20 ~ Le passé est parfois si difficile qu'il transforme les nuits en une pluie de plomb.
La nuit était tombée sur Storybrooke depuis un moment, maintenant. Et si en journée, elle semblait particulièrement calme et paisible, la nuit n'y changeait rien. Même un chat ne se risquait pas à se balader dans cette ville. Il semblait presque, qu'une fois la fermeture de tous les commerces, un couvre-feu traditionnel s'installait et plus personne ne sortait de chez soi, rendant la ville plus étrange et austère.
Plus aucun endroit ne vivait, mis à part le Rabbit Hole, bien loin de l'allée principale et du centre-ville. Seul endroit qui brisait la quiétude de cette petite ville du Maine avec sa musique rock'n'roll si assourdissante que même les murs la sentaient, l'écoutaient, ressentant les vibrations des basses. Seul lieu réellement vivant dans la nuit où les Hommes, le temps de ce voile obscur qui couvre le monde, deviennent des personnes différentes. Suffisamment à l'aise pour commettre des frasques dont ils oublieraient sûrement l'existence le lendemain, en retournant à leur vie conforme à la retenue et au professionnalisme.Mais loin de cet endroit, où les Hommes s'enivrent de liberté et de voyages spirituels, loin de ce voile tintamarresque, c'est un voile de mutisme qui se couche sur les maisons de Storybrooke. Toutefois, cette nuit, un son s'est joint à cette habituelle symphonie silencieuse. Le vent. Peu puissant mais suffisant pour faire murmurer les arbres entre eux dans de légers mouvements. Comme s'ils essayaient de communiquer, de se faire signe, tout en prenant soin d'être le plus discret possible afin de ne pas troubler le sommeil des Storybrookiens.
Pourtant, comme une habitude rude, réglé comme du papier à musique, un habitant de cette paisible ville était à nouveau tenu à l'écart de ce repos bien mérité.Regina Mills venait tout juste de se réveiller. Par habitude, elle tenta de se rendormir, parfaitement consciente de l'heure qu'il pouvait être. Les mains sur son ventre, le regard fixé contre le plafond, elle tenta de se convaincre de résister et d'essayer de dormir. Oui, mais tu ne dors pas alors autant ne pas perdre de temps. Et si...
Dans un grognement, elle se retourna finalement afin d'observer son réveil qui manifestait sa présence par ses sons singuliers de tic... tac... tic... Deux heures quarante-neuf. Bien plus tôt que d'habitude. Il fallait qu'elle dorme, elle était d'ailleurs épuisée. Cela faisait des jours qu'elle n'avait pas faits de véritable nuit, tout du moins des nuits de plus de quatre heures et elle commençait sérieusement à en ressentir les effets. Et en même temps, il était certain que le sommeil ne reviendrait pas. Il ne revient jamais. Alors autant optimiser ce temps...
Décrétant judicieusement qu'il était préférable qu'elle obtienne un peu plus d'heures réparatrices, elle se réinstalla sur le dos et effectua un exercice de respiration qu'elle avait appris il y a quelques années. Main sur son ventre, elle ferma les yeux et inspira, sentant son ventre gonfler petit à petit. Un. Deux. Trois. Quatre. Bloquer. Trois. Quatre. Et le ventre se baisse. Quatre. Trois. Deux. Un. Bloquer. Ne penser qu'à sa respiration et rien d'autre. Un. Deux. Trois. Quatre. Cinq. Bloquer. Relâcher. Relâcher tout son corps, ses muscles... Cinq. Quatre. Trois. Deux... Abandonner le monde et s'apaiser.
Soudainement, les yeux bruns s'ouvrirent à nouveau pour rencontrer la lumière au plafond. Fronçant des sourcils, elle tourna la tête. Trois heures vingt-deux. Elle avait visiblement réussi à s'endormir un moment. Tirant la couverture sur son corps, elle se tourna dos à cet insupportable réveil qui faisait paraître le temps inlassablement long et ferma les yeux pour tenter de grappiller encore un peu de sommeil. Mais son lit semblait être désormais la chose la plus inconfortable au monde, comme si les plumes s'étaient transformées en plombs. Elle se retourna à nouveau pour finalement se mettre face à son réveil, mais cette fois-ci, c'était son oreiller qui était particulièrement inconfortable. Agacée, elle le tira pour le jeter plus loin, espérant soulager sa position. Mais rien n'y fit, tout était dur, tout était inconfortable, tout n'était plus accueillant... Dans un grognement, elle abandonna à nouveau pour cette nuit et sortie de son lit au pied duquel elle attrapa sa robe de chambre pour descendre.
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Renaissance
FanfictionEnfant capricieux et à la recherche de réponse, Henry fugue de chez lui en direction de Boston dans le but de retrouver sa mère biologique qui l'a abandonné dix ans plus tôt. Mais Henry, sa mère biologique et sa mère adoptive ne sont pas au bout de...