Chapitre 81

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Astan est le premier à s'immerger.

J'hésite quelque seconde à le rejoindre, et voyant qu'il ne remonte pas à la surface, je prends une grande inspiration et plonge dans l'eau.

Je me laisse légèrement couler vers le fond du lac, avant d'ouvrir les yeux.

Contre toute attente, je me rends compte que le produit fourni par Damar fonctionne à merveille.

Je n'ai à une difficulté à distinguer distinctement le paysage sous-maritime qui s'étend devant moi. Ma respiration est fluide. L'eau bleu turquoise est traversée harmonieusement par des rayons brûlants du soleil, éclairant majestueusement ce paysage à couper le souffle.

Astan me fait alors signe de le suivre.

Je m'exécute alors, enchaînant les brasses pour le rattraper, seulement, il est bien plus sportif et athlétique que moi, et me devance assez aisément.

On nage pendant peut-être une heure jusqu'à l'Est, s'enfonçant progressivement dans les profondeurs du lac immense, qui semble jusqu'alors interminable. A mesure qu'on s'y engouffre, l'obscurité prend place autour de nous, laissant les rayons chauds du soleil devenir de plus en plus lointain.

Le paysage est entièrement silencieux: aucun bruit autre que nos brasses et nous mouvements amples ne se font entendre, apportent à ce cadre presque idyllique, mystère et magie.

C'était sans doute une des plus belles découverte que j'avais fait dans la vie jusqu'à ce jour. De tous les voyages, périples ou séjours, celui-ci s'avérait être le plus incroyable et légendaire. Jamais je n'aurais imaginé un jour réussir à respirer sous l'eau et pouvoir nager pendant des heures dans un lac d'une terre lointaine et inconnue. C'était invraisemblable, inimaginable, extraordinaire, presque indescriptible. L'étrange sensation d'émerveillement qui se diffusait en moi à mesure de notre avancée me faisait presque suffoquer.

J'appréciais ce moment. Même si une pointe d'angoisse et de crainte me faisait frémir à chaque chose inhabituelle qui apparaissait dans les profondeurs du lac, je savais qu'accompagnée par Astan, je ne risquais pas grand chose. Alors, bien-sûr planait au dessus de nous l'inquiétude et la lucidité procurées par la mission, mais pendant quelques instants j'ai eu l'impression d'oublier la dureté de la situation afin de profiter de ce cadre magnifique.

On s'achemine alors dans une espèce de grotte sous-marine, illuminée splendidement par des algues multicolores, jusqu'à ce que je m'aperçois qu'on peut remonter à la surface. Astan me fait signe de le faire, et je fais alors quelques brasses pour le rattraper. Je sors alors me tête de l'eau et me rend compte qu'on se trouve à nouveau dans une grotte fermée et sombre, illuminée par des sortes de cristaux bleutés emprisonnés dans la roche.

J'en ai le souffle coupé.

— Où est-ce qu'on est? Je murmure, en tournant lentement sur moi même, en admirant ce lieu stupéfiant.

— La Grotte des Abysses. Je pensais que ce lieu n'existait que dans les légendes...Déclare-t-il, en balayant le lieu d'un même regard émerveillé.

Je fais  quelques brasses pour rejoindre le sol rocheux, et émerge alors de l'eau. Le sol est étrangement chaud. Je fais alors quelques pas, examinant prudemment ce lieu aussi mystérieux que déroutant. Astan quand à lui se place devant l'une des partie du mur immense de la grotte. Des signes incompréhensibles sont gravés dans la roche.

— L'alphabet runique? Je demande.

Astan hoche doucement la tête et passe délicatement le bout de ses doigts sur les inscriptions.

Je me souviens alors qu'il est l'une des rares personnes à pouvoir encore lire l'alphabet runique. Les elfes avaient depuis des années oublié pour la plus grande majorité d'entre eux cet alphabet, au détriment de l'alphabet latin importé depuis le monde des humains.

Les Peuples des OmbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant