Académie Ollphéist

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Assise à la cafétéria en compagnie de Loulou, Fifi et Riri, je prends mon petit-déjeuner, écoutant d'une oreille distraite leurs plaisanteries. Je ris, mais mon esprit dérive encore vers la conversation d'hier avec Théau. Il m'a demandé comment s'était passée notre visite sur Terre, et je lui ai simplement raconté ce qui concernait Katy. Quant à ma véritable nature de déesse et tout le tralala, j'ai gardé ça pour moi. Pourquoi ? Peut-être parce qu'un instant de doute m'a saisie. Je sais que je peux lui faire confiance, c'est mon ami après tout, mais je ne sais pas... je me suis bloqué.

— Le pire, c'était que ce jour-là, il a tenté de...

   Je décroche de nouveau. Diego entre dans mon champ de vision, et tout en moi se tend. Nous sommes âme-sœur, liés à vie par un fil invisible. Cette connexion signifie une compatibilité amoureuse parfaite, comme deux pièces d'un puzzle qui s'emboîtent. Mais ce baiser à la bibliothèque... était-ce vraiment pour notre lien ? Est-ce ce lien qui le pousse à être si proche de moi ? Il faut que je me renseigne avant de tirer des conclusions hâtives.

   Il est avec son frère, ils transportent un plateau chacun.

   Je reviens à la réalité juste à temps pour entendre Antoine se moquer de Jorys.

— T'avais même réveillé le père en brisant un carreau. Il t'avait massacré !

   Nous éclatons de rire, l'image de Typhon grondant son fils me traversant l'esprit. Théau change alors de sujet :

— Dis-moi, Thémis, qu'as-tu retenu de mes cours de défense ?

   Je ricane nerveusement, sachant pertinemment que la réponse est "pas grand-chose", j'en ai bien peur.

— Tout ?

— Alors, allons tester ça. Se moque-t-il, un sourire espiègle aux lèvres.

    Je souris de manière crispée. Il veut que je meure ? Maintenant, que j'ai menti, il va m'attaquer comme si j'étais une pro.

    Il va vraiment me mettre à l'épreuve. Je fixe mon plateau presque vide, tentant de gagner quelques secondes en finissant mon cacao à petites gorgées.

— Ce n'est pas en ralentissant que tu vas t'en tirer. Ajoute Théau, ses yeux pétillant de malice.

— Je me demande comment tu oses me défier. Je réplique en tentant de prendre un ton léger. Tu n'as pas peur ?

— Peur ? De quoi ? De te casser un ongle et que ça te mette en colère.

    Je lui lance un regard noir, sachant qu'il joue avec moi. Il sait que je me fiche des ongles cassés. Mes yeux se lèvent au ciel tandis que je repère Diego, ses yeux noisette fixés sur moi. Il a arrêté sa cuillère en plein mouvement. Je tente un sourire, ne voulant pas qu'il pense que quelque chose a changé après ce qu'il m'a confié. Il m'a dit qu'il craignait que ça nous éloigne, et je refuse que ça arrive. Il me sourit en retour, mais quelque chose manque, son sourire n'est pas aussi sincère qu'avant. Que se passe-t-il ?

— Allez, mademoiselle, allons voir ce que tu as retenu. Dit Théau en se levant, prenant son plateau et le mien.

    Il se lève avec son plateau et le mien, me fixant intensément pour m'indiquer qu'il est temps de partir. À contrecœur, je me lève et le suis, consciente que je vais me faire ramasser et ses deux frères ne manquent pas de me le signaler.

   Nous quittons la cafétéria pour descendre au rez-de-chaussée, direction la salle d'entraînement.

— Cet endroit n'est pas censé être réservé aux séances d'entraînement, pas aux règlements de compte ?