Ámame TOME 2 - Terminée

1/ Journal TV

Assise dans le salon de mes parents à leurs côtés, je ne faisais nullement attention à ce qu'ils pouvaient bien dire, mon regard se perdant dans le vide, tandis qu'ils regardaient le journal télévisé et commentaient ce qui était diffusé.

Je ne supportais plus ces idioties qui passaient sans arrêt dans les différents JT, et c'était bien le comble pour une journaliste. J'avais enfin fini par me rendre compte que tout ce que déblatéraient les journalistes, que ce soit derrière une caméra ou dans des articles, était la plupart du temps horriblement faux.

Ils s'en fichaient de savoir si ce qu'ils disaient était vrai, si cela venait d'une source fiable ou pas. Tout ce qu'ils voulaient, c'était sortir l'information le premier. C'était une course à l'information. Et cela détruisait toute la valeur de ce métier à mes yeux.

C'était même pour cela que j'avais voulu être journaliste, pour essayer de faire en sorte, à mon échelle, d'arranger les choses et la piètre image des journalistes.

Mais les voir s'acharner à dire tant d'âneries alors que moi, je connaissais la vérité me donnait envie de vomir.

- Tu as vu chérie, dit mon père, ils parlent encore de ce...

- Oui j'ai vu, le coupai-je, car je n'avais nullement envie d'entendre une fois de plus son prénom.

- Quel horrible homme, intervint ma mère, en faisant une mine dégoûtée.

En serrant la mâchoire, je reportai mon attention sur ce que disaient ces imbéciles de journalistes.

"- Il a essayé de violer une jeune française en vacances au Mexique, heureusement qu'elle a pu appeler de l'aide assez tôt. Nous ne la remercierons jamais assez pour son courage, grâce à elle cet affreux personnage est derrière les barreaux.

- Il est même dit, d'après mes sources, qu'il avait violemment battu cette femme et qu'il lui promettait de se venger alors que les forces de l'ordre étaient en train de l'arrêter.

- Il fait froid dans le dos, Jean-Pierre."

Ne pouvant en supporter plus, je me levai brusquement sous le regard inquisiteur de mes parents.

- J'avais oublié qu'il fallait que je finisse de rédiger un article pour demain. Je vais devoir y aller.

Après avoir salué mes parents en bonne et dûe forme je pus enfin sortir sous la chaleur étouffante de cette fin de Juin.

Comment pouvaient-ils dire toutes ces âneries ? Heureusement pour moi, ils ne savaient pas qui était cette fameuse française, sinon je serais bonne pour être harcelée.

Vrr. Vrr.

Je sentis mon téléphone vibrer dans ma poche et je décrochai en voyant que c'était Jade qui m'appelait. Elle n'avait pas cessé de m'appeler depuis que nous étions rentrés, il y a maintenant un mois pile.

Il avait été arrêté le 21 Mai.

Qu'un mois était passé, les jours se faisaient de plus en plus longs.

- Allô, Jade ?

- Lara ! Comment vas-tu ?

- Bien, mentis-je effrontément. Et toi ?

- On reprend petit à petit la vie qu'on a laissé ici. Tu peux passer au commissariat deux secondes ?

- Je dois repasser un autre interrogatoire ? demandai-je, fatiguée de toutes ces procédures.