Les Peuples des Ombres

Chapitre 9

J'ai passé la journée à fouiller ma cave, à la recherche de quelconque élément qui aurait pu me donner des informations sur mon père.

Mais, en vain.

Il n'y avait rien d'intéressant.

J'étais exténuée, déjà découragée d'une mission qui n'avait pas encore vraiment commencé.

Et, si cette arme n'existait pas?

Et, si mon père ne me l'avait jamais léguée?

Je ne savais plus quoi penser, honnêtement.

Le soir arrivant, je commence me à faire à manger, décidant de me vider la tête momentanément de toutes les inquiétudes qui commencent à se bousculer. J'attrape un couteau de cuisine et je commence à découper nerveusement des carottes et des pommes de terres, en guise de repas. À vrai dire le réfrigérateur est presque vide, étant donné que je n'ai pas pu faire les courses, ces jours-ci. Tant pis. Je mangerai des légumes à l'eau. À vrai dire, je ne suis pas compliquée.

Alors que je découpe mes aliments, tranquillement dans la cuisine, des bruits de pas dans l'entrée se font entendre. Je me fige.

Je lâche le quartier de pomme de terre que je manipulais à l'instant et je saisis mon couteau, bien fermement dans la main.

Quelqu'un semble s'être introduit chez moi.

Or, je n'attends aucune visite.

Encore moins par effraction.

Mon cœur se soulève dans ma poitrine, mes mains deviennent moites.

Les pas se rapprochent alors doucement à travers le couloir qui mène à la cuisine, ouverte sur le séjour.

Mon rythme cardiaque s'accélère et je commence à trembler d'angoisse au fur et à mesure que je me rends compte que ces bruits ne proviennent pas d'une illusion.

Je me plaque alors contre le mur, juste à côté de la porte, attendant que l'individu pénètre dans la pièce. Il fait sombre, et je ne parviens pas très bien à distinguer la scène de façon précise.

Seulement, une ombre humanoïde se dessine subitement au sol. Une ombre grande et large qui semble caractériser la présence certaine d'un homme assez imposant.

La personne approche.

Petit à petit, l'ombre devient de plus en plus imposante.

Quand son pied dépasse alors du cadre de la porte, j'attrape sans réfléchir l'individu par le haut du teeshirt, tout en plaquant mon couteau sous sa gorge, après l'avoir poussé brusquement contre un mur, l'immobilisant complètement.

Qu'elle ne fut pas ma surprise quand je reconnais le beau mais insupportable visage de mon visiteur.

C'est Astan.

Il est vêtu d'une veste cintrée en cuir noire, parsemée de détails argentés. Ses cheveux noirs sont relevés en chignon haut, dégageant une oreille remplie de boucles d'oreilles.

Un style toujours autant étrange.

Dire qu'il n'est pas charmant serait mentir.

Mais, à ce moment précis j'ai plutôt envie de l'assommer que de l'admirer.

Ce dernier me regarde avec des yeux ronds totalement sous le choc puisqu'il ne s'attendait pas à cette réaction de ma part, et finit par exploser de rire.

Y a rien de drôle, connard.

— Sérieusement? Tu comptes vraiment m'égorger avec un petit couteau de cuisine? Me toise-t-il avec un sourire moqueur et arrogant aux lèvres.