L'annonce de Rod me fait un effet de choc.
Je n'aurais jamais imaginé une telle chose.
C'était profondément effrayant, et dorénavant tout s'éclaircissait. C'était comme si les pièces du puzzle s'étaient rassemblées. Je reste pétrifiée, le regard troublé à écouter le reste de son insoutenable discours.
— Tu crois que c'était seulement parce que tu étais un Drow qu'Elijah t'as refusé le poste de lieutenant? Lâche Rod, en s'adressant à Astan.
Donc, il avait été aussi au courant de ça...
Astan ne bouge pas d'un cil. L'effet de choc l'empêche de manifester quelconque réaction.
— Elijah ne pouvait pas donner un poste à quelqu'un dont on prévoyait d'éradiquer sa race. Ça aurait fait bien trop de changement dans l'organisation de la hiérarchie, poursuit Rod.
— Elijah est derrière tout ça? Je murmure, incrédule, le cœur battant.
— Elijah n'est qu'un pion. Il est simplement manipulé. Ce n'est pas lui qui est à l'origine de cette décision, il ne fait qu'exécuter les ordres en tant que fidèle serviteur zélé.
— Alors, qui mène les rênes de tout de ça? Je réplique, suspendue aux lèvres de l'ancien lieutenant.
Le jeune homme ne répond pas.
— Neimehna, articule Astan, à sa place, commençant à comprendre l'objet du complot qui se tramait.
La Reine des garces.
Rod détourne le regard et se plonge dans ses pensées.
— C'est pour ça qu'ils t'ont piégé...Tu savais ce qu'ils prévoyaient de faire et tu t'y es opposé devant eux...Je réplique doucement.
— A cette époque, j'étais numéro 2. Je n'avais qu'à exécuter les ordres de Neimehna et d'Elijah, comme tous ceux qui était hiérarchiquement inférieur à moi dans le conseil de direction. Quand ils ont fait part du plan qu'ils prévoyaient, personne ne s'y est opposé. A part moi. Ils avaient peur des représailles de la Reine et de Iahn, son cousin, qui, comme vous savez ne peux pas occuper officiellement un poste de direction à cause de sa proximité avec Neimehna, mais qui reste malgré tout très influant dans la Cité. Mais, je ne pouvais laisser se passer une chose pareille, mon honneur me l'interdisait. Alors, je leur ai dit tout ce que j'avais sur le cœur: que c'était mal, qu'il ne pouvait pas supprimer une race même s'ils la détestaient.
— Qu'est-ce qu'il s'est passé, après? Je murmure, profondément troublée par son discours.
— Le lendemain, j'étais accusé d'un meurtre que je n'avais pas commis.
Mon cœur se serre, et une montée d'émotion me fait légèrement trembler.
Une larme discrète s'échoue sur la joue d'Astan. Le jeune homme détourne par pudeur son visage, en faisant quelques pas dans la petite maison.
— Pourquoi est-ce que tu n'as pas tout balancé aux elfes le jour où Elijah t'as évincé? Je poursuis, les larmes aux yeux.
— Qui m'aurait cru, Mia? J'étais seul contre tous, accusé d'un meurtre d'une femme, avec des preuves plausibles avancées. J'ai préféré quitter la Cité et m'exiler, le temps de construire un plan qui me permettrait de sauver le semblant d'espoir qui restait.
Astan se tourne vers Rod, sous l'effet d'une colère incontrôlée.
— Tu aurais dû nous en parler. On est resté des semaines et des semaines en étant persuadé que d'apporter l'arme à Elijah était la meilleure chose à faire, qu'on servait une bonne cause, sans savoir que tout ça n'était que mensonge. Tu nous as laissé croire que tu étais un meurtrier, tu nous as laissé croire qu'on agissait pour le bien et pour un peuple qui voulait le bien de tous. Tu nous as rien dit, même pas prévenu quand tu es parti. Tu as préféré nous laisser dans le mensonge plutôt que de nous avouer la vérité, s'indigne Astan, la voix tremblante de colère.
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Les Peuples des Ombres
ParanormalLors d'une rencontre brusque et inattendue avec trois jeunes hommes étranges à l'apparence surhumaine, Mia Tons, une jeune parisienne, apprend qu'elle est une demi-elfe. Son père décédé qu'elle ne connaît pas, lui aurait légué une arme très dangere...