Académie Ollphéist

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Le garçon s'approche, son large sourire toujours accroché à ses lèvres. Ses cheveux châtains en bataille lui donnent un air désinvolte, comme s'il venait de se lever, mais je doute que ce soit le cas. Une étincelle brille dans son regard caramel, une lueur familière que je ne parviens pas encore à identifier. Sa tenue est banale, semblable à celle des autres gars, rien qui le distingue particulièrement.

— Vous vous connaissez ? Demande quelqu'un, brisant le silence.

   Il semble évident que ce gars me connaît, mais de mon côté... rien. Mes sourcils se froncent alors que je tente de me souvenir. Son visage ne m'est pas inconnu, mais je ne peux pas dire que je le connais vraiment. Peut-être l'ai-je croisé dans les couloirs ? Je fouille dans ma mémoire, cherchant à rassembler les morceaux épars.

— Nous nous connaissons. Répond-il, son sourire s'élargissant encore, dévoilant une rangée de dents blanches impeccables.

   Trois présences se rapprochent de nous, mais je ne détourne pas les yeux de lui. Ces petites flammes dans ses yeux, je les ai déjà vues quelque part, j'en suis certain.

   Soudain, les souvenirs affluent en moi comme une vague submergeante. Comment ai-je pu oublier ? C'est lui. C'est lui qui m'a sorti de cette famille d'accueil, qui est resté à mes côtés durant ces mois difficiles, qui m'a aidé à me reconstruire. Le nom sort de ma bouche, un murmure qui ne fait qu'accentuer son sourire :

— Théau.

   Comment ai-je pu l'oublier ? Lui, qui a joué un rôle si marquant et important dans ma vie, qui est plus qu'un ami, presque un frère. Une vague de culpabilité m'envahit. Comment ai-je pu oublier son existence ? Je me sens horrible de l'avoir oublié.

— Ravi de te revoir, princesse. Dit-il en utilisant ce surnom qu'il aime tant, malgré mon aversion pour celui-ci.

   Je m'apprête à protester, mais Christian nous interrompt avec la même question.

— Vous vous connaissez ?

— Nous connaissons mutuellement nos prénoms, bien sûr qu'on se connaît. Dis-moi, princesse, je n'ai pas droit à un câlin ?

— Parce que tu le mérites ?

   Une ombre de tristesse traverse son regard avant qu'il ne rie, amusé.

— Pourquoi je ne le mériterais pas ?

— D'abord, parce que tu continues à m'appeler par ce surnom ridicule. Ensuite, tu t'es volatilisé sans prévenir. Et enfin, je suis en colère contre moi-même.

— D'abord, parce que j'adore t'embêter. Ensuite, j'ai dû partir. Et pourquoi es-tu en colère contre toi-même ?

   Je reste silencieuse, trop honteuse d'avoir oublié tout ce qu'il a fait pour moi. Il prend alors un ton plus sérieux.

— On t'a effacé la mémoire, Thémis. Si tu ne te souvenais pas de moi, c'est uniquement parce que nous avons altéré tes souvenirs.

— On ? Et pourquoi ?

— Parce que ma mission était terminée. Il fallait que je revienne ici. Comment expliquer à une gamine comme toi que je devais partir ?

— Déjà, je n'étais pas une gamine. Et c'est absurde de m'avoir effacé la mémoire. Comment as-tu fait, d'ailleurs ? Tu possèdes le pouvoir d'effacer les souvenirs ?

— Loin de là, je ne suis pas un sorcier. Je suis un chien de l'enfer.

   What ?! Comme Parrish dans Teen Wolf ?!