Chapitre 24

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6 heures du matin.

Astan m'avait donné un uniforme de l'armée afin que je me fonde dans la masse et pour que si quelqu'un d'un clan adverse me croise, il ne se pose pas de question.

Il fallait rigoureusement rester discret, étant donné que les Drows se doutaient déjà que quelque chose se tramait parmi les Hauts-Elfes.

Prête avant Astan, je fais les cent pas devant chez lui, songeuse, au gré du vent frais et matinal.

J'avais particulièrement peu dormi cette nuit: j'avais passé des heures à cogiter à propos de ce qu'il s'était passé hier. Je n'en voulais en réalité plus trop à Astan, mais j'étais néanmoins assez anxieuse à propos de tout ce que j'avais appris.

Heureusement, là où on se rendait aujourd'hui, je ne risquais pas de me faire ensorceler, à moins que mes deux charmants accompagnateurs usent, eux-mêmes, de leur charme.

Riffin arrive avant qu'Astan sorte de chez lui.

L'air joyeux mais étrangement fatigué, Riffin me fait un « check ».

— Comment ça a été avec monsieur râleur? Il t'en n'a pas trop fait voir de toutes les couleurs? Me demande-t-il,

— Oh, comme d'habitude. Plus rien ne m'étonne: il reste fidèle à lui-même, c'est l'essentiel, je lâche, dans un léger soupir d'exaspération.

— Il ne t'a quand même pas fait dormir dehors? Demande-t-il sur le ton de la plaisanterie.

Je souris.

— J'ai eu gracieusement le droit à son canapé, figure-toi.

Riffin laisse échapper un petit rire, puis se dirige vers la porte d'entrée de la chaumière.

— Bon, il fait quoi ce zigoto? Pour une fois que c'est nous qui l'attendons!

Sans prendre le temps de frapper, il entrouvre d'un geste un peu brusque la porte.

— C'est plus le temps de se refaire une beauté beau gosse, les filles que tu croiseras devront se contenter de ton charme naturel, même si tu en es dépourvu.

Astan sort alors de sa maison, levant les yeux après avoir frappé le haut du torse de Riffin pour le faire taire.

— Je m'assurais qu'on n'oublie rien au niveau des armes, imbécile. Il faut bien que quelqu'un pense a quelque chose, ici! Je te rappelle qu'il ne faut pas qu'on se fasse cramer! Lâche-t-il.

Astan porte fièrement à son bras un arc, ainsi que quelques flèches.

Riffin hausse un sourcil mourant d'envie de taquiner son ami.

— Si tu veux rester discret chez les humains, je ne suis pas certain que le port apparent d'un arc soit la chose qui passe le plus inaperçu, chez eux. Je dis ça, je dis rien.

— Et bien dis rien. Je te rappelle que je ne vais nul part sans ça. Tu devrais le savoir depuis le temps.

Puis, il tend un objet beige assez étrange que je ne parviens pas tout de suite à reconnaître.

— Qu'est-ce que c'est que ça? Demande Riffin.

— Des fausses oreilles d'humains. Tu les placeras sur les tiennes si tu ne veux pas que je te les coupe.

— Si tu me coupes les oreilles je te coupe autre chose.

— C'est ça, fait ton malin. En attendant y a que moi qui pense à tout pour la mission. Je te rappelle que t'en fais partie, donc ça serait pas mal que tu t'en préoccupes.

— Je me préoccupe déjà du bien-être de Mia, chose que tu sembles négliger, mon cher ami! Sourit Riffin d'un air très espiègle et légèrement provocateur à l'égard d'Astan, qui reste froid comme à son habitude.

Les Peuples des OmbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant