Souvenirs, souvenirs

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Il n'en avait pas marre de me prendre de court comme ça ? Parce que la dernière fois qu'il m'avait dit ce qu il ressentait, je m'étais enfuie et depuis on se faisait la tête.
Je ne voulais pas le blesser à nouveau, mais je ne savais pas quoi lui répondre non plus.
Sa mâchoire se contracta et il serra les joues.
Vite, quelque chose à dire, à faire, combler le vide, ne pas merder.

Cinq : je vois...

Il se leva mais je l'interpella, d'une manière toujours trop familière.

Celia : Cinq attend...

Il s'arrêta mais ne se retourna pas.
Encore une fois.

Celia : ..il est tard... et je n'ai pas vraiment d'endroit où dormir...

Bon, c'était pathétique je vous l'accorde. Mais c'était la vérité, je n'avais pas d'endroit ou dormir. Ok, la maison avait 42 chambres mais la traduction était que je n'avais pas envie de dormir toute seule. Et puis ce n'était pas la première fois que nous dormions ensemble en étant des inconnus. Hmm ?

Cinq : alors tu me promets de ne pas combattre demain.

Je me releva et le rejoint. Il ne perdait pas le nord.

Celia : c'est du chantage
Cinq : c'est ma condition.

J'avais vraiment envie de l'attacher au mur et de jouer au fléchette. Je soupira.

Celia : si c'est ce que tu veux...

Il parut surpris que j'ai marcher mais ne montra pas plus d'émotion que ça. Nous nous dirigeâmes en silence vers la chambre quand je me rendis compte que mes affaires étaient chez Vanya. J'haussa les épaules, il m'imposait une condition, j'allais en faire de même. J'ouvris son armoire et prit un tee shirt qui devrait être un peu trop grand pour moi. Lui, comme à chaque fois qu'il dormait, se contenta de retirer ses vêtements et de se coucher à moitié nu.
Il fit mine de rien quand j'enleva ma chemise et je leva les yeux au ciel en me tournant.
Pourquoi j'avais eu cette idée stupide moi ?
Quand je fus habillé, et enveloppé par cette odeur- sans commentaire. Je me coucha et me mit de façon à lui tourner le dos.

Cinq : c'était qui ce Dimitri pour toi ?
Celia : je ne sais pas Cinq, je ne sais plus...
Cinq : vous étiez seulement amis alors ?
Celia : qu'est-ce que tu veux que j'en sache, j'avais 15 ans. Et puis même maintenant il doit en avoir 30 et j'en ai 17.
Cinq : j'ai 58 ans.
Celia : et le corps d'un gosse. Et puis même, tu te crois au même niveau que lui ?
Cinq : je suis plus ou moins qu'un amis ?
Celia : je crois surtout que tu es jaloux.
Cinq : non
Celia : si. Et d'un parfait étranger qui plus est.
Cinq : un parfait étranger avec qui tu as un passe commun.
Celia : mais passé ne veut pas dire futur...
Cinq : et tu le vois comment ton futur ?
Celia : je ne sais pas, peut être que si je n'ai pas de passer, je n'ai pas de futur. Je ne peux que vivre l'instant présent.

Il se tut un instant. Je sentais sa respiration dans ma nuque.

Celia : Cinq ?
Cinq : ne fait pas de connerie après demain.
Celia : quoi ?
Cinq : bonne nuit Celia.

Et il se retourna.
Nous étions là, dos à dos. Deux étrangers dans un même lit. Avec un passé, et un futur proche commun.
Je voulu encore exercé mon don, plus précisément, celui de lire dans les pensées.
Je me concentra et me vit rentrer dans l'esprit de Cinq. J'entendis un grognement mais rien de plus, alors je continua de visualiser, jusqu'à basculer.

Je marchais dans une sorte de couloir noir, avec des portes lumineuse de part et d'autre. J'étais habillé avec un long pull à col roulé en laine blanc. Il m'arrivait à mi-cuisse et avait de grosse maille. Je m'avisa un instant avant de soupirer. Impossible de savoir si je m'étais endormie et que je rêvais ou si j'étais juste dans l'esprit de Cinq. Je décida d'avancer dans le couloir quand une porte attira mon attention.

Cinq : je veux voyager dans le temps.
Sir R : non. Les sauts dans le temps sont dangereux et-
Cinq : mais je sais que j'en suis capable.
Sir R : numéro Cinq !

Trop tard, l'enfant se leva et quitta la pièce.
Je passa à une porte suivante.

Cinq : allez !

Il était bloqué. Dans l'apocalypse, il avait 13 ans... ce n'était qu'un enfant.
Je secoua la tête et continua mes recherches.

Cinq : j'ai décidé de n'en parler qu'à toi.
Vanya : pourquoi ?
Cinq : parce que toi tu es normale.

Si c'était un compliment, c'est raté.

Cinq : tu sais ce que j'ai trouver quand j'ai sauter ? Rien du tout. Le monde avait été détruit, et je ne connais ni la cause, ni la manière de l'empêcher. Mais je sais quand cela va arriver. La fin du monde a lieu dans 8 jours.
Vanya : je vais faire du café.

Les souvenirs s'enchaînaient de plus en plus vite.

Cinq : je l'ai vu, vous êtes tous morts. J'aimerais l'oublier mais... c'est impossibles.

Celia : c'était comment ?
Cinq : de quoi ?
Celia : la Umbrella Academy ?
Cinq : c'était... étrange.

Cinq : Est-ce que tu es au courant ?!
Celia : au courant de quoi ?!
Cinq : en fait tu te sers de moi depuis le depuis c'est ça
Celia : Cinq non-
Cinq : ne te fous pas de moi !

Celia : ils... ils m'ont fait croire que c'était toi. Que c'était à cause de toi que j'avais perdu la mémoire et que c'était toi qui m'avait fait tout ça... ce soir là.
Cinq : ils t'ont fait croire que c'était moi ?
Celia : je sais c'est complètement stupide !

Celia : dis moi que ce n'est pas vrai Cinq...
Cinq : le 29 septembre 2005, j'ai reçu l'ordre de la directrice d'aller enlever une jeune femme.
Cinq : tu t'appelais Celia
Celia : arrête !

Celia : cette fille n'existe plus Cinq...

Cinq : je t'aime

Celia : c'est dégueulasse de dire ça...
Cinq : peut être bien, mais à la vérité tu es comme moi. Peut être même pire. Regarde toi, tu n'arrives même pas à te maîtriser, tu es dangereuse. Tu t'attaches a des gens toxique et ce n'est pas ta faute mais quand ils font preuves d'un tant soi peu d'affection envers toi, tu n'es même pas capable de leur rendre leur amour...

Celia : est ce que, tu savais ?
Cinq : je n'étais même pas sûr de qui tu étais toi, à ce moment là.

Celia : Lila avait raison, tu-
Cinq : Si je fais ça, c'est parce que je tiens à toi !
Celia : je te déteste...

Cinq : Tu ne te souviens plus de rien ?
Celia : rien...

Cinq : tu ne te contrôle pas. On devra te protéger en plus de nous et se protéger de toi.
Il est hors de question que tu combattes.

Celia : c'est du chantage
Cinq : c'est ma condition.

Cinq : ne fais pas de connerie...

Je rouvris les yeux en me retenant de faire du bruit, toujours incapable de faire la différence entre le rêve et la réalité. J'entendais encore la respiration mesurée de Cinq et je sentais la chaleur de son corps. Il faisait toujours nuit.
Je tenta de me rendormir en pensant que, en parlant de réalité, je ne lui avais toujours pas promis de ne pas combattre...

C'est toi le chat Où les histoires vivent. Découvrez maintenant