40 ~ Attention aux promesses...

592 40 21
                                    

40 ~ Attentions aux promesses impossibles et aux promesses volatiles

Wendy se précipita sur la gauche et manqua de glisser. Elle se rattrapa et accéléra de nouveau. Elle eut la sensation de s'être prise un coup-de-poing dans la poitrine lorsqu'elle se rendit compte qu'elle était dans un cul-de-sac. Encore. Tant pis, elle n'avait pas le temps de se décourager. Elle devait sortir d'ici, rejoindre la ville et les dénoncer. Accessoirement, elle aimerait retrouver Regina. Elles avaient été séparées une dizaine de minutes plus tôt. Elle espérait que la Portoricaine avait réussi à pénétrer dans ce labyrinthe. Ou pas. Elle paniqua un instant en se disant qu'elle n'arriverait jamais à sortir d'ici. Pourtant, elle pensait encore, il y trois jours, que jamais elle ne sortirait de ce conteneur sans mourir. Mais il y a trois jours, elle avait eu une invitée dans sa geôle. Regina Mills, son ancienne amie du couvent. 

Elle s'était approchée avec précaution de la jeune fille inconsciente. Ses lèvres gercées, ses vêtements déchirés et tâchés de sang, sa joue tuméfiée, tout indiquait que la jeune brune avait subi des heures sombres. Presque timidement, Wendy avait posé sa main contre l'épaule de la brune, comme pour s'assurer qu'elle ne rêvait pas. Ses doigts avaient touché la joue glacée de Regina. Elle était bien là. Elle ne rêvait pas. Elle avait rebroussé chemin, attrapée la couverture de fortune que Wolfgang avait bien voulu lui remettre et elle était revenue sur ses pas pour la déposer sur elle. 
Plusieurs heures plus tard, Wendy s'était retrouvée prostrée dans un coin, silencieuse. Elle observait des ombres qui tentaient de briser son amie. Elle avait tenté de s'interposer. Elle avait fini bâillonnée et enchaînée, obligée d'observer cet horrible spectacle de jeu d'ombres qui semblait briser une poupée. Elle avait brûlé d'envie de s'enfuir. De boucher ses oreilles pour ne plus entendre les sérénades violentes des deux hommes. Tout cela ne faisait que lui remémorer ses propres heures sombres où ces ombres avaient tout tenté pour faire sortir la femme de son corps et faire revenir Peter Darling... Les deux femmes avaient alors pris leur décision. Ou elles s'enfuyaient, ou elles mouraient. Elles avaient alors passé des heures à chercher une solution pour sortir de là. Leur plan était ficelé. Regina demandait à parler à Gold. Il ne refuserait jamais, l'homme souhaitant presque désespérément la voir lui succéder. Wendy avait toujours de la mediocris pulvis sur elle. Lorsque les deux hommes étaient arrivés pour récupérer la jeune fille, Wendy leur avait soufflé la drogue au visage. C'était une nouvelle expérimentation de Monsieur Gold. Le souffle du diable réinventé par le diable lui-même. La drogue n'était pas encore réellement au point puisqu'elle avait tendance à simplement paralyser alors que Gold voulait qu'elle soit addictive. Peu importe. Sans leur libre-arbitre, elles pourraient s'enfuir. Elles avaient réussi avant de devoir se séparer lorsqu'elles tombèrent nez à nez avec la matriarche du camp. 

Et voilà qu'elle se retrouvait dans ce labyrinthe. Elle avait totalement oublié cet endroit. Pourtant, Lydia lui en avait parlé dès son arrivée. Monsieur Gold avait eu à cœur de concevoir ce réseau pour y piéger les éventuels déserteurs. Personne n'avait jusqu'alors jamais réussi à en sortir. Et à en déduire les restes d'os humains à côté duquel elle était passée, il ne s'était pas encombré à les chercher. Peut-être pour décourager les fuyards. Personne n'en sortait jamais... 

Le cœur battant, Wendy s'arrêta à un croisement, incapable de prendre une décision, elle tourna sur elle-même comme si cela allait lui faire apparaître la solution. Toutefois, elle cessa de s'atermoyer lorsqu'elle entendit un bruit. Par peur, elle s'engouffra au hasard dans une allée faite de bois où étaient dessiné des âmes damnées. Elle ne ralentit pas et bifurqua sur la gauche avant d'être propulsée en arrière en se cognant à quelque chose. Dans un grognement, elle se redressa rapidement pour voir Regina qui se frottait le front. 

RenaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant