11/ Agression

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PDV Lara :

Pourquoi ?

Pourquoi s'entêtait-il à faire semblant ? Prenait-il du plaisir à continuer ce jeu malsain ? Je m'étais retrouvée coincée dans ce trou par sa seule et unique faute, et il osait continuer de m'appeler "preciosa". Car oui, j'étais persuadée que c'était lui qui avait fait en sorte que je me retrouve en prison, sinon qui d'autre ?

Je le détestais. Non, je le haïssais.

Par sa faute, ma vie était à présent gâchée. Tout ça à cause de lui. L'homme que j'avais un jour aimé. Aujourd'hui, il ne restait plus que des cendres de ces sentiments à son égard. Mon amour pour lui était parti en fumée. Rien que de le voir me dégoûtait.

Tu exagères, Lara. Observer son beau corps musclé ne te dérange pas tant que ça.

Il était vrai que Rafael était toujours terriblement beau. Rien n'avait changé chez lui depuis la dernière fois où on s'était vu. Toujours ce regard noir et aussi insondable que la nuit et cette aura qui inspirait la crainte. Rafael n'avait rien d'un gendre idéal, il était plutôt tout le contraire. Le genre de gars qui terrorisent les vieilles femmes et font cauchemarder les enfants.

Pourtant, c'était de lui dont j'étais tombée amoureuse. Pas qu'une partie de lui, mais son être tout entier.

- Que faites-vous ici ? gronda une voix masculine.

En même temps, ici, il n'y avait presque que des hommes.

- Je...

- Soit vous retournez dans la cantine, soit dans l'espace réservé aux prisonniers. Ne restez pas ici.

Ne voulant pas m'attirer davantage les foudres de ce gardien, je m'empressai de me diriger vers "l'espace réservé aux prisonniers". C'était davantage un champs abandonné qu'autre chose. Un champs cloisonné, bien évidemment.

N'étaient présents que deux autres hommes, qui semblaient en pleine discussion, ainsi qu'un garde qui surveillait les alentour. Je partis m'asseoir à l'opposé des deux hommes, et laissai mes pensées divaguer une fois de plus.

Je m'étais demandé quelques fois pourquoi les personnes ne réagissaient pas quand elles voyaient leurs vies partir en lambeaux. A présent, je comprenais. Tout se passait tellement vite, que l'on n'avait pas le temps de réagir. Il y a quelques jours à peine je me trouvais encore chez moi, et voilà qu'aujourd'hui j'étais en prison. Quelle triste fin. Il y a quelques mois, je pensais que l'amour était la solution à tous les problèmes, aujourd'hui j'étais convaincue que l'amour était le problème. L'amour était un poison qui nous intoxiquait jusqu'à la moelle, qui s'infiltrait dans notre cerveau et qui nous faisait croire que l'on pouvait se sacrifier pour la personne qu'on aimait, ou plutôt qu'on croyait aimer. Mais bien vite, cette illusion disparaissait, et on finissait par déchanter. Une chute sans fin nous attendait, où on ne savait pas si l'on s'en sortirait vivant ou non.

Je m'en étais sortie vivante, et heureusement, j'avais appris de mes erreurs. Ou plutôt, je l'espérais.

- Tiens donc, voilà une femme.

- Une jolie femme, en plus.

Je levai les yeux vers les deux hommes qui se tenaient debout face à moi, ceux qui, quelques secondes plus tôt, se trouvaient à l'autre bout du terrain. N'avaient-ils jamais vu de femmes de leurs vies ?

- Que voulez-vous ?

J'essayais de faire en sorte que ma voix reste forte, pour leur montrer qu'ils ne m'intimidaient pas, mais je ne leurrais personne. J'étais terrorisée par ce qui pouvait traverser le cerveau de deux hommes qui n'avaient pas été en présence de femmes pendant quelques années, enfermés dans leurs cellules.

- Toi, ma jolie.

Cette fois, je paniquai bel et bien. Je me mis rapidement sur mes pieds, m'apprêtant à fuir et courir pour sauver ma vie, mais l'un des deux me rattrapa par le bras et me plaqua au grillage. Je poussai un gémissement de douleur, sentant les piques de la grille s'enfoncer dans mon dos. Le plus costaud s'approcha de moi et plaqua sa main sur ma bouche, alors que je prenais de l'air pour crier.

Me souvenant qu'à mon entrée dans le champs, j'avais vu un gardien le surveiller, je cherchai ce dernier du regard. Ne le voyant nul part, je sentis mon sang se glacer.

- Pas la peine de le chercher, ma jolie. On l'a payé pour fermer sa grande gueule.

J'eus du mal à déglutir, épouvantée en comprenant ce que ces deux-là me réservaient. Ils avaient payé le garde pour m'utiliser. Pour utiliser mon corps, comme si je n'étais qu'un simple objet, qu'une simple prostituée.

Les larmes me montèrent au yeux, et je ravalai la bile qui me brûlais la gorge. Toute cette situation me donnait envie de vomir. Avec un sourire qui se voulait charmeur, mais qui ressemblait bien plus à une grimace, le petit trapu posa ses mains sur ma taille et commença à les monter vers ma poitrine.

- C'est moi qui commence, intervint le costaud, qui devait donc être le chef.

L'autre s'éloigna alors de mon corps et se plaça un peu plus loin, à mon grand soulagement. Cependant, mon soulagement ne dura que quelques secondes, car le costaud vint à l'attaque. Il s'appuya de tout son poids sur moi et entreprit de déchirer mon T-shirt. Je me débattais de toutes mes forces, mais rien à faire. Il avait bien plus de force que moi. Au bord des larmes, je tentai vainement une dernière tentative, voulant lui envoyer mon genou dans ses bijoux de famille, mais il appuya fermement ses jambes contre les miennes ce qui m'empêcha de faire tout mouvement.

Tout était perdu. Je laissai alors les larmes dégringoler le long de mes joues et l'horrible homme face à moi m'attrapa par les cheveux et me balança au sol, telle une poupée de chiffon. Mon dos meurtri heurta lourdement le sol et je me recroquevillai sous le coup de la douleur.

- Laisse-toi faire ma jolie. Tu vas voir, ça va te plaire.

La grimace qu'il me fit me paralysa sur place et je ne pus que fermer les yeux, attendant la suite.

Ce dernier ne perdit pas son temps et finit de m'enlever mon T-shirt, ainsi que mon pantalon. J'étais à présent en sous-vêtements devant ce criminel, qui était à deux doigts de violer mon intimité. Les larmes redoublèrent, tandis que je sentais ses mains sales parcourir mon corps. Bientôt, j'entendis la fermeture de son pantalon s'ouvrir.

Non, pitié, non. Qu'avais-je fait pour mériter cela ?

Au loin, des pas précipités parvinrent jusqu'à mes oreilles.

- Putain.

Alors, comme par magie, je ne sentis plus aucune main se balader sur mon corps. Cela fut remplacer par des bruits de lutte, et enfin, plus rien. Un silence complet envahi le terrain, mais je n'osais toujours pas ouvrir les yeux.

J'avais reconnu cette voix, je savais qui c'était. Je savais qui était venu à mon secours.

La voix se fit entendre une seconde fois :

- Oh Lara, murmura Rafael.

Je me sentis ensuite soulevée du sol et atterrir dans ses bras.

- Lâ...lâche-moi, parvins-je à murmurer, encore sous le choc, et ne voulant pas qu'il voie mon corps ainsi dénudé.

- Hors de question. Plus jamais.


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Heyyy ! Un petit chapitre pour vous souhaiter une joyeuse Pâques 🍫🐣

Vous avez peut-être l'impression que l'histoire tourne en rond pour l'instant, mais je vous promets que dès le prochain chapitre, ils vous vraiment se parler, À mercredi pour la suite 😏

J'vous aime fort❣️

Ámame TOME 2 - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant