25 ~ Tous les chemins...

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Bonjour à toutes et à tous et désolé pour cet immense retard, mais le mois de mai a été assez surchargé entre les examens, les stages, les rapports de stage, etc. Bref. Mais tout est enfin fini. Autrement dit, à part mon job étudiant, je n'ai absolument plus rien à faire, si ce n'est, écrire. 

Cela signifie que mes chapitres seront plus vite prêts. Aussi, je voulais savoir si vous vouliez que je continue de ne publier que les dimanches ou bien si vous vouliez que je publie dès qu'un nouveau chapitre est prêt (en sachant que je garderai quand même toujours un chapitre en réserve pour le dimanche, histoire d'être certaine de publier au moins une fois par semaine).

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture et j'en profite pour vous remercier pour tous vos commentaires (et hypothèses), ça me fait toujours énormément plaisir ! 

D'ailleurs, j'ai inscrit mon histoire à un concours alors n'hésitez pas à aller voter ! Le lien est sur mon fil conversation ;)

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La fumée qui s'échappait de la tasse de thé avec lascivité fut brusquement tordue par un souffle tout aussi gracieux. De fins doigts recouverts de vernis orange tapotaient délicatement contre le rebord de la fenêtre tandis qu'un regard élégiaque observait la fine couverture de roseraie coiffer l'herbe finement coupée. 

Apportant sa tasse de thé à ses lèvres, Mildred Ratched la but d'une traite, se délectant de l'intense brûlure qui enflamma ses entrailles. Avalant la dernière goûte, elle ouvrit sa fenêtre et se leva pour s'installer devant son miroir. Assise devant sa coiffeuse, elle s'observa un instant avant de faire rebondir ses boucles vénitiennes avec sa paume. Elle attrapa quatre barrettes à chignon qu'elle disposa devant elle, parfaitement alignées. Du bout de ses doigts, elle repoussa quelques mèches qu'elle fixa avec une première barrette surmontée d'une seconde, formant une croix parfaite. Elle réitéra son geste de l'autre côté et s'observa à nouveau. Malgré son âge, la Mère Supérieure avait toujours cet air doux et juvénile. Par ses traits fins, son petit nez et ses joues toujours rondes et roses, la Mère Supérieure manifestait quelque chose de rassurant. Mais seulement à première vue, car en fouillant un peu plus loin, en faisant connaissance avec l'esprit froid et calculateur de la vénitienne, il n'en restait plus que de l'horreur. 

Elle attrapa son rouge à lèvres qu'elle appliqua délicatement la couleur carmin sur ses lèvres, dessinant une bouche pulpeuse. Admirant son reflet dans le miroir, des souvenirs de sa jeunesse lui revinrent en mémoire, comme chaque matin. Comme incapable d'oublier le passé, d'oublier cette époque où elle avait côtoyé le bonheur, elle cultivait cette apparence caractéristique des femmes des années cinquante. Dans le secret le plus absolu.  
D'un geste mécanique, elle attrapa sa coiffe qui reposait sur une tête de mannequin et la fixa sur ses cheveux. Elle attrapa ensuite son dissolvant et un chiffon pour effacer la couleur de sa jeunesse qui ornait le bout de ses doigts. Enfin, dans un petit sourire d'adieu, elle effaça cette bouche qu'elle abordait lorsqu'elle avait vingt ans pour revenir à cette réalité. Il était assez étonnant de se dire que cette femme, coquette, particulièrement attentive à son apparence, avait choisi une profession qui l'obligeait à s'accorder avec une modestie sans égale. Il semblait que Mildred Ratched était comme coincée entre deux dimensions dont elle n'arrivait jamais à se dissocier. Coincée dans une époque qu'elle fantasmait, l'époque de sa jeunesse et coincée dans une époque où toute innocence avait fichu le camp, l'époque de la Mère Supérieure. 

D'un pas sûr, elle traversa les couloirs, ses petits talons battants la même mesure depuis des décennies. Au rythme de ses chaussures, chaque sœur sortait à leur tour de leur chambre, se dirigeant immédiatement vers leurs besognes. Sortant la clef qu'elle portait toujours autour de son cou, elle ouvrit la grande porte de son bureau avant de s'y installer, savourant cette place qui faisait écho à un trône. Toutefois, elle n'eut pas bien longtemps à se délecter de sa puissance que trois petits coups se firent entendre. Elle tourna sa tête vers la porte et observa l'horloge juste au-dessus de celle-ci. Réglé comme du papier musique. Songea-t-elle. 

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