Les Peuples des Ombres

Chapitre 48

Samedi soir, 18 heures.

Je suis avec Etna dans sa chambre. Elle m'a proposé de me fournir quelques vêtements pour la soirée étant donné que je n'ai aucune robe en ma possession.

Elle s'agite dans la pièce, regroupant sur son lit toutes sortes de tenues et de bijoux aussi étincelants les uns que les autres. J'envie Etna pendant quelques instants et sa vie luxueuse.

— Quelle couleur tu préfères? Me demande-t-elle, en farfouillant dans son dressing.

— Je ne sais pas...Tu n'as pas du beige ou du rose pâle? Je demande.

Etna se retourne vers moi en faisant virevolter élégamment sa longues chevelure blonde et m'adresse un regard surpris.

— Du rose pâle? Il faut qu'on te remarque plus que ça dans la foule, Mia! Astan est quand même ton partenaire!

Je souris.

— Ça veut dire quoi, ça?

— Toutes les filles rêves de participer à ne serait-ce qu'une fête avec Astan. C'est un des garçons le plus convoité du clan, alors forcément les regards seront braqués sur toi. Il faut que tu te démarques des autres filles, parce qu'elles chercheront à te faire de l'ombre pendant la soirée.

Je souffle alors.

— Génial, je n'avais pas prévu ça...Astan est à ce point le type de mec...populaire avec qui toutes les filles veulent sortir?

— Il n'est pas forcément très riche mais il a du pouvoir. Sa place est très importante dans l'armée et sa renommée est l'une des plus grandes. Beaucoup de filles d'ici rêvent de fréquenter un guerrier, qui plus est talentueux comme il l'est.

Je lève les yeux au ciel.

— Je ne comprends pas ce qu'elles peuvent lui trouver d'intéressant: il est tellement désagréable et insupportable parfois...Je lâche.

Etna laisse échapper un petit rire,

— Les filles d'ici ne sont pas attirées par ta personne mais par ce que ton statut renvoie.

Argh...Ce genre de personnes intéressées...

— Ouais, superficialité quoi, je lâche.

— C'est un peu ça, sourit la jeune femme.

— Jusqu'à très récemment j'ignorais qu'il faisait partie de ce genre de personnes intouchables, inapprochables et adulées en secret. Je ne savais pas que c'était à ce point.

— Et pourtant je t'assure que si tu avais vécu ici avant, tu ne te serais jamais permise d'être aussi ferme avec lui. Personne n'ose lui tenir tête, quand on connaît sa réputation. Mais c'est bien qu'au moins une fille soit aussi virulente et têtue face à lui. Il a besoin parfois qu'on le remette un peu à sa place, et ça tu as su bien le faire, me sourit-elle d'une façon légèrement espiègle.

C'est vrai que je l'avais toujours traité comme une personne normale, n'hésitant pas à lui faire remarquer quand il dépassait les limites. Les filles d'ici avaient tellement yeux pour lui qu'elles devaient tolérer tous ses comportements limites, sûrement pour lui montrer une bonne image d'elles.

— Tu crois que les autres filles vont m'arracher les cheveux ou un truc comme ça? En demandant à Astan la première à ce qu'il m'accompagne, j'ai sûrement pris la place de l'une d'entre elle. En plus de ça, étant donné qu'il ne pouvait pas me refuser à cause de la tradition qui veut que l'homme accompagne la première femme qui se propose à lui...