34 ~ Il faut savoir lire les lignes de la toile d'araignée...

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34 ~ Il faut savoir lire les lignes de la toile d'araignée pour ne pas s'y faire prendre.

Elle n'aurait pas dû. Elle n'aurait pas dû. Bon sang, elle n'aurait pas dû ! se flagella Elsa alors qu'elle courait dans les couloirs, les oreilles sifflantes. 

Brutalement, elle ouvrit la porte avant de laisser échapper un nouveau sanglot en se rendant compte que l'air matinal ne lui faisait aucun bien. Elle mourait d'envie de hurler et de laisser sa peine sortir. Et de lui faire payer. Secouant la tête, Elsa se mit à courir le plus vite possible vers la forêt. Il lui fallait à tout prix s'éloigner. Alors, elle courut. 

À en perdre haleine. 

Elle s'engouffra dans l'arboretum et continua son chemin tant bien que mal. Son cœur la faisait terriblement souffrir, la peine et l'effort semblant le briser. Son souffle semblait avoir quitté son être et sa vue ne lui servait plus à rien tant elle était brouillée. Elle avait la sensation d'être happé dans un vortex. Elle avait la sensation d'avoir perdu son âme. 
Trébuchant, elle s'écroula à terre, le choc amorti par l'humus moelleux, et ne se releva pas. À la place, elle enserra sa poitrine de ses bras, comme pour soulager la douleur de son cœur et gémit sa souffrance. Les sanglots se firent plus violents et, sans plus aucune retenue, elle se mit à hurler. Hurler. Encore et encore. Si fort. Prise d'assaut par toutes ces émotions délétères, Elsa se recroquevilla sur elle-même et hurla à nouveau. Si fort que ses cordes vocales ratèrent une note et semblèrent vriller. Remontant ses genoux plus proches d'elle, jusqu'à les rejoindre avec son menton, elle se mit à nouveau à crier, mais cette fois-ci, simplement en faisant vibrer ses cordes vocales. 
Doucement, sa fureur se calma un peu et ses cris cessèrent. Ses pleurs se tarirent doucement malgré les tremblements furieux dont elle était prise. Sa respiration se régula à nouveau, bien moins acharnée qu'auparavant, et le calme qui la caractérisait si bien commença à reprendre le dessus. Doucement, son corps s'ouvrit à nouveau au monde, comme une nouvelle naissance. 

Les jambes redescendues, elle se positionna sur le dos tandis que ses bras, lâches, se contentaient de suivre le mouvement. Les yeux toujours légèrement vitreux, elle observa ce ciel qui venait de se dévoiler pour cette nouvelle journée. Les feuilles touchées par la rosée semblaient, grâce à la lueur du soleil, être décorées de diamants. Le ciel lumineux était aveuglant, mais Elsa ne détourna pas le regard. 

Elle était venue s'enfoncer dans ce couvent de l'horreur pour découvrir ce qu'il était arrivé à sœur et elle y était enfin parvenue. Les vidéos que la Mère Supérieure lui avait montrées ne laissaient aucun doute. Elle était venue s'enfoncer dans ce couvent de l'horreur pour venger sa petite sœur et elle le ferait. Elle finirait l'œuvre d'Anna et dévoilerait toutes ces cassettes d'enfants maltraités, au monde. Elle détruirait ce couvent. Et, sans aucun doute, la Mère Supérieure n'y survivra pas. 

OoO

-Kem's ! hurla Mary-Margaret. 

Amusé, David posa ses quatre cartes devant lui, fière d'avoir enfin gagné une manche. Extatique, l'institutrice tandis sa main que le shérif s'empressa de frapper tandis que les deux enfants se moquaient du comportement de la petite brune. 
Quelques heures auparavant, Héloïse avait proposé de faire une soirée jeu. Regina avait alors préparé quelques amuse-bouche tandis que Henry semblait avoir descendu l'intégralité de ses jeux de société qui étaient désormais empilés sur une chaise. Rapidement, l'incontournable jeu de cartes avait été sélectionné et après quelques explications, ils avaient entamé une partie de Kem's. Avec surprise, le duo gagnant était Emma et Regina qui enchaînaient les parties gagnantes avec une simplicité presque déconcertante. Et probablement terriblement agaçante pour Mary-Margaret qui ne tolérait pas réellement de perdre, pour le grand amusement des enfants. 

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