La sonnerie du réveil de mon téléphone me sort de mes rêves en sursaut.
J'en avais programmé un pour neuf heures afin d'éviter qu'une grasse matinée sacrifie une partie de la journée. Mais en dépit de ça, j'étais exténuée. J'avais eu du mal à trouver le sommeil la veille, trop angoissée qu'un individu s'introduise chez moi, mais finalement, la suite avait été calme.
Je me lève alors après m'être étirée nonchalamment, m'habille et me dirige vers les escaliers. En passant devant la chambre de Riffin, je m'aperçois que la porte est toujours fermée. J'en conclus qu'il doit sûrement dormir encore. Je descends alors au salon et me rends compte que le canapé est vide.
— Astan? Je lance.
Pas de réponse.
Peut-être qu'il est sorti prendre l'air...
Je décide de ne pas m'inquiéter et de commencer à préparer le petit déjeuner. Soudain, mes yeux se posent sur la table basse du salon. Astan a laissé son arc et ses flèches posé dessus. Une envie insatiable de m'approcher de l'arme afin de la voir de plus près me titille alors. Une dangereuse envie, je vous l'accorde...
Astan n'en saura rien de toute façon...
Je m'exécute et saisis doucement l'arc.
J'ai toujours été fascinée par les armes, que ce soit des pistolets, des poignards, des épées ou même des arcs. Depuis ma plus tendre enfance, je rêve d'apprendre à tirer, et ainsi me prendre pour Katniss Everdeen, dans Hunger Games.
A vrai dire, je n'ai aucune compétence dans le domaine, mais j'ai toujours prêté une attention particulière à la manière dont les archers tirent.
J'attrape alors une flèche, et saisis le manche en bois de l'arc par la main droite, élevant l'arme au niveau du haut du mon corps. De ma main gauche, je plaque la flèche contre le fil et me mets à viser une lampe posée sur le guéridon du salon, faisant néanmoins très attention à ne pas tirer.
Cette situation me procure d'agréables sensations: un amusement de me mettre dans la peau de quelqu'un d'autre, ainsi qu'une forte adrénaline qui fait battre ardemment mon cœur comme si j'étais sur le terrain.
Je ferme alors un œil, me concentrant plus particulièrement sur la lampe choisie en guise de cible. Je positionne alors le bout de la flèche au centre même du petit abat-jour de l'objet et me focalise plus que sur le point situé à égale distance des deux bords de la lampe. Je fais alors abstraction de tout: des bruits, de l'environnement, de la situation.
Soudain, deux mains fermes se posent brusquement sur mes épaules.
— Bouh.
Je sursaute alors, en laissant échapper un petit cri, lâchant malencontreusement la flèche qui percute violemment la lampe qui s'explose lourdement sur le sol, dans un bruit fracassant.
Et merde.
Je me retourne alors subitement, et tombe nez à nez face à...
...Astan.
Gloups.
À ce moment là, je me moque totalement de l'état désastreux de la lampe. Ma seule préoccupation est que le demi-Drow ne m'étrangle pas avec la corde de son arc.
Très gênée à mal à l'aise face à la situation, je pose immédiatement son arc sur la table basse du salon.
— On ne t'a jamais appris à ne pas toucher aux affaires des autres? Me lance Astan, un sourcil levé.
— Pardon, j'étais juste curieuse.
Je me dirige alors vers la lampe et ramasse la flèche tombée à quelques centimètres d'elle, afin de la ranger avec les autres.
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Les Peuples des Ombres
ParanormalLors d'une rencontre brusque et inattendue avec trois jeunes hommes étranges à l'apparence surhumaine, Mia Tons, une jeune parisienne, apprend qu'elle est une demi-elfe. Son père décédé qu'elle ne connaît pas, lui aurait légué une arme très dangere...