Entre nous

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Je réprima encore un frisson en sortant de l'ascenseur ce qui fit sourire Cinq.
Je me mordilla la lèvre avant de passer ma langue dessus, elles avaient le goût de la nostalgie, la nostalgie du baiser que nous venions de partager.

Les autres étaient déjà entrain de réunir les cadavres au centre du hall quand nous y entrâmes, Lila revint au même moment avec la mallette.

Lila : bah vous voilà vous deux ! Vous arrivez après tout le sale boulot !
Diego : on peut pas dire que tu es vraiment fait grand chose non plus...

Ma sœur prit un faux air outré avant qu'on s'approche tous du milieu de la pièce.

Allison : bon.. ou allons nous les disperser ?
Klaus : peut être à un endroit où cela ne choque pas de trouver dix espions russes morts ? Quelqu'un a une idée ?
Cinq : mieux vaut ne pas compter sur le continent américain, sauf si vous voulez une nouvelle guerre nucléaire.
Klaus : et la Russie ? C'est bien la Russie non ? Personne ne se demandera pourquoi il y a des russes en Russie.
Vanya : c'est pas bête
Luther : oui mais où en Russie ?
Lila : et quand ?
Celia : récemment il y a un barrage qui a craqué, engloutissant un village entier sous la boue, 10 morts de plus ou de moins, ils finiront sous la neige de toute façon.

Après un commun accord et un arrangement pour savoir qui s'occupait de quel cadavres, direction la Sibérie.
Une fois sur place, Cinq et moi étions charger de mon frère et Dimitri. Cinq jeta le premier dans le torrent de glace sans aucune pitié mais le faire pour le deuxième me pinçait le cœur.

Celia : il ne mérite pas de finir comme ça.. déchiqueter dans l'eau froide.

Le garçon se retourna et me regarda avec des yeux un peu surpris.

Cinq : et tu veux en faire quoi ? Le planter sur une croix en espérant qu il ressuscite ?
Celia : je suis sérieuse Cinq.
Cinq : moi aussi, et on a pas le temps pour un enterrement alors trouve une idée où je le laisse la.
Celia : ta crise de jalousie commence à m'énerver.
Cinq : je ne suis pas jaloux.

Je lui fis le même regard de persuasion que ma sœur et il soupira.

Cinq : Celia on a plus de temps. Il est mort.

Je soupira avant de me résigner et de lui faire signe qu il pouvait le.. non je préfère pas imaginer. Je tourna la tête et ferma les yeux, et ne les rouvris pas avant que Cinq ai passé ses bras autour de ma taille.

Cinq : il l'a dit lui même, il est partit en paix.
Celia : tu as lu la lettre ?
Cinq : peut être... allons rejoindre les autres.

Le soir même toute cette histoire était enterrée, au sens propre comme littérale.
Moi je m'étais réfugiée dans la chambre de Cinq, qui était si propre qu'on aurait jamais pu deviner le massacre qui c'y était produit.
Je me mordillais nerveusement l'ongle du pouce, encastré dans le fond du lit, repliée sur moi même. Je ferma les yeux. L'image de Dimitri entrant dans la pièce et s'effondrant au sol repassait en boucle dans ma tête. Puis, j'avais quand même été prête à mourir. Je posa ma main sur ma gorge et frissonna quand je sentis une pression sur mon épaule.
Je rouvris les yeux pour voir une tête que je commençais à plutôt bien connaître.

Cinq : hey.. ça va ?

J'haussa les épaules et il me prit la main, m'empêchant de plus ronger mon ongle.
Il s'assit à côté de moi et me prit dans ses bras, posant ma tête sur son épaule. Il caressa affectueusement mes cheveux.
On ne parlait pas, on se renfermait juste dans notre bulle pour oublier un instant. Je me concentra sur sa respiration et sur les battements de son cœur, je posa ma main à côté puis y colla mon oreille.

Cinq : tu veux dormir ici cette nuit ?
Celia : je ne sais pas.. enfin, y'a eu des morts !
Cinq : je pourrais peut être trouver un moyen de te le faire oublier
Celia : comment ?

Il souleva mon menton et approcha doucement son visage du mien, puis il posa délicatement ses lèvres sur les miennes, comme si il avait peur de les casser. Je souris.

Celia : c'est plutôt une bonne technique.

Il réitéra l'action puis nous reprîmes notre position initiale. Je m'autorisa à fermer les yeux, éreinter par les événements récents.
Je souris quand je le sentis poser ses lèvres sur mon front. Néanmoins, je le sentis se crisper.

Celia : quoi ?
Cinq : rien...

Je rouvris les yeux et me releva pour le regarder.

Celia : Cinq
Cinq : tu aimerais te rappeler ? De ton passé ?
Celia : je...

Je fronça les sourcils. Il avait le don pour me couper l'herbe sous le pied.

Cinq : ce serait légitime, de vouloir savoir qui tu es, d'où tu viens.
Celia : est ce que tu as peur que cela impact le présent ?
Cinq : et toi ?
Celia : je ne sais pas, c'est une drôle de question. Je viens enfin de trouver ma place, je ne comptais pas la remettre en cause.
Cinq : mais si tu avais un moyen de le faire, est-ce que tu le ferais ?
Celia : qu'est-ce que tu racontes ?
Cinq : je pose la question c'est tout.
Celia : non il y a autre chose dis moi.
Cinq : non, ce n'est que de la simple curiosité.
Celia : Cinq ne m'oblige pas à lire dans tes pensées
Cinq : je.. je me demandais si cela changerais ce que tu éprouverais.. envers moi.
Celia : quoi ?
Cinq : si tu te rappelais de tout ce que tu as vecu et avec qui tu as vécu est ce que tu.. tiendrais à moi toujours autant ?
Celia : enfin Cinq je ne sais pas.. et je peux pas savoir, je ne veux pas savoir. C'est que.. je suis bien moi avec toi... et j'ai pas envie que ça change.

Je me recula et fronça les sourcils.

Celia : tu..tu ne veux plus de moi ?
Cinq : quoi ? Non ! Pas du tout. Je.. j'ai juste peur que si tout te revenait en mémoire ce soit toi qui ne veuilles plus de moi !
Celia : enfin Cinq. Je sais quand même que c'est toi qui m'a agresser cette nuit là et on s'est fait la tête pendant plus d'une semaine. Tu crois vraiment qu'apprendre que j'avais une vie avant de te connaître va changer quelque chose ?
Cinq : peut être bien. Tu me connais et tu sais parfaitement que je peux partir en vrille facilement. Tu en as été témoin. J'ai tuer beaucoup de gens.
Celia : hé, je suis là en connaissance de cause.
Cinq : j'ai vécu l'apocalypse, je sais ce que ça fait de perdre les gens qu'on aime. Et je ne veux pas te perdre en sachant que je suis responsable.
Celia : sauf que la j'ai l'impression que c'est toi qui met de la distance entre nous...

Un voile de tristesse recouvrit son regard. Il se rapprocha de moi et posa sa main sur ma joue.

Cinq : non... Celia je-

Il suspendis sa phrase et inspira en fermant les yeux avant de m'embrasser.

Cinq : je t'aime. Ne l'oublie jamais.
Celia : je...

J'inspira à mon tour et ferma les yeux. Je voulais lui dire que moi aussi, que je ressentais la même chose. Mais j'avais toujours du mal avec les sentiments. J'entendais mon cœur battre, ne pas tout gâcher. Je me concentra sur la tension qui se reformait entre nous. Cette délicieuse tension qui nous aimantait l'un à l'autre.

Celia : moi aussi. Moi aussi je t'aime.

C'est toi le chat Où les histoires vivent. Découvrez maintenant