Chapitre 47

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13 heures.

Riffin m'avait confirmé que c'était le jour de repos d'Astan, et que je le trouverai normalement chez lui.

Après l'avoir bien remercié pour son hospitalité et pour tous ses précieux conseils, je me dirige le cœur battant vers la maisonnette d'Astan.

J'avais répété en boucle pendant toute la nuit ce que j'allais lui dire, mais je ne me sentais pas prête à lui faire ma proposition.

Pourquoi est-ce que j'ai le sentiment de préparer une demande en mariage?

Je ne devrais pas stresser autant, normalement!

En même temps j'avais toutes les raisons de paniquer: c'était Astan, et ses réactions avaient le mérite d'être toujours imprévisibles.

J'arrive devant chez lui et pose ma main sur sa poignée.

Pitié que la fille soit partie. Pitié que la fille soit partie. Pitié que la fille soit partie.

Je prends une grande inspiration et tourne enfin la poignée de la porte l'ouvrant doucement, le bras tremblant.

Astan est là, seul. Il porte des vêtements légers et flottants et ses cheveux noirs sont attachés harmonieusement en demi-queue de cheval.

Ouf.

Il est assis en tailleurs, les yeux fermés, et visiblement en osmose jusqu'à que mon arrivée perturbe sa séance de méditation. Pour une fois qu'il est calme, ça fait du bien.

— Salut, je réussis à articuler.

Incroyable! J'ai réussi à prononcer un « salut » neutre.

Astan ouvre un œil et me lance un regard sans émotion.

— Salut.

Je pose mes affaires sur le canapé et m'attache nerveusement mes cheveux. Je suis tellement anxieuse qu'il faut que je m'occupe les mains.

— Ça va, ça c'est bien passé, hier? J'espère que tu as été satisfait, histoire que mon absence ait au mois servi à quelque chose, je lâche le coup de l'impulsivité.

Eh merde.

J'ai encore parlé trop vite.

Raaaah il faut vraiment que je mesure mes ardeurs.

Astan ouvre les deux yeux et me fixe d'un air étrange, visiblement surpris de ma réflexion qui frôlait un semblant d'agressivité.

— Tu as où trouvé un endroit où dormir? Me demande-t-il, en se relevant, sans répondre à ma provocation.

Aucune critique? Aucune agressivité de sa part? Aucun humour douteux? Il devrait faire de la méditation plus souvent.

— C'est un peu trop tard pour s'en préoccuper, tu ne crois pas? Je lâche en le dévisageant du regard.

— Arrête, Mia. Ce n'est pas drôle. Tu as dormi où cette nuit?

— Chez Riffin.

Le visage d'Astan se crispe au moment où je prononce le nom de son ami, plutôt que de sa jumelle avec qui j'étais censée dormir.

— Dans sa chambre? Articule-t-il.

— Ouais et on a couché ensemble si tu veux tout  savoir, je réplique du tac au tac.

Astan me fixe bouche-bée, les yeux ronds, visiblement choqué par cette annonce pourtant inventée à l'instant, ne pouvant plus du tout parler.

Je ne sais pas ce qu'il m'a pris de dire ça, ce n'était clairement pas prévu.

Les Peuples des OmbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant