le salon, chaussures toujours à la main, et poussa la porte. 

-Où est maman ? 

-Oh ! Tu m'as fait peur. Soupira Regina qui était assise sur la terrasse en brique de son jardin, éclairée par trois abat-jours en ferraille tenus au-dessus de sa tête par une longue barre en fer. 

-Désolé. 

-Vous vous êtes endormis avec Henry après avoir mangé et nous n'avons pas eu le cœur à vous réveiller. Alors on vous a laissé dormir et ta mère a investi la chambre d'ami. Rassura la brune. 

-Il est quelle heure ? 

-Quatre heures et demi. Indiqua la maîtresse de maison après avoir regardé sa montre. Tu avais besoin de quelque chose ? 

-J'avais soif et ça m'a réveillé, je cherchais juste maman. 

-Viens, je vais te servir un verre d'eau. Décida alors la brune en se levant sans attendre. 

Dans un dernier regard vers la table et ce qu'il semblait être un jeu d'échecs, la jeune fille se retourna et suivit la brune vêtue d'une simple nuisette et d'un fin kimono à manches longues. Regina attrapa un verre qu'elle remplit avec la carafe d'eau récupérée dans le frigo avant de le tendre à la jeune adolescente qui savoura les bienfaits de ce liquide incolore qui fit disparaître la sensation désagréable. 

-Merci. 

-Tu devrais aller te recoucher, il est encore tôt. 

-Vous aussi vous allez vous recoucher ? 

-Non, je pense avoir fini ma nuit, pour l'heure. S'amusa Regina. 

-Vous jouiez aux échecs quand je suis arrivée ? Demanda la Bostonienne en grimpant sur un des tabourets, faisant comprendre à la Portoricaine qu'elle n'était pas décidée à aller se coucher.

-Oui. Soupira Regina qui s'installa à son tour sur un tabouret, pensant à la lumière qu'elle avait laissé allumer dehors. 

-Toute seule ? 

-Oui. 

-Pourquoi ? On n'y joue pas à deux normalement ? 

-Non, on peut jouer contre soi-même aussi. Et je joue seule parce que je n'ai personne avec qui jouer, encore moins à ce genre d'heure. Et je trouve cela très stimulant de jouer contre soi, ça me permet de me recentrer sur moi-même et de visualiser mes forces et mes faiblesses. Avoua la brune.

-C'est clair qu'à cette heure-ci, vous ne devez pas trouver grand monde. Ricana Héloïse. Henry ne sait pas jouer ? 

-Si, je lui ai appris et il est très bon. Cela fait un moment que nous n'avons pas joué ensemble. Songea la jeune femme pour elle-même.