38/ L'entraînement

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PDV Rafael :

Je regardai mes hommes un à un, étant conscient que n'étaient face à moi plus que mes fidèles soldats. Et tous étaient conscients du sort que j'avais réservé aux traîtres et aux déserteurs. Cependant, j'avais trop peu d'hommes pour être en capacité de contrer une attaque d'un cartel ennemi, j'en étais conscient.

- ¡Silencio!

Le bruit de fond se stoppa net, et je pus reprendre la parole.

- Vous savez que le cartel de Sinaloa nous pense affaibli et envisage de nous attaquer, nous devons leur montrer que nous sommes toujours aussi fort. Je veux que la moitié d'entre vous quadrille la ville et s'occupe de recruter des jeunes. Les autres remettez vous aussitôt au travail. Carlos, Juan et Santiago, ven conmigo.

{Venez avec moi}

Mes hommes s'exécutèrent sans dire un mot, et quant à moi je me dirigeai vers mon bureau. Les lieux m'avaient manqués, cela faisait tellement de temps que je n'avais pas mis un pied ici. Je m'assis alors sur mon fauteuil tout en me remémorant les fois où Lara avait été dans cette même pièce, cependant cela n'avait jamais fini bien.

Je redirigeai mon regard vers mes hommes, me concentrant sur nos affaires.

- Bien, je veux que Juan et Santiago vous vous occupiez d'aller rendre visite à mes fournisseurs pour vous assurer que rien n'a changé. Si vous voyez qu'ils sont récalcitrants, je vous laisse vous en occuper.

Les deux jumeaux hochèrent la tête d'un seul mouvement et s'en allèrent remplir leur mission. Je reportai ensuite mon attention sur mon second qui attendait patiemment face à moi.

- Assieds-toi.

Quand ce fut chose faite, je repris la parole sous son regard curieux. Sûrement pensait-il que je lui en voulais toujours pour notre altercation précédente. Il y avait cependant bien plus important, toutes mes affaires étaient en péril. Je n'avais pas assez d'hommes de main.

- Dès que mes hommes seront revenus, je veux que tu te charges de former les recrues. Tu as intérêt à en faire les meilleurs sicarios, compris ?

- Oui jefe.

Et alors qu'il allait pour se relever, je l'arrêtai d'un geste de la main.

- Je n'ai pas fini.

Je réfléchis quelques secondes avant de finalement reprendre la parole.

- Je veux que tu entraînes Lara à leurs côtés.

Ses yeux s'exorbitèrent, mais il ne prononça pas un mot. Il savait qu'il ne fallait pas me contrarier. Je l'enjoignais cependant à dire le fond de sa pensée.

- Je ne suis juste pas sûr qu'elle ait le gabarit pour, jefe.

- Je sais. Sois un peu moins dur avec elle, mais ne la ménage pas pour autant. C'est pour sa sécurité, elle a besoin de s'endurcir.

Il hocha la tête et attendit patiemment que je lui dise de sortir. Mais mes pensées étaient occupées par une toute autre personne. Je savais que j'avais pris la bonne décision, Lara ne pouvait rester une cible aussi facile, elle avait besoin d'apprendre à se battre, pourtant je savais également qu'elle n'était pas faite pour ce monde.

- Tu me feras part de ses progrès toutes les semaines, ajoutai-je. Et ne laisse aucun soldat s'approcher d'elle.

- Très bien, jefe.

Je lui fis enfin un signe de tête pour lui dire de sortir et restai un instant seul dans mon bureau. Je me repris rapidement en main, et m'empressai de sortir pour rejoindre la ville. J'avais moi aussi des contacts à voir aujourd'hui.


PDV Lara :

Trois jours étaient passés depuis que nous étions arrivés à Ciudad Juarez et je n'avais pas recroisé Rafael depuis. Dire qu'il ne me manquait pas serait un mensonge, mais je me demandais surtout ce qu'il pouvait bien être en train de faire.

Alors que j'étais allongée sur le lit de la chambre qu'on m'avait attribuée, j'entendis qu'on toquait à ma porte. Mon ventre se tordit, et je m'empressai d'aller ouvrir. Quelle ne fut pas ma déception quand je vis Carlos devant ma porte et non son chef. Cela du se voir, étant donné qu'il explosa de rire en voyant ma tête. Je lui adressai un petit sourire gêné.

- Et oui, ce n'est que moi ! il repartit dans son fou rire, tandis que j'attendais, amusée, qu'il se calme.

Quand il se calma enfin, je le questionnai.

- Que veux-tu, alors ?

- Je suis là pour t'emmener à ta première leçon, donc enfile une tenue de sport et suis-moi.

Ma première...leçon ? Je le dévisageai dans l'incompréhension, ne comprenant pas ce qu'il entendait par là et ne bougeant pas une seule seconde pour aller me changer.

- Le chefe m'a demandé de t'apprendre à te battre. Tu apprendras en même temps que les soldats qu'on est en train de former. Donc vas te changer

Me battre avec ses hommes ? J'étais stupéfaite qu'il ait donné un tel ordre, j'étais bien loin d'avoir la carrure d'un soldat. Cependant, je m'exécutai sans poser de question et revint quelques secondes en tenu de sport, vêtue d'un short et d'un débardeur.

- Je pense que...comment dire, tu ferais mieux de mettre un jogging.

- Sous 40°C ? Non merci, je m'en passerai.

Je refermai la porte de ma chambre et m'éloignai vers les escaliers pour qu'il ne trouve rien d'autre à redire sur ma tenue. Je l'entendis soupirer avant de me rejoindre.

- Je t'aurai prévenu.

Il me guida ensuite à travers tous les dédalles de couloirs et nous parvînmes enfin au sous-sol devant une grande salle de sport. Ou de combat. Presque une cinquantaine d'homme jonchaient la salle, certains s'entraînant sur des machines et d'autres combattant à mains nues. Je n'avais jamais vu autant de testostérones réunies. Je tirai sur mon short, gênée à présent de me trouver face à tous ces hommes qui me dévisageaient, et Carlos m'adressa un regard rieur. S'il me disait qu'il m'avait prévenu, je n'hésiterai pas une seule seconde à lui envoyer mon poing dans son joli visage.

- Allez viens, on va commencer doucement aujourd'hui.

Il m'entraîna vers les machines de sport, et pour ce faire nous dûmes passer devant la plupart des hommes présents, qui ne se gênaient pas pour me reluquer. Je remarquai que la plupart avait entre seize et trente ans, mais certains étaient bien plus jeunes, ils ne devaient même pas avoir douze ans. Cela me fit énormément de peine de voir des garçons aussi jeunes ici, mais je savais qu'il n'étaient pas là par choix. Ils avaient choisi cela pour subvenir aux besoins de leurs familles.

Carlos me montra le tapis de course et les divers instruments de torture sur lesquels je devrai m'entraîner aujourd'hui et je m'y mis sans attendre. Ce ne fut qu'au bout d'une trentaine de minutes que je sentis un regard brûlant posé sur moi. Je fis alors une pause et pris la bouteille d'eau que m'avait donné Carlos tout en balayant la salle du regard pour trouver d'où provenait cette sensation d'être observée.

Mon regard rencontra enfin celui que je n'avais pas croisé depuis que nous étions ici, qui était à cet instant accoudé contre la porte, un sourire moqueur aux coins des lèvres.


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Hello tout le monde ! Comme d'habitude, dites-moi ce que vous avez pensé de ce chapitre, ça me ferait vraiment plaisir !

Je tenais également à vous dire que j'ai posté une nouvelle histoire : Fabuleuse N'hésitez pas à aller y jeter un petit coup d'œil ! A bientôt ;)

Ámame TOME 2 - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant