9/ Environnement fou

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Où étais-je ? Voici la première question que je me posai en ouvrant les yeux. 

J'étais assise sur une chaise, dans une pièce sombre. Étais-je en prison ? Pourtant, cela ne semblait pas être une cellule, il n'y avait aucun barreau autour de moi, ni aucun prisonnier. 

- La prisonnière 284 est réveillée. Venez la chercher.

Alors voilà, je n'étais plus qu'un numéro. On ne me considérait plus comme un être humain, alors que je n'avais rien fait pour cela. Peut-être était-ce ma punition pour avoir aimé Rafael, mais tout ceci était fini. Je devais l'oublier et me protéger de toute cette douleur qu'engendrait forcément l'amour, même s'il était sûrement trop tard pour ça. 

Cinq ans de ma vie à pourir ici. Cinq ans, ce n'était pas rien, bon sang ! 

La seule chose à laquelle je pensais était que j'allais fêter mon anniversaire en prison, génial l'ambiance. M'autoriseraient-ils à mettre des ballons dans ma cellule et faire un gâteau ? Sûrement pas.

Et étais-je dans une prison seulement de femmes ou il y aurait-il également des hommes ? 

Je n'eus pas le temps de me poser davantage de questions que la porte s'ouvrit et qu'un garde, visiblement, me fit un hochement de tête pour m'inciter à me lever. Je me levai donc dans ce silence glacial et pesant et le suivis. 

- Trois repas sont servis par jours, lança-t-il sans que je ne m'y attende. Le matin et le soir, dans la cellule. Le midi, dans le réfectoire. Si tu n'obéis pas aux règles, numéro 284, tu seras en cellule d'isolement pendant une durée indéterminée. Aucun bien personnel n'est permis et concernant les visites, c'est une toutes les deux semaines. Questions ?

Je secouai la tête vaguement, n'arrivant toujours pas à me dire que j'étais bel et bien en prison. Où était la caméra cachée ?

- Bien. Tu as déjà été dépouillée de tous tes biens personnels, au cas où tu te poserais la questions.

Je mis les mains dans mes poches et constatai, qu'en effet, je n'avais plus rien sur moi. Ni portable, ni argent, ni rien. Tout m'avait été volée. 

- Tu les récupéreras peut-être à ta sortie. Si on les a toujours.

Rassurant. Très rassurant.  

- Cette prison est constituée d'hommes et de femmes, continua-t-il sur son ton monocorde, comme un robot. Les sorties de cellule ne sont autorisées que de midi à treize heures trente. Et de quinze heures à dix-sept heures. 

Que deux sorties par jours ? Comment ne pas devenir fou dans un tel environnement ? À l'entente des nombreuses voix qui émanaient du bout du couloir, j'en devinai que nous approchions des cellules. 

J'en profitai pour prendre une dernière grande inspiration, ma dernière inspiration avant d'entrer dans ma cellule. Le garde ouvrit à l'aide de ses nombreuses clés la porte qui semblait être faite d'acier ou même de plomb. Un système se déclancha, et celle-ci s'ouvrit automatiquement. Et après, ils disaient ne plus avoir d'argent dans les prisons. 

Devant nous, s'étendait un lon couloir. Avec des cellules. Des cellules partout. Cela n'en finissait plus. Des hommes braillaient et s'insultaient. Je ne voyais d'ailleurs très peu de femmes. Je me mis à avancer timidement, et notre entrée fit braquer tous les regards des prisonniers dans notre directions. Ils nous dévisageaient tous. Ils me dévisageaient tous. Des sifflements et des cris gutturaux ne tardèrent pas à suivre ces regards lugubres. Des mains passèrent entre les barreaux et tentèrent de me saisir, de me toucher.

J'étais tombée dans un environnement de fous. 

Les cris n'en finissaient pas, et des remarques que j'aurais préféré ne jamais entendre fusaient de tous les cotés. Je déglutis difficilement et continuai d'avancer. 

De temps à autres, je croisais le regard de certains de ces hommes, et toutes les idées malsaines que j'y lisais me mettaient la boule au ventre. C'était à partir de ce moment que je réalisai que j'étais en prison. Qu'il n'y avait plus de retour en arrière possible et que j'allais devoir apprendre à survivre dans cette jungle folle. 

Qu'avais-je fait pour mériter cela ? 

Prise d'un élan de courage, je relevai la tête et fixai droit devant moi, déterminée à prouver à tous ces hommes que je ne me laisserais pas faire, que je n'étais pas un morceau de viande.

Mais au même moment, mon regard rencontra une pair de yeux.

Des yeux aussi noirs que la nuit et aussi profonds que l'Enfer.

Des yeux noirs indéchiffrables mais qui laissaient paraître une lueur féroce. 

Des yeux noirs que je ne connaissais que trop bien.

Les siens. Ceux de Rafael.


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Holaaaa chicas (et chicos ?) 

Les choses sérieuses arrivent 😏 Rafael is baaaack ✨

J'espère que ça vous aura plu, même si ce chapitre est un peu court

J'vous love❣️


Ámame TOME 2 - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant