41/ Alejandro

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PDV Lara :

Voilà un certain temps que je marchais déjà, et toujours aucune patrouille n'avait été lancée à ma poursuite visiblement. J'avais calculé, il faudrait deux heures à Rafael pour remarquer mon absence, il était en réunion. Il fallait donc que je réussisse à m'éloigner le plus possible du cartel pour avoir une chance de survivre à mon évasion.

Je ne regrettais rien, j'avais pris la bonne décision. Si Rafael était incapable de m'aimer, un destin entre lui et moi était condamné d'avance.

Le soleil qui était à son apogée frappait sur mes épaules nues, alourdissant chacun de mes pas. Je n'avais pas choisi la meilleure heure pour partir en excursion mais je devrai faire avec. Cependant, le soleil n'était pas le seul obstacle à mon escapade. Dès que j'entendais une voiture passer à côtés de moi, je levais le pouce, dans l'espoir qu'elle ne s'arrête. Cependant, à chaque fois les voitures poursuivaient leur route, ne se souciant nullement d'une pauvre fille comme moi.

Les minutes voir les heures s'égrenaient tandis que je continuais de marcher vers une destination inconnue. Je commençai à douter de mon plan. Si aucune voiture ne s'arrêtait je ne pourrai jamais parvenir jusqu'à l'aéroport.

Alors, quand une nouvelle voiture passa, je me jetai sur la route pour la forcer à s'arrêter. C'était ma dernière chance. Lorsqu'elle pila, je vis enfin les deux hommes assis à l'intérieur. J'aurais préféré que ce soit des femmes, cela m'aurait davantage rassurée, mais je n'allais pas faire la difficile. Je m'avançai donc timidement vers la voiture et la vitre du conducteur.

- ¿ Qué hace una señorita tan guapa sola ? s'adressa à moi le conducteur.

{Que fais une si jolie demoiselle seule ?}

- Disculpe, ¿ usted podría llevarme al aeropuerto ?

{Excusez-moi, pourriez-vous me conduire à l'aéroport ?}

Un grand sourire apparu sur le visage de l'homme côté passager, sourire qui ne m'annonçait rien qui vaille, mais j'en fis abstraction et montai à l'arrière quand il me répondit par l'affirmatif.

- ¿Qué hace una europea en México?

{Que fait une européenne au Mexique ?}

- Estoy de vacaciones.

Le mensonge ne dupa aucun d'eux. Personne n'était à Ciudad Juarez pour des vacances. Néanmoins ils ne trouvèrent rien à y redire et la route se poursuivit en silence.

Je passai le trajet à observer le paysage défiler sous mes yeux, réalisant que ce pays allait me manquer. Malgré tout ce que j'y avais vécu, tout le mal qu'on m'y avait fait, j'étais tout de même attachée à cet endroit. Me dire que je ne reverrai jamais ces couchés de soleil digne des plus beaux endroits du monde et ces étoiles étincelantes dans le ciel comme nul part ailleurs me fit un pincement au cœur. Mais rien n'était encore gagné. Je n'étais toujours pas chez moi, et je ne savais même pas si je pourrai passer la frontière étant donné que j'étais censée être une fugitive en cavale. Cependant, Rafael n'avait-il pas payé pour que notre cavale finisse par être placée sous silence ? Je n'en savais rien, et ce n'était étrangement pas ce qui me préoccupait le plus. Toutes mes pensées étaient occupées par Rafael.

Je savais qu'il me retrouverait. Comme Carlos l'avait dit, on ne lui échappait jamais. Seul un fou pourrait croire le contraire.

Je chassai toutes ces pensées de mon esprit pour me concentrer sur l'instant présent. Cela devait bien faire une heure que nous roulions, et je ne voyais pas l'ombre d'un aéroport apparaître. Je n'aurais jamais pensé qu'il soit aussi loin. Je décidai donc de questionner mes conducteurs.

Ámame TOME 2 - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant