Académie Ollphéist

•7•

Je m'installe avec rien devant moi, alors que tous les autres possèdent quelque chose. La prof traverse la porte en nous annonçant qu'elle revient. Je jette un coup d'œil autour de moi, tout le monde ici semble être des humains ordinaires, venus de la Terre, sans pouvoirs. Pourtant, les apparences peuvent être trompeuses.

    La professeure revient, portant une sorte de saladier, semblable à ceux des autres élèves, et le pose devant moi.

— Celui-ci t'appartient désormais. Il apparaîtra chaque fois que tu viendras dans cette classe. Bien, reprenons. Dit-elle en retournant vers le début de la classe. Vos pouvoirs proviennent de vos émotions, aussi puissantes et variées soient-elles. Vous devez apprendre à les exploiter à votre avantage, selon vos désirs. Pénélope, montre-nous comment faire.

    Cette Pénélope pose ses mains sur le récipient devant elle.

— À quelle émotion penses-tu ?

— À l'amour.

   Aussitôt, une fine fleur émerge de l'intérieur du récipient, poussant avec une grâce infinie, dans le plus grand respect des autres. Les élèves applaudissent et, impressionnée, je les imite.

— C'est parfait, tu t'es concentrée sur une émotion puissante. Qui veut essayer maintenant ?

   Plusieurs mains se lèvent avec enthousiasme. Un élève produit de la lumière, un autre invoque du feu, un autre encore manipule la télékinésie... Alix, elle, crée une bulle d'eau qu'elle divise en plusieurs gouttes. La professeure s'avance vers moi et m'invite à essayer à mon tour.

   Je repense au même souvenir, celui où cet idiot m'a coupé les cheveux et où j'ai été punie pour n'avoir rien dit. Mes doigts commencent à picoter, et soudain, un courant électrique jaillit de ma main vers l'autre. (Nda : voir média)

— C'est très bien, Thémis. À présent, vous allez utiliser votre pouvoir contre moi.

   Elle passe devant chaque élève. Chacun lui projette son pouvoir en pleine face, mais elle ne semble ni souffrir ni même réellement ressentir les attaques. Ils partagent tous des pouvoirs similaires, ou pareil.

   Vient mon tour. Je me lève, observant ma professeure. Elle porte des lunettes rondes, mais moins que celles d'Harry PotDeFleur. Sa peau est pâle, tout comme ses vêtements, elle est presque transparente, mais reste nettement visible, rappelant un peu Nick Quasi-sans-Tête d'Harry Potter. Les similitudes avec ce monde de fiction me frappent soudain. Est-ce que l'auteure de ces livres connaissait l'existence de cet endroit ?

— J'absorbe tout en moi sans que cela ne me fasse mal. Ne t'inquiète pas, je ne ressentirai rien. Tu peux tout envoyer, je n'aurai rien, même si tu voulais me blesser, tu n'y arriverais pas. Me rassure-t-elle. Concentre-toi sur une émotion. Tu veux diriger tes éclairs contre moi.

— Très bien. Je murmure pour me donner un peu de courage.

   Penser à une émotion. Penser à diriger mes éclairs contre elle. Mais cette femme ne m'a rien fait, elle ne mérite pas ça. Même si elle dit ne rien ressentir, l'idée de lui faire ça me dérange profondément.

   Je me concentre à nouveau sur le souvenir, mais cette fois, rien ne se produit.

— Détends-toi, chuchote-t-elle doucement, il n'y a que toi et moi, d'accord ? Ferme les yeux et nourris une émotion.

   Les yeux fermés, je me retrouve assise à la table de la cuisine, observant ma tutrice qui cuisine avec une précision glaciale. Chaque coup de couteau est exécuté avec une rigueur parfaite.