Les jours passaient plus lentement les uns que les autres. J'essayais de me convaincre que tout allait pour le mieux, mais ce n'était pas le cas. J'avais beau me voiler la face, mon moral était au plus bas.
Je passais mes journées à relire toutes les lettres que m'avait envoyée Rafael depuis son incarcération. Ainsi que sa dernière lettre, que je relisais en boucle. Car oui, il ne m'en avait plus envoyée depuis que je lui avais répondu. C'était ce que j'avais voulu, n'est-ce pas ? Je lui avais clairement demandé de ne plus m'envoyer de lettres, je lui avais demandé de m'oublier. Et bien voilà, je pouvais être fière de moi, j'avais enfin ce que j'avais voulu.
Pourtant, cela ne me redonnait pas le sourire. Cela ne faisait que m'entraîner plus profondément dans le gouffre sombre et infini de la dépression. Plus rien ne me faisait rire, même toutes les blagues - plus nulles les unes que les autres - que me faisait Isabel pour tenter de me redonner le sourire. Cependant, je n'y arrivais pas. Mon esprit n'arrivait pas à l'oublier. Je pensais sans arrêt à lui. Je le voyais partout, à tous les coins de rues, pour au final me rendre compte que ce n'était pas lui. Et cela faisait mal, énormément mal.
Cette douleur qui s'était immiscée dans mon cœur ne partait plus, comme si elle y avait élu domicile. Et moi, je passais mes nuits à pleurer, tout en espérant que cette douleur finirait par partir.
Une partie de moi mourrait d'envie de le revoir, ou bien même qu'il me réécrive une de ses satanées lettres. L'autre partie me répétait inlassablement que cela finirait par aller mieux, que je finirai par oublier et m'habituer à cette douleur. Mais plus les jours passaient, plus cette douleur se faisait intense et invivable.
Qu'avais-je fait pour mériter cela ? C'était la question qui tournait en boucle dans ma tête depuis maintenant presque deux mois. Deux mois de solitudes et de désespoir.
***
PDV Rafael :
Dire que je ne m'ennuyais pas à mourir serait mentir.
Je tournais comme un lion en cage dans cette foutu cellule depuis presque deux mois. Deux putain de mois. Et d'après ce que j'avais cru comprendre j'en avais encore pour...combien de temps, déjà ? Ah oui, pour toute ma vie.
Heureusement pour moi, si tout se passait comme prévu, je ne resterai pas ici encore bien longtemps. Mon réseau était tellement étendu que cela faisait deux mois que j'échafaudais mon plan d'évasion avec mes soldats les plus fidèles. J'allais dire les plus proches, mais à vrai dire, personne n'était proche de moi.
Je n'avais que des soldats, faits pour m'obéir.
Il était vrai qu'avant même d'entrer dans cette prison, j'avais déjà tout prévu pour en sortir. Depuis que cette stupide Lara était entrée dans ma vie. En temps que grand chef de mon Cartel, je n'avais pas été idiot. Dès que j'avais appris que cette fille avait pour but de me faire emprisonner et d'arrêter mon trafic, j'avais pris toutes les mesures pour la contrer. Tout avait été calculé au millimètre près. J'avais même essayé de la séduire pour qu'elle abandonne sa mission.
Sauf que rien de tout cela n'avait fonctionné. Je m'étais fait, pour la première fois, avoir à mon propre jeu. Oui, elle avait fini par tomber amoureuse de moi, mais elle était plus forte que je ne l'avais imaginé. Elle m'avait tout de même dénoncé, ce dont je ne l'en croyais pas capable.
Je m'étais donc fait avoir. Mais tout n'était pas fini, je m'appelais tout de même Rafael Carillo, et je n'avais plus qu'une idée en tête : me venger.
Passer deux mois enfermé dans cette prison m'avait remis les idées en place. Les relations rose bonbon n'étaient pas faites pour moi. Dans le monde des gangs, nous n'avions ni le droit aux erreurs, ni aux sentiments.
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Ámame TOME 2 - Terminée
Romance⚠️ LIRE ODIAME AVANT ⚠️ TOME 2 Trois choix, destinés à la mort. Le fuir ? Le suivre ? Mourir ? Que faire quand le sort a décidé de s'acharner contre nous ? Malgré la distance, tout la ramène toujours à lui. Même quand elle veut l'oublier et tourne...