Renaissance

18 ~ Entendre un coup de tonnerre ne prouve pas qu'on a l'ouïe fine (Sun Tzu).

Réajustant sa position, Henry se tendit un peu plus sur ses coudes et fit tourner son poignet engourdi à cause de poids de sa tête qui reposait dessus depuis un moment.

-Hey, regarde, on dirait Granny, non ? Chuchota Héloïse en tendant un peu plus son cou pour mieux voir. 

-Oui. Répondit le jeune garçon en fronçant les sourcils, le poignet toujours en l'air tandis qu'il observait la femme rejoindre un homme baraqué. 

Si ce n'était pas Granny, alors il venait de trouver le sosie de la vieille dame. Mais pourquoi Granny serait-elle ici ? Ça n'avait aucun sens. Il observa l'homme imposant, vêtu d'un simple jean et d'un sweat bordeaux, qui s'amusait à faire tourner son pied-de-biche à bout de bras. 

-C'est qui ? Demanda la jeune fille. 

-Je ne sais pas, mais je l'ai déjà aperçu quelques fois sur le port. Affirma le petit Mills en observant les deux individus ouvrir plusieurs caisses à l'aide du pied-de-biche. 

Soudain, l'homme plaça ses deux doigts entre ses lèvres et siffla fortement, faisant s'envoler les oiseaux nichés dans les arbres et accourir toutes les personnes qui étaient autour d'eux. Ils devaient être une vingtaine d'hommes, tous dans la vingtaine. L'homme leur parla, mais les deux enfants, du haut de leur perchoir, étaient trop loin pour entendre quoi que ce soit. Toutefois, il n'échappa à aucun d'eux que l'homme, aux cheveux et à la barbe hirsute, donnait des ordres, puisque une fois qu'il eut fini, quelques-uns s'empressèrent d'attraper les lourdes caisses en bois pour les emmener dans la mine tandis que d'autres se dispersèrent. 
Sentant que c'était le moment pour eux de partir, Henry donna un léger coup dans l'épaule de sa sœur avant de faire signe de la tête qu'il était l'heure pour eux de sortir de leur cachette. Toujours à plat ventre contre le sol humide de la forêt, ils reculèrent prudemment jusqu'à arriver de l'autre côté du talus pour ne pas être vu. Descendant rapidement, ils s'empressèrent de s'éloigner de cet endroit. 

-Pourquoi Granny était là ? Demanda la jeune blonde, la voix toujours inconsciemment basse. 

-Je ne sais pas. Répondit-il en se retournant une dernière, tentant réellement de comprendre pourquoi la gérante du Granny's serait là. 

Aucun sens.

-Comment tu as découvert ça ? Demanda à nouveau Héloïse en suivant Henry qui semblait connaître la forêt comme sa poche. 

-J'ai entendu les mineurs se plaindre auprès de Regina parce qu'ils ne pouvaient plus accéder aux mines et en enquêtant un peu, j'ai découvert que c'était parce qu'ils avaient été intimidés par d'autres personnes pour quitter les mines. Je me suis douté que ça avait un lien avec Regina, alors je suis allé jeter un coup dans chaque mine où ils avaient l'habitude de travailler et je suis tombé par hasard sur eux. À chaque fois, ils entrent ou sortent de grosses caisses en bois. Mais c'est la première fois que je vois... Granny. Dit-il en hésitant sur le surnom, n'arrivant pas à admettre que la tenancière pouvait être mêlée à tout cela. 

-Tu en as parlé à maman ? 

-Non, pas encore. 

-Pourquoi ? Demanda la petite blonde en haussant des sourcils. 

Henry se contenta de hausser des épaules, ne sachant pas vraiment pourquoi il hésitait à en parler à Emma. La première fois, il avait réellement oublié, mais les autres fois, il avait hésité avant d'abandonner à chaque fois. Peut-être par peur de se voir admettre que son aventure était en fait bel et bien réel. 

-Peut-être parce que, finalement, tu n'as pas vraiment envie d'arrêter ta mère... Supposa toutefois Héloïse, ignorant le regard noir que lui lança Henry, comme chaque fois qu'elle attribuait ce titre à la mairesse de Storybrooke.