Chapitre 2

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Bon de toute façon je ne peux plus rien y faire, il est temps de partir. Je me tourne vers ma Soli, la femme qui m'a protégé comme elle a pu, les larmes se forment sous mes paupières car je sais que je ne la reverrai plus. Je me force à ne pas pleurer, j'en ai déjà trop versé.

- Tu vas me manquer ma Soli ! Sans toi je n'y serais pas arrivé et je n'aurais pas tenu autant de temps. Merci d'avoir été là... Prends soin de toi, je te donnerais des nouvelles à la date anniversaire via ton site de cuisine favori, tu te rappelles ?

Elle me regarde avec amour, les yeux humides, un petit sourire aux lèvres.

- Oui je sais cariño, tu vas me manquer aussi. Mais ce n'est plus possible, tu ne peux plus endurer ça. Tu dois partir, tu es encore si jeune... Je te souhaite d'être heureuse mi querida * (ma petite), construis toi une belle vie tu le mérites. Ne tarde pas trop, tu peux passer par les cuisines, Igor m'a dit qu'il était parti à un dîner, tu devrais avoir quelques heures d'avance.

Je la regarde attentivement s'éloigner vers la porte. Je veux garder en mémoire son visage marqué par le temps, ses yeux noirs bienveillants, ses cheveux poivre et sel retenus par un chignon bas, son sourire rassurant, familier et réconfortant. Elle s'arrête, émue et me murmure :

- Te amo mi sol *(je t'aime mon soleil)

- Yo también te quiero *(je t'aime aussi), embrasse Igor pour moi

Elle acquiesce et ferme la porte derrière elle. Il faut que je m'active, je réserve en express un billet d'avion pour Dallas via ma connexion sécurisée et intraçable. Je modifie rapidement ma couleur de cheveux, ajoute des (fausses) lunettes de vue le temps du vol, récupère mon sac à dos laissé devant la porte et le fourre dans le grand sac de voyage, j'enfile mes baskets, ma veste, go !

Je vérifie les caméras de la maison que j'ai piraté sur mon ordi pour être sûre que la voie est libre, Solinea avait raison, personne à l'horizon.

Je pose mon sac sur mon épaule et retiens un cri. Outch ça pique ! La douleur aux côtes va me ralentir.

Je traverse la maison prudemment sur la pointe des pieds au cas où, jusqu'aux cuisines. Je passe par les jardins et franchis le petit portillon des paysagistes dont j'ai fait le double des clés pour sortir définitivement de cette prison.

Un dernier coup d'œil vers la maison qui a accueilli mes rires, dans laquelle nous étions une famille pendant un temps, mais qui, depuis qu'ils ne sont plus là, me répugne.

Un sourire triste aux lèvres, je prononce tout bas pour mes âmes perdues : Au revoir

DARK ANGELS - TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant