16 ~ Un petit pas pour l'humanité, un grand pas pour elles...

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Observant l'aurore se lever, Regina profitait de ce doux soleil qui caressait les lignes de son visage avec sa douce chaleur, contrastant avec l'eau qui s'échouait contre ses pieds, la brûlant par sa froideur. Pourtant, pour rien au monde, elle n'aurait souhaité être ailleurs. Observant le soleil s'élever dans les nuages, elle se sentait apaisée face à cette aurore qui ressemblait à un regard d'une tendresse infinie. Tendresse

Voilà un mot qui lui semblait bien dérisoire, désormais. C'est pourtant tout ce qu'elle demandait. Amour et tendresse. Reconnaissance et respect. Mais il lui semblait être à tout jamais banni de cette terre d'affection. Elle devait bien reconnaître qu'avoir sentis les bras de cette petite fille se nouer autour de ses hanches lui avaient fait du bien. Un bien excessif, tellement qu'elle avait cru s'effondrer. Tu dois prendre ce que l'on te donne et t'en contenter... C'est ce qu'on lui avait répété lorsqu'elle était petite... Un mantra qu'elle n'a, semble-t-il, pas intégrer, puisque même si elle se sentait apaisée et soulagée de ne pas encore paraître pour un monstre pour cette petite blonde, il n'y avait en réalité qu'une seule personne auprès de qui elle désirait être autre chose qu'un monstre sans cœur. Mais si Regina Mills s'accrochait à cet espoir qu'un jour son fils lui pardonne ses erreurs, elle se rendait désormais compte qu'elle avait espéré trop longtemps, qu'elle avait attendu trop longtemps. Elle n'avait plus aucun doute. En le voyant accourir auprès de sa mère biologique, terrifié, pour s'assurer qu'elle n'avait rien, elle avait compris qu'elle avait perdu. Comment en est-il autrement lorsque votre propre fils ne daigne même pas vous adresser un regard discret pour s'assurer de la prospérité de sa mère ? 

C'est impuissante qu'elle avait assisté à cette accolade entre les deux Swan tandis qu'elle serrait, comme si c'était son propre enfant, la fille d'Emma Swan. Mais épuisée, particulièrement résignée, elle avait abandonné toutes idées de colère et de rage à déferler contre la Bostonienne. Si résignée qu'elle avait elle-même proposé aux deux Swan de rester dormir chez elle, dans sa propre demeure. Mais le plus étonnant, finalement, était le fait qu'elle n'arrivait pas à être furieuse, à expulser cette fureur qui l'habitait depuis tant d'années. Elle avait l'impression d'être anesthésiée. À moins qu'elle ne soit encore sous le choc suite à l'explosion en mille éclats de son cœur... 

Elle se sentait vide. À la fois apaisée et tourmentée. 

Respirant une nouvelle fois comme pour mieux s'entendre, elle laissa son souffle se mélanger au crépitement particulier des vagues qui s'entrechoquaient entre elles dans une danse plus mouvementée que son esprit. Puis, elle fit un pas en arrière avant de se retourner, ne doutant pas que lorsque tout cela serait fini, elle pourrait enfin rejoindre cette aurore pleine de tendresse. 

Toujours particulièrement sereine, Regina sentit toutefois tout son être se tendre lorsqu'elle aperçut Monsieur Gold qui l'attendait visiblement, l'observant du haut des marches qui séparaient la route et le sable. Chaussures à la main, la mairesse se redressa et, le menton fier, elle s'avança vers l'antiquaire sans le quitter des yeux. 

-Tu es bien matinale. Chantonna l'homme à la canne. Quelque chose, te tracasserait-il, ma chère ? Demanda-t-il avec une moue qui se voulait honteusement innocente. 

-Toi aussi. J'espère que rien ne trouble ton esprit. Rétorqua la Portoricaine, proche du vieil homme qu'elle dominait de quelques centimètres malgré l'absence de ses talons. 

-En réalité, tout semble aller de mieux en mieux de mon côté. D'ailleurs, j'ai appris la mort de Sidney. Quelle tristesse, il nous manquera à tous. Je ne manquerais pas son enterrement. 

Mordillant l'intérieur de ses joues, Regina se rapprocha un peu plus et décida que, pour une fois, elle ne passerait pas par diverses énigmes et menaces cachées. Elle en avait plus que marre de le voir s'en sortir à chaque reprise, jouant avec les vies et la loi comme bon lui semble. 

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