44 ~ Œil pour œil, dent pour dent et le monde deviendra aveugle.

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—  Je veux rester ici, je veux rester avec vous, bougonna Héloïse en croisant les bras.

— Vous ne pouvez, c'est pour votre sécurité. 

— Il ne nous arrivera rien, c'est sûr, insista l'adolescente. 

— Franchement, je n'en sais rien. Mais tout ce que je sais, c'est que les choses sont sur le point de se finir et j'ai besoin d'être très concentré. Avec tous les événements qui ont eu lieu dernièrement, j'angoisse pour votre sécurité, à tous les deux, et cela pourrait me déconcentrer. Et Gold est assez vicieux pour se servir de notre faiblesse. Vous êtes notre faiblesse alors il faut préparer nos défenses avant toute chose et l'empêcher de contre-attaquer. 

Héloïse soupira longuement, mordilla sa lèvre inférieure pour s'empêcher de pleurer, se dandina avant de fondre dans les bras de sa mère. Elle était parfaitement consciente que partir était la meilleure solution pour leur sécurité et celle de sa mère, mais partir la terrifiait bien plus que de subir le courroux de l'homme qui faisait de la ville de Storybrooke un réceptacle de massacres. 

De son côté, Henry avait tout autant le cœur lourd. Conscient des dangers, il ne parvenait pourtant pas à s'empêcher de penser que partir allait fragiliser tout ce qu'il avait déjà cassé. Partir allait aussi l'empêcher de surveiller, s'assurer du bon déroulement des choses. Partir allait l'empêcher de protéger ses mères... Il sourit à cette pensée. Ses mères n'ont aucunement besoin d'être protégé. Elles sont fortes, déterminées, rusées... S'il y a quelqu'un à protéger, c'est bel et bien Monsieur Gold qui ne s'attend certainement pas à voir le ciel lui tomber sur la tête. Un homme qui ne mérite aucune protection. 

Henry n'avait pas réellement de doute. Il avait foi en leur réussite. Il ne doutait pas que tout le monde s'en sortirait, pour l'honneur de tous les autres. Il ne doutait pas de la force de ces vaillants combattants qui restaient sur place. Le soleil de Monsieur Gold allait se transformer en ténèbres, c'était une certitude. Et le ciel dont il avait rougi du sang d'innocents allait être purifié, ce n'était qu'une question de temps. 

Non, il n'avait pas peur de l'échec de leur opération Explosons le serpent ! Leur réussite était assurée. Sa peur résidait ailleurs, dans son cœur, à une place à tout jamais celle de sa mère, de celle qui l'avait élevé. S'il s'était excusé, s'ils avaient fait tous les deux un pas vers l'autre, il ne parvenait pas à se dire que tout était effacé. Il ressentait la fragilité de leur relation et il ne parvenait pas à effacer de son cœur la possibilité que son départ ne brise totalement les liens. Il avait parfois l'impression que sa mère adoptive avait abandonnée à lui plaire et cette pensée le terrifiait. Il ne voulait pas perdre sa maman. Il la voulait, comme il voulait sa mère biologique. Il les voulait toutes deux. Il les aimait toutes les deux avec admiration, adoration même. 

Cette culpabilité alourdissait son cœur chaque fois qu'il l'observait. Il savait qu'elle l'aimait, mais aucun des deux ne parvenait à se rapprocher. Ils semblaient se trouver de chaque côté d'une berge, seulement capable de tendre la main vers l'autre sans jamais parvenir à franchir le mètre qui les sépare. 

— Vous donnerez des nouvelles, d'accord ? s'assura-t-il, se fustigeant de n'avoir que ces mots. 

— Je te le promets. Prévenez-moi lorsque vous serez arrivés. Tu verras, Boston est très agréable et tu n'auras qu'à demander à Mary-Margaret pour aller visiter les musées. Ce n'est pas des vacances pour autant, Mary vous fera cours. 

— Je sais et Ingrid à l'air gentille... Ça pourra être cool. 

— Bien sûr. 

— Au revoir... 

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