17/ Promesses envolées

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PDV Lara :

- Relève-toi.

Je fis abstraction de ce que pouvait bien dire ce crétin qui se tenait debout face à moi et me surplombait de toute sa hauteur, pour me concentrer sur ma respiration. Je n'aimais pas paraître faible. Je n'aimais pas pleurer devant les autres, et encore moins devant lui. Il avait trop d'emprise sur moi, il ne faisait que me détruire, tout ceci en était malsain.

- Je t'ai dit de te relever, reprit-il de sa voix froide et tranchante.

Cette fois-ci, les larmes disparurent pour de bon pour ne laisser place qu'à une colère pure et dure. Je le détestais. Il avait beau être beau comme un Dieu, dès qu'il ouvrait la bouche, il en perdait tout son charme.

Lentement, je redressai la tête vers lui, sûrement rouge de colère et me mis sur mes deux pieds tout aussi lentement. La tempête était sur le poing d'éclater, tout mon contrôle de moi était sur le point de voler en éclat.

Le défiant, je me campai sur mes deux jambes face à lui, la tête haute.

- Arrête de me parler comme à un chien, lançai-je amère, les dents serrées.

- On a déjà eu cette conversation preciosa. Suis-je, vraiment, obligé de me répéter ?

- Et arrête de m'appeler comme ça, bordel ! haussai-je la voix en me crispant.

Ce dernier, ne se rendant sûrement pas compte de toute l'étendue de ma colère à son encontre se rapprocha de moi jusqu'à avancer son visage vers mon cou. Je ne reculai cependant pas, j'en avais assez de me montrer faible devant lui.

- Comment ? susurra-t-il près de mon oreille ce qui déclencha des frissons dans tout mon corps. "Preciosa" ?

Je posai mes deux mains sur son torse et j'appuyai dessus de toutes mes forces pour essayer de le pousser. De lui faire autant de mal qu'il m'en faisait. Bien évidemment, il ne bougea que d'un millimètre et me dévisagea de ses yeux amusés et de son sourire moqueur.

- Je ne te permets pas de m'appeler ainsi !

- On ne t'a pas dit que je fais ce que je veux, preciosa ?

Je savais que plus je lui disais de ne pas le faire, plus il le ferait. Pourtant, l'entendre m'appeler ainsi m'horripilait. L'entendre prononcer ce mot brisait un peu plus mon cœur qu'il ne l'était déjà. Cette sensation était insupportable. Mes yeux me piquaient, mes poumons me comprimaient, mon cœur se serrait.

Parce que je veux que tu aies confiance en toi, preciosa. Et en moi. Je ne veux pas que tu aies peur de moi, je ne te ferai jamais aucun mal.

Ces mots étaient ancrés en moi, ma mémoire n'arrivait pas à les effacer. Je n'arrivais pas à les oublier. Tant de choses avaient changé depuis. A cet instant-ci, je n'avais qu'une seule peur : le perdre. Jamais je n'aurais pensé que je le détesterais ainsi.

Au juste, pourquoi le détestais-je ?

Au début parce que j'étais persuadée qu'il m'avait emprisonnée, même s'il me garantissait le contraire. Et maintenant parce qu'il ne souffrait pas autant que moi. Oui, c'était cela. Je lui en voulais de ne pas ressentir ce trou béant dans la poitrine, ce sentiment dévastateur, de ne pas être détruit.

Qu'avais-je fait pour mériter cela ? Qu'avais-je fait pour mériter tous ces regards froids et dédaigneux ?

Je le haïssais. Je le haïssais d'avoir oublié tout ce qu'il s'était passé entre nous. D'avoir oublié tout ce qu'il m'avait dit, tout ce qu'il m'avait promis.

Ámame TOME 2 - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant