34/ Retour à Ciudad Juarez

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PDV Rafael :

J'observais la belle blonde dormir paisiblement tandis que je nous reconduisais à la villa. A peine étions-nous entré dans la voiture que celle-ci s'était endormie, comme je m'en doutais.

Je lui avais promis une discussion entre elle et moi quand elle serait réveillée mais je ne savais quoi lui dire. Elle avait toujours tellement de questions, voulait que tout soit clair, alors que moi je me contentais de prendre la vie comme elle venait. Comment lui dire que je ne savais pas pourquoi j'avais fait ça, que j'en avais juste eu envie sur le moment et que je ne savais pas où cela allait nous mener ? Après tout ce qu'elle avait endurer pour moi je savais que cela ne lui suffirait pas, elle en attendait plus de moi. Mais je n'étais pas certain d'être capable de lui donner.

Je repoussai cela dans un coin de ma tête afin de me concentrer sur quelque chose de plus urgent, mon deal avec Rodriguez.

La contrepartie que je lui avais accepté était de lui faciliter le passage de ses armes vers les Etats-Unis. Pour cela, ses camions devraient passer par les terres de Ciudad Juarez, et traverser la frontière où un bon nombre de gardes y était corrompu. J'avais tout fait pour paraître confiant devant lui, lui assurant que mon trafic ne courait aucun risque avec ma cavale et que rien n'avait changé depuis que j'étais parti. Or, c'était un mensonge, et il le savait tout autant que moi. Depuis que j'étais en cavale, mes ennemis cherchaient la moindre faille pour me détrôner, ce qui était hors de question. Et tandis que mes adjoints m'avaient conseillé de me faire petit et de me faire oublier, je décidai de faire tout l'opposé. Je me devais de revenir, et leur montrer que je n'étais pas affaibli.

Rafael Carillo était de retour.


PDV Lara :

Des bruits me parvenant de toute la maison me sortirent de mon sommeil. J'étais bel et bien dans le lit qui m'avait été attribué dans cette villa, mais je ne savais nullement comment j'y avais atterrie. Des souvenirs de la soirée de la veille me remontèrent à l'esprit, et je devins sûrement rouge pivoine quand je repensai au passage où j'avais dansé avec Rafael. Je secouai la tête pour me sortir ce moment de mon esprit, qui ne signifiait sans aucun doute rien pour lui, et sortis de mon lit. Je me changeai, troquant ma robe de soirée contre un jogging et un tee-shirt et me dirigeai vers les bruits.

En bas, de nombreuses domestiques s'affairaient à sortir des valises de la villa pour les mettre dans des SUV noirs. Quelle ne fut pas ma surprise quand j'en vis presque une vingtaine devant l'entrée. Mon Dieu, que se passait-il ?

J'aperçus enfin Rafael, afféré à donner des ordres aux différents domestiques. Je me dirigeai alors vers lui, tâchant d'en savoir plus sur la situation. Lorsqu'il me remarqua enfin, il congédia les femmes qui repartirent au travail et me rejoignit à grands pas.

- Tu es enfin réveillée ! Vas faire ta valise, prends que le strict nécessaire.

Ce n'était pas comme si j'avais beaucoup d'affaires personnelles ici. A part des vêtements et affaires de toilettes qu'on m'avait donnée, je n'avais rien.

- Que se passe-t-il ? le questionnai-je alors, tout aussi perdue.

- Nous partons.

Ses réponses étaient brèves, ses yeux fixés sur son téléphone. Je ne savais pas ce qu'il le passionnait ainsi, mais j'avais besoin de réponse.

- Rafael, l'interpelai-je pour qu'il daigne me dédier un peu de son attention. Où allons-nous ? Et pourquoi toutes ces voitures ?

Je ne le questionnai pas au propos des valises, me doutant que je ne voulais pas entendre la réponse.

- Ciudad Juarez ! On rentre, surprise !

Son air enjoué me laissa dubitative, n'étions-nous pas censés être en cavale ?

- Mais...

- Plus tard les questions, rassemble tes affaires, on part au plus vite.

Il ne me laissa pas le temps de répliquer et retourna donner des ordres à ses hommes, le téléphone scotché à son oreille cette fois-ci. Mais que diable se passait-il ici ? Pourquoi avait-il décidé si subitement de rentrer comme il l'avait si bien dit ?

Je soupirai, je n'aurai pas de réponses de si tôt. Je fis donc ce qu'il m'avait dit de faire et rassemblai mes quelques vêtements dans un sac avant de prendre une rapide douche et me rediriger vers le salon. Lorsque j'arrivai, certains hommes étaient rassemblaient autour de la télévision où passait le journal mexicain. Alors que d'habitude le titre d'affiche parlait de la cavale du plus grand criminel nommé Rafael Carillo et d'une certaine blonde, aujourd'hui rien de cela n'y passait. Un reportage sur les hôpitaux y passait, sans que ne soit mentionné nos noms.

- Parfait, lança Rafael que je n'avais pas vu arriver. On y va, maintenant.

Tous ses hommes se dirigèrent vivement vers les voitures, tandis que je le dévisageai, me demandant s'il avait quelque chose à voir avec ce silence radio de la part des journaux mexicain.

La réponse était évidente, je n'avais pas besoin d'y réfléchir à deux fois avant d'en conclure que oui il avait dû soudoyer deux ou trois journalistes. Après tout, il m'avait prévenue, il ne se ferait jamais arrêté contre son grès. Au Mexique en tout cas. Dans le reste du monde c'était un autre sujet, quelques billets ne suffiraient pas à faire oublier toute cette histoire, et ça je le savais.

Je me demandai si je pourrai un jour revoir mes parents, revoir mon pays. La réponse de Rafael à ce sujet était catégorique, je le savais, non. Mais l'espoir faisait vivre, et si je continuais d'avancer aujourd'hui était pour avoir une chance de les revoir, de m'expliquer, de leur dire que j'aurais préféré que rien de tout cela n'arrive. Pourtant, une part au fond de moi se doutait que cela n'était pas pour aujourd'hui, qu'il y avait bien plus urgent à l'ordre du jour, et que notre retour à Ciudad Juarez n'allait pas être de tout repos.

Je ne me questionnais pas par rapport à notre accueil là-bas, Rafael étant le chef, ses soldats allaient forcément être au garde-à-vous. Ce qui m'inquiétait davantage était la suite des évènements, en chef Rafael avait un bon nombre d'ennemis.

Je soupirai, tachant de m'enlever toutes ces pensées obscures de l'esprit.

- Tu montes avec moi Lara, m'interpela Rafael tandis que je me dirigeais vers la sortie de la villa.

Avec tous les évènements récents que nous avions vécu, et tous les non-dits entre nous, le trajet risquait d'être long.


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Ces deux chapitres étaient pour vous laisser le temps de replonger dans l'histoire, mais je vous assure que la suite va être plus mouvementée ;)

N'hésitez pas à me donner quand même vos avis ! ✨

(le prochain chapitre dans 2 jours !)

Ámame TOME 2 - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant