•54•

2.5K 220 7
                                    





Un gant de protection enveloppe ma main alors que je vise avec mon arc. La corde de se tend, vibrant sous la tension, tandis que je relâche un souffle mesuré. La flèche glisse entre mon index et mon pouce, traversant l'air avec une rapidité foudroyante. À l'impact, la cible en mouvement est frappée par une énergie fulgurante, explosant en une myriade d'éclats lumineux. Je répète ce processus plusieurs fois, l'adrénaline coulant dans mes veines, jusqu'à ce qu'une voix m'interrompe.

— Mademoiselle, s'incline une sentinelle. Votre père souhaite observer vos compétences au combat.

   Je soupire, légèrement exaspérée. Trois semaines se sont écoulées depuis mon arrivée ici, et voilà qu'il m'envoie des sentinelles pour tester mes « capacités au combat ». Bien que j'aie perdu la mémoire un certain temps, aujourd'hui, mes souvenirs et mes compétences sont revenus. Mon corps n'est peut-être plus aussi musclé qu'il l'était avant mon séjour sur Terre, mais il reste puissant.

   La sentinelle me tend un poignard marqué du sceau de ma famille : un trident gravé sur le manche. Je saisis l'arme tout en posant mon arc sur le côté. La sentinelle sort alors son propre poignard, différent du mien. Les règles sont simples : tuer est interdit, tout comme l'utilisation de la foudre, mais blesser est permis.

    Il attaque le premier, levant son arme dans une tentative de surprise. Sa technique est intéressante mais mal exécutée, et surtout inutile. Je réplique avec un coup de genou dans son ventre, puis, avec une rapidité maîtrisée, je lacère son abdomen avec mon poignard avant de le propulser violemment contre un arbre d'un coup de pied. Il cherche à évaluer mes réflexes, à voir si ce combat se distingue des autres qu'il a menés contre ses confrères, tous vaincus avant lui.

   Il tente une nouvelle attaque, son couteau dirigé droit vers mon visage. Je souris, feignant un mouvement pour lui trancher la tête, mais il esquive en se baissant, évitant mon coup simulé. Il riposte en m'assénant un coup de genou qui me fait reculer de plusieurs pas. Cette fois, c'est lui qui sourit.

   Son coup de poing fonce vers moi, mais je l'intercepte, saisissant fermement le poing de mon adversaire. Je souris de nouveau, mais avec son autre main, il parvient à me frapper à la joue. Du coin de l'œil, j'aperçois une autre sentinelle s'approcher pour se joindre à la mêlée. Mais au dernier moment, je m'accroupis, et c'est son propre camarade qui encaisse le coup. Surprise par la tournure des événements, je ne peux m'empêcher de sourire. Peut-être que l'objectif de ce combat était de me surprendre avec une attaque surprise, orchestrée par une autre sentinelle. J'espère que ce spectacle est suffisant pour divertir mon cher père.

    D'un mouvement rapide, je tends une jambe et la fais glisser au sol, faisant tomber la première sentinelle. Je fais semblant de lui enfoncer la dague dans le cou, marquant ainsi la fin du combat pour lui.

   Je roule sur le côté pour éviter l'autre assaillant qui avait anticipé ma manœuvre et qui en profite pour m'envoyer un coup de pied en pleine face. Je suis légèrement sonnée par la force du coup, mais lorsqu'il tente de me planter son poignard, je l'arrête, mimant l'attaque que j'avais feinte plus tôt et enfonçant son arme dans son thorax.

   Je les aide à se relever, essuyant le sang qui coule sur ma joue. Les deux sentinelles s'inclinent, portant une main à leur cœur.

— Déesse Artémis. Commencent-ils avec une voix empreinte de regret. Nous tenons à vous présenter nos plus sincères excuses, de la part de toutes les sentinelles qui ont eu la chance de retrouver leur conscience. Nous n'arriverons sans doute jamais à obtenir votre pardon pour notre trahison, mais...

— Je ne veux rien entendre. Je les interromps. Vous n'avez rien à vous faire pardonner.

— Nous sommes tous heureux de vous retrouver, Déesse Artémis. Nous vous serons éternellement fidèles.

Académie OllphéistOù les histoires vivent. Découvrez maintenant