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Les deux lycanthropes se placent devant moi, grognant en position de défense face à l'intruse. Comment est-elle arrivée ici ? Qui est-elle vraiment pour oser se présenter en ces lieux ?

— Tu devrais voir ta tête, Thémis. Hilarant ! Se moque Katy en ricanant.

— Tu trouves ça drôle ? Je rétorque, sèchement. Qu'est-ce que tu fiches ici, Katy ?!

— Je suis ici pour la même raison que toi : la guerre. Mais nous ne sommes pas du même camp.

— Qu'est-ce qu'il a bien pu t'offrir pour que tu deviennes ainsi ?

— Tu te trompes, je n'ai pas changé. J'ai toujours été fidèle à mon maître Hadès. Depuis ma naissance, il m'a envoyé sur Terre pour te surveiller et transformer ta vie en un enfer, celui que tu mérites pour avoir fui. J'ai essayé d'innombrables fois de faire surgir ta foudre, pour que l'on vienne enfin nous chercher. Jusqu'à ce soir-là, quand tu étais avec Ash. Je ne pensais pas que ce serait ce moment-là qui déclencherait ton pouvoir. Les familles d'accueil n'y sont pas parvenues, pas plus que ces abrutis d'amis que tu t'étais faits. Tous manipulés, certes, mais j'y ai mis tout mon cœur.

   Comment peut-elle débiter ces paroles avec tant de fierté ? Elle a manipulé tout le monde sans le moindre remords.

— Seul cet idiot d'Ash m'a résisté. Il y avait une barrière dans son esprit, et je n'ai même pas réussi à le tuer. Dommage.

— Espèce de...

— Tututu, ne commence pas à m'insulter, Thémis. Sinon, je devrai faire du mal à ces deux-là. Désigne-t-elle les frères d'un geste dédaigneux.

   Elle doit avoir un pouvoir psychique. C'est sûr. Comment aurait-elle pu manipuler toutes ces familles et mes anciens amis pour qu'ils soient aussi cruels envers moi, si elle n'avait pas un contrôle psychique ?

— Artémis. Intervient Madame Widney en se plaçant à mes côtés. Je m'occupe de son esprit. Avec les garçons, nous en finirons rapidement avec cette vipère.

— Elle est à moi. S'énerve la « vipère ».

   Un immense chien de feu, d'environ deux mètres de haut, surgit alors, faisant vibrer la terre sous ses pattes. D'un coup, il projette mon ancienne meilleure amie contre un arbre. Je reste bouche bée.

— C'est Thé, Jorys et Enes.

   C'est donc ça un chien de l'enfer ? Il combine trois âmes en une seule créature infernale. Malgré mes souvenirs retrouvés, je ne connais rien à ce monde surnaturel. Je me promets de changer cela !

   Je n'ai pas le temps de réagir qu'un corps me percute violemment. Je cogne le sol amortissant la chute de je ne sais qui. Nous roulons sur plusieurs mètres avant de nous arrêter. Je me redresse sur les coudes.

— Ça va, ma chérie ?

— Oui, et vous, père ?

— Ça va. As-tu trouvé ce que ta mère a laissé dans ton collier ?

— Non, pas encore. Vous auriez une idée ? Je demande en me relevant.

— Probablement une protection. Elle adorait ce genre de sortilège, tu la connais.

— Oui.

— Où est ton arc ? Il pourrait être utile.

   Mon précieux arc, forgé par mon père. Je m'en souviens comme si c'était hier. Aucun arc banal ne parvenait à maîtriser la foudre, jusqu'à ce que Zeus le forge lui-même, y infusant une partie de sa propre énergie.

   Mon père se tourne pour repartir au combat contre son frère, mais je l'arrête :

— Père... Et si nous combinions notre foudre ? Nous ne l'avons jamais fait, mais cela pourrait suffire à mettre Hadès hors d'état de nuire, le temps de l'enfermer au donjon.

   Chez moi, le donjon est situé profondément sous terre, si bien qu'aucune magie ne peut en libérer celui qui y est emprisonné. C'est une pièce aux murs de terre, avec pour seul confort un tapis pour lit.

— C'est une idée judicieuse.

   Il me tend la main, je la saisis et nous observons Apollon, tenant Hadès à distance. Ce dernier commence à perdre patience. Quand invoquera-t-il les âmes pour lui prêter main-forte ? Les livres terrestres omettent de mentionner qu'il peut invoquer les âmes de l'enfer.

   Je jette un coup d'œil au reste de la bataille. Ils semblent bien s'en sortir malgré quelques corps éparpillés sur le sol. J'aperçois la petite fée, Morane, habituellement si éclatante avec ses cheveux roses, maintenant presque rouges, bataillant avec ardeur.

    J'abandonne mon père quelques secondes. Un des sentinelles tente de l'attraper. Je lui assène un coup de genou dans le ventre, suivi d'un éclair qui déchire son abdomen. Je l'envoie voler contre un arbre avec un coup de pied chargé d'électricité. Il se désintègre sous l'impact.

  Un autre s'approche, levant la main vers mon visage. Je souris, encadrant sa tête avec mes mains sans la toucher, et laisse la foudre passer d'une main à l'autre à travers ses tempes. Il s'évapore presque instantanément.

  Un coup arrive, je l'intercepte, serrant le poing de mon adversaire. Je souris tandis qu'il écarquille les yeux, criant de douleur en voyant sa main se tordre. Du coin de l'œil, je remarque un autre qui tente de m'attaquer. Je m'accroupis juste à temps, et c'est son camarade qui reçoit le coup accompagné d'une décharge électrique. Je hausse les sourcils, surprise. Comment nos sentinelles peuvent-elles être si incompétentes ? Même sous le contrôle de mon oncle, elles devraient être mieux entraînées.

   Je me tourne pour voir Morane. Elle ne voit pas l'un des leurs s'approcher d'elle. Je frappe mon adversaire au ventre, le faisant tomber. Elle se retourne et élimine l'ennemi grâce à sa magie. Puis, avec cette même magie, elle tue une sentinelle qui allait m'attraper par-derrière. Enfin, elle fait apparaître un arc. Mon arc.

≈≈≈

Académie OllphéistOù les histoires vivent. Découvrez maintenant