PDV Rafael :
Cela faisait quelques jours maintenant que Lara et moi ne nous parlions plus. Je la regardais s'enfoncer de jours en jours un peu plus dans sa tristesse, et se morfondre dans son coin. Sa mine exténuée et comme détachée de tout m'affligeait plus que tout, mais je n'en montrai rien. Je devais m'éloigner d'elle si je voulais réussir mon plan pour le mieux.
La première étape avait été de la refaire espérer, lui faire croire que je voulais toujours quelque chose avec elle. La seconde, de la laisser tomber. La troisième de la détruire.
À quoi me servirait tout ceci ? À redevenir l'homme froid et cruel que j'étais auparavant. Moi, Rafael Carillo, n'avait pas le droit de me laisser aller. Même pas une seconde. Alors, je mettais au point ce plan tordu afin qu'elle me haïsse tellement, qu'elle ne me reparle plus jamais. Et que je puisse, moi, l'oublier.
Au stade où nous en étions, elle devait commencer à me détester. Je lui avais promis la Lune en lui disant que je ne la laisserai plus jamais tomber, et à présent je lui retirais tout.
Oui, c'était extrêmement tordu, mais je l'étais moi-même. Et peut-être détruit également. Je savais très bien qu'après avoir fait ceci, après l'avoir vu au plus bas, je le serai définitivement, sans possibilité de retour en arrière, mais je ne pouvais pas lui permettre de devenir encore plus importante à mes yeux. Elle avait déjà pris une bien trop grande place dans mon esprit et dans mon cœur pour que je ne permette cela. Après tout, j'étais le chef du plus grand Cartel du Mexique, je n'avais pas le droits aux sentiments, mon père les avait banni de mon existence dès mon plus jeune âge. Alors pourquoi refaisaient-ils surface, aujourd'hui ?
Le vie était presque aussi cruelle que moi, voilà quelle était la réponse à cette question.
PDV Lara :
Cinq jours. Cinq jours que Rafael ne m'adressait plus la parole, ni un seul regard.
Pourquoi avais-je senti mon cœur battre à une vitesse folle quand il avait dit qu'il ne m'abandonnerait plus jamais ?
Et pourquoi avais-je senti mon cœur se briser une fois de plus quand il m'avait par la suite ignorée ?
Je détestais cet homme. Plus les jours passaient et plus ma haine à son égard prenait de la place sur les sentiments que j'avais, un jour, éprouvés pour lui. Jade avait raison. Il n'était qu'un manipulateur, et je m'étais faite manipulée en beauté sans m'en rendre compte. Et à présent, je me sentais comme un chien abandonné sur le bord d'une autoroute pendant les vacances scolaires, sous une chaleur insupportable. Je me sentais seule. Vide. Brisée.
Avec le temps, j'aurais dû comprendre qu'il n'étais pas une personne fiable. Mais je m'étais faite avoir, une fois de plus.
- Un visiteur pour le numéro 284 dans le box 2.
Je relevai vivement la tête à l'entente de mon numéro, ne comprenant pas immédiatement qu'est-ce que cela pouvait bien signifer. Un visiteur. Un visiteur ? Cela voulait donc dire, théoriquement, que j'avais de la visite ? Mais qui pouvait bien vouloir me rendre visite au Mexique, bon sang ? Personne n'était au courant que j'étais emprisonnée, même pas ma famille.
Je me levai, curieuse par ce mystérieux visiteur, et sortis de ma cellule. Même là, Rafael ne daigna pas tourner le regard dans ma direction. Par contre, les autres prisonniers s'en donnèrent à cœur joie pour me reluquer sur mon passage, ce qui me mettait extrêmement mal à l'aise. Et en rogne contre ces pervers.
Le gardien finit enfin par s'arrêter devant ces "box" qui étaient deux sièges face à face, séparés par une épaisse vitre. Enfin, deux tabourets. Visiblement, ils n'avaient pas beaucoup de moyens, ici.
Quelle ne fut pas ma surprise, quand je reconnus la personne assise sur le tabouret.
Mon collègue reporter, dont je ne connaissais toujours pas le nom.
Je le regardai avec des yeux ronds, tandis que lui me détaillait avec un regard attristé. Je m'empressai d'aller prendre place derrière la vitre.
- Lara, je suis tellement content de te voir ! s'exclama-t-il à toute vitesse, sans même me laisser le ton de m'installer. Je me suis tellement inquiété pour toi, tu sais, quand j'ai appris que la police t'avait emmenée. Après, les services de Colombie m'ont dit que tu avais été envoyée au Mexique, et là, j'ai failli avoir une crise cardiaque. Mais ne t'inquiète pas, je ne te laisserai pas pourrir ici, je vais tout faire pour te faire sortir. J'ai déjà appelé mon avocat, on est en train de...
Tellement il parlait rapidement, je craignai qu'il ne fasse une crise cardiaque, là devant moi. Pourtant, cela me réchauffa le cœur de voir une personne aussi contente de me voir.
- Tu es venu de Colombie jusqu'ici ? le coupai-je, ayant du mal à réaliser la situation.
- Oui, j'étais tellement inquiet que je n'arrivais pas à rester là-bas. J'ai aussi prévenu l'agence, qui ont prévenu les forces de l'ordre français. Mais, grimaça-t-il, et je devinai que la suite n'allais pas être un plaisir à entendre, ils nous ont dit que si le Mexique ne veut pas te faire sortir, la France ne pourra rien faire.
Oh non.
Je poussai un soupir d'éxaspération, pensant à toutes ces années enfermées dans ce trou que j'allais devoir endurer. Sincèrement, je ne savais pas si j'y survivrai.
- Ne te fais pas de soucis, je vais tout faire pour te faire sortir de là, me sourit-il gentiment, et je pus apercevoir de belles fossettes sur ses joues.
Voir un visage rayonnant dans les environ n'était pas donné à tout le monde, et cela me permit de retrouver ma bonne humeur.
- Bien, je vais devoir te laisser Lara. Je reviens dès que je peux, me promit-il.
Avant qu'il ne parte, je me souvins d'une chose.
- Attends ! Tu t'appelles comment ?
Il se retourna et un grand sourire éclaira son visage.
- Alexandre, mais appelle-moi Alex.
PDV Rafael :
Je restai cinq bonne minutes à rester à tourner en rond dans ma cellule. Qui avait bien pu venir lui rendre visite ?
Quand je la vis revenir, la première chose que je remarquai fut son léger sourire rêveur, puis ses yeux pétillants. Qui était venu la voir ? Et qu'était-il en train de se passer ?
Je compris immédiatement, la personne qui était venu allait faire foirer mon plan. Je fus submergé d'une haine intense à l'égard de cette personne. Comment pourrais-je l'oublier si un sentiment de jalousie prenait place en moi ?
J'étais en train de la perdre non pas à cause de mes agissements, mais à cause d'un autre.
Et peut-être légèrement aussi à cause de mes agissements, ce n'était pas faux. Sinon, nous n'en serions jamais arrivés là.
Et qu'étais-je censé faire, à présent ? La laisser me filer entre les doigts et la regarder s'épanouir avec un autre, tout en n'achevant pas mon plan de vengeance qui était de la détruire ? Non, j'avais besoin de me venger, afin de faire partir cette haine qui avait élu domicile dans mon cœur, et revenir l'homme froid et cruel que j'étais.
Voilà ce que je devais faire. Et malgré cet homme, j'y arriverai, même si cela me prendrait davantage de temps.
Lara, je te détruirai. J'en fais le serment.
_______________
Heyyy 👋🏻 Désolée pour le retard, mais avec les cours et tout c'était un peu compliqué !
Vu que les vacances arrivent pour moi, je posterai plus fréquemment les semaines à venir, en tout cas j'espère que ça vous a plu ❤️
Bisouuuus❣️
VOUS LISEZ
Ámame TOME 2 - Terminée
Roman d'amour⚠️ LIRE ODIAME AVANT ⚠️ TOME 2 Trois choix, destinés à la mort. Le fuir ? Le suivre ? Mourir ? Que faire quand le sort a décidé de s'acharner contre nous ? Malgré la distance, tout la ramène toujours à lui. Même quand elle veut l'oublier et tourne...