Ce matin, je me lève plus tôt que d'habitude, animé par une idée : offrir à tous un petit déjeuner digne d'une fête. Je me rends à la boulangerie pour acheter des croissants et des pains au chocolat, des délices que je souhaite leur faire découvrir. J'en profite pour en prendre assez pour tout l'orphelinat, même si ça me coûte une petite fortune. Mais après tout, ce n'est pas tous les jours que j'ai l'occasion de faire un tel geste, et puis, j'ai bien plus d'argent que ce dont j'ai besoin sur cette Terre. Autant en faire profiter les autres.Le spectacle de leurs visages émerveillés en découvrant les viennoiseries au réveil est une récompense en soi. Les trois surnaturels, eux aussi, savourent ces « merveilles » avec un plaisir non dissimulé.
Nous nous trouvons à la bibliothèque, de retour dans la ville où nous sommes arrivés. Il était préférable de venir ici plutôt que de se rendre dans la mienne, bien plus petite. Nous avons jusqu'à 10h30 pour rassembler toutes les informations dont nous avons besoin, avant de devoir retourner à l'endroit où Madame Widney nous avait laissés. Ca fait maintenant plus d'une heure que nous fouillons parmi les livres, cherchant désespérément des réponses.
Il y a des montagnes de livres qui parlent de ma famille : ma mère, mon père, mon frère, mes oncles, mes tantes... mais rien ou presque sur moi. Même dans les récits relatant l'histoire de mes parents et d'Apollon, je ne suis mentionnée que de manière fugace, comme un personnage secondaire dans ma propre vie.
Zeus, mon père, est le roi de tous les dieux. Selon ces livres, il aurait eu treize conjoints. Treize ! Même pour des êtres immortels, avoir autant de femmes me semble invraisemblable. Cela signifierait que j'ai environ 26 demi-frères et demi-sœurs, et douze belles-mères. J'ai du mal à le croire. Mon hologramme m'avait pourtant affirmé qu'après la mort de Léto, Zeus était devenu presque fou. Les livres en disent long sur sa vie, mais je sens que tout n'est pas exact. Zeus, le dieu de la foudre, est également associé à l'aigle.
Quant à Apollon, selon les livres, il est le dieu grec des arts, du chant, de la musique, de la beauté masculine, de la poésie, et de la lumière. Il est également le conducteur des neuf Muses, nos belles-sœurs. Apollon est aussi le dieu des purifications et de la guérison, mais paradoxalement, il peut apporter la peste avec son arc. C'est l'un des principaux dieux capables de divination. Il aurait eu deux conjoints et trois enfants. Ses attributs incluent l'arc, la lyre, la flûte, les cornes de bovidés, et le trépied, et il est associé au corbeau, au cygne, au coq, au loup, et au serpent.
Ma mère, Léto, est surtout présentée comme la mère d'Apollon et moi, et comme la maîtresse de Zeus. Elle est vénérée à Délos, où un temple modeste est dédié à elle, entre celui d'Apollon et le lac sacré. Elle est aussi honorée à Argos. Avec Héra, sœur de Zeus, elle préside aux naissances, et les mères, dans leurs angoisses et souffrances, lui adressent leurs prières.
Hadès, mon oncle, est une divinité chthonienne, frère de Zeus et de Poséidon. Tandis que Zeus gouverne le Ciel et Poséidon la Mer, Hadès règne sur le monde souterrain. Pour cette raison, il est souvent considéré comme le « maître des Enfers ». Sa tâche est d'empêcher les morts de quitter les Enfers, car leur vue terroriserait aussi bien les humains que les dieux. Ses attributs incluent la kunée, la corne d'abondance, le sceptre à deux fourches, et un char tiré par des créatures mi-hommes, mi-chevaux appelé les centaures, avec le serpent comme animal associé.
— Je crois que j'ai trouvé quelque chose. Annonce la voix de l'ébène, résonnant depuis les étagères.
Il s'approche et pose un livre sur la table, intitulé « Artémis ». Tous les regards se tournent vers moi, évidemment pour que je l'ouvre. Je le fais glisser vers moi, bien consciente que ce qui est écrit dedans n'est probablement pas toute la vérité. Après tout, ce sont des humains qui ont raconté nos histoires sans vraiment connaître nos vies.
Je commence à lire et je m'arrête sur les informations qui me parlent le mieux.
Selon le livre, je serais la déesse de la chasse, protectrice des animaux et des lieux sauvages, ainsi que la déesse de la Lune, des accouchements, et la protectrice des jeunes enfants. Mes attributs seraient l'arc, les flèches, le carquois, les couteaux de chasse, et la Lune. Les cerfs, les biches, les ours, et les chiens me seraient associés. Je détiendrais le pouvoir de provoquer des épidémies, mais aussi de guérir. On dit que je suis la cause des morts subites et des maladies qui emportent les femmes en couches. Je protégerais les chemins, les ports, les très jeunes enfants, et les jeunes animaux. Mes cultes seraient liés aux moments clés de la vie des femmes : naissance, puberté, et mort. Je serais l'une des déesses associées à la Lune, en opposition à mon frère, lié au Soleil. Je serais une déesse « vierge » parce que, soi-disant, j'aurais demandé à mon père l'autorisation de conserver ma virginité pour toujours. D'après ce que j'ai compris grâce à l'hologramme, un certain Sandro m'aurait tenu compagnie pour bien d'autres choses que pour tirer à l'arc.
À force de lire, j'ai mal au crâne. Je repousse le livre et pose mes bras sur la table, avant de m'y effondrer, le front posé sur ceux-ci.
— Ça va ? Me demande Diego, l'air inquiet.
— Qu'as-tu appris ? M'interroge Aiden, visiblement soucieux.
— Nos recherches ne nous avancent à rien. On n'apprend rien de plus. Dis-je, désabusée.
Alix saisit le livre et commence à lire, les garçons se regroupent à ses côtés pour l'accompagner. De mon côté, je me lève et sors prendre l'air. Une fois dehors, je sors une cigarette et l'allume, espérant que la nicotine dissipe un peu le brouillard dans ma tête.
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Académie Ollphéist
ParanormalUn jour comme un autre, la jeune Artémis se retrouve dotée d'un pouvoir extraordinaire. Lors de la première utilisation de ce don, elle libère une telle puissance que celle-ci est ressentie jusque dans l'autre monde. Quelques jours après, sa vie com...