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Je me perds dans mes pensées, rêvant de Diego, ce mec, c'est quelque chose.. Soudain, je sursaute en entendant ma colocataire frapper à la porte avec insistance à coup de poingt.

— Dépêche-toi, ou tu n'auras pas le temps de prendre ton petit-déjeuner !

   Je l'entends quitter la chambre, et une vague de réflexions sur Alix m'envahit. Que dire d'elle ? Ca fait cinq jours que je suis ici, et notre relation peine à évoluer. Froide et autoritaire, elle tente pourtant de faire des efforts. Malgré son apparente indifférence, elle prend soin de moi d'une manière qui me surprend. Comme hier, alors que je fumais dans le jardin de l'école. Elle est sortie de sa chambre pour venir déposer une veste sur mes épaules avant de repartir sans un mot. Ou encore, le lendemain de la visite des familles, elle m'a mis de côté un plateau pour le déjeuner, parce que j'aie été retenue par Madame Tourel après le cours pour discuter de mon intégration ici.

   Le jour des familles s'est achevé sur une note positive. Au dîner, j'en ai appris davantage sur Théau et ses frères grâce à Typhon, qui m'a raconté une série d'anecdotes amusantes. Ils n'étaient pas tout à fait d'accord avec lui, mais ça m'a fait beaucoup rire.

   En y repensant, les voilà justement qui se chamaillent dans le couloir, leurs éclats de voix résonnant de bon matin. Enfants, ils étaient du genre bagarreur, et visiblement, ils n'ont pas changé. Théau, celui qui faisait les bêtises et accusait ses frères, Jorys, le provocateur, et Enes, le pacifiste qui n'hésitait pourtant pas à se battre avec les deux autres. Ces scènes m'ont inspiré des surnoms pour eux. D'abord, j'ai pensé aux trois neveux de Donald, Riri, Fifi et Loulou, ou même aux trois petits cochons, mais les comparer aux hyènes du Roi Lion, c'était encore plus comique. Certes, ils ne leur ressemblent pas, mais juste le fait de les appeler ainsi me rend dingue.

— Salut.

— Salut Thémis.

— Bah alors, Shenzi, tu as l'air tout triste. Je dis en tirant la joue de Thé.

— Argh, je savais que tu allais encore m'appeler comme ça. Râle-t-il.

— Tu ne veux toujours pas nous dire d'où viennent ces surnoms ?

   Je ne peux m'empêcher de pouffer de rire. C'est un peu méchant, je l'admets, mais c'est plus fort que moi.

— Ce sont des hyènes, les méchants d'un film pour enfants.

   Leurs regards désapprobateurs ne font qu'amplifier mon rire.

— Bon, si vous voulez, je peux changer. J'ai aussi Riri, Fifi et Loulou. Trois canetons turbulents et farceurs, ça vous colle plutôt bien, surtout en sachant comment vous étiez enfants, et je parie que ça n'a pas beaucoup changé. Riri, le plus sage, celui qui planifie tout, ça serait Enes. Fifi, le bricoleur intrépide qui cherche l'aventure, c'est clairement Jorys. Et Loulou, l'optimiste parfois un peu méchant selon ses frères, mais aussi celui qui redonne foi à son oncle Picsou... Théau, c'est bien toi.

   Théau me tape l'épaule en riant, et ensemble, nous nous dirigeons vers la cafétéria pour le petit-déjeuner.

   Théau me tape l'épaule en riant, et ensemble, nous nous dirigeons vers la cafétéria pour le petit-déjeuner

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Assise dans la salle de classe, j'écoute attentivement le professeur des métamorphes. Ce cours particulier pour cette race de surnaturels m'intrigue.

— Qui pourrait expliquer à notre nouvelle élève ce qu'est un métamorphe ?

— Les métamorphes sont des êtres surnaturels capables de prendre la forme d'un seul animal. Explique une fille. Par exemple, moi, je peux me transformer en biche, mais pas en un autre animal.

— Moi en cheval. Dit un autre.

— Et moi, en chien. Ajoute un troisième.

— La thérianthropie, ou zoanthropie, désigne la transformation d'un humain en animal, totalement ou partiellement. Prends la parole le prof.

— Les loups-garous sont comme des métamorphes. Dis-je à haute voix, réfléchissant à cette idée.

— Quelqu'un peut-il expliquer la différence entre un métamorphe et un loup-garou ?

— Les loups-garous forment une meute, tandis que nous, métamorphes, sommes des individus indépendants. De plus, leurs enfants seront toujours des loups-garous, alors que les nôtres ne deviendront pas forcément des métamorphes. Explique Pénélope. Par exemple, je suis un aigle, mais mes enfants pourraient être d'autres animaux. Rares sont ceux qui peuvent se métamorphoser en quelqu'un.

— Très bien, Pénélope. Approuve le professeur. En outre, tous les métamorphes ne peuvent pas se transformer entièrement en leur animal. Beaucoup ne se changent que partiellement pour protéger l'être humain, surtout si leur animal est faible. Une transformation complète pourrait être mortelle pour eux.

— Est-ce que les métamorphes peuvent se transformer autant qu'ils le souhaitent ? Je demande, curieuse.

— Non, seulement deux fois par jour, et encore, cela dépend de leur puissance. Et lorsqu'ils se transforment, ils ne peuvent rester sous leur forme animale que pendant deux à cinq heures, là encore en fonction de leur puissance.

   Le gong de fin de cours résonne, et tout le monde se précipite vers la sortie. Dans les couloirs, je croise les deux frangins, qui ne semblent pas m'avoir remarquée. Absorbée par mes pensées, je me fais bousculer. La personne s'arrête, me reconnaît, et c'est l'autre type de la cafétéria, celui qui était aussi en cours tout à l'heure.

— Alors, ma jolie, ce cours t'a plu ? Demande-t-il avec un sourire en coin.

— Oui, c'était vraiment très intéressant.

— Je l'avais deviné dès que tu es entrée, tu allais adorer.

— Et tu ne t'es pas trompé.

— Et si nous allions au proch...

— Thémis ! S'exclame soudain une voix joyeuse en me prenant dans ses bras, coupant le métamorphe en pleine phrase. Alors, ce cours ? Tu as aimé ? Tu verras, celui des vampires te plaira encore plus !

— Je n'en doute pas, Aïcha.

— Je discutais avec elle. Dit l'autre, visiblement contrarié.

— Et alors ? Rétorque Aïcha avant de me tirer avec elle. Fais gaffe à Steve, il n'est pas fréquentable. Me murmure-t-elle à l'oreille.

   Nous finissons par rejoindre le groupe devant le professeur lycanthrope, Monsieur Adamski, qui attend tout le monde près de plusieurs caisses, les bras croisés sur son torse imposant. Derrière lui, des cibles sont disposées à différentes distances. Nous nous arrêtons et le groupe de la vampire nous rejoint.

   Une pression sur mon épaule me fait me retourner, surprise de découvrir le loup aux cheveux ébène.

— Bonne nouvelle, tu ne lances plus de petites décharges. Remarque Aiden en souriant.

— Mauvaise nouvelle, ça ne t'empêche plus de me surprendre comme ça.

   Diego ricane, tandis qu'Aiden boude un peu. Le professeur réclame notre attention et ordonne :

— Allez, mettez-vous en tenue de sport.

≈≈≈

Académie OllphéistOù les histoires vivent. Découvrez maintenant