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Lorsque nous sommes en tenue et de retour devant le professeur, il ne perd pas une seconde pour nous donner ses instructions :

— Dans ces caisses, vous trouverez toutes sortes d'armes. Choisissez-en une seule. Ensuite, vous réaliserez des attaques contre un adversaire équipé d'une arme similaire ou presque. Allez-y, faites votre choix.

   Tout le monde s'avance vers les caisses, moi y compris, scrutant le contenu avec attention. Il y a énormément de lames. Une voix féminine s'élève soudain :

— Monsieur, est-il obligatoire de choisir une arme ? Avec nos griffes, ou pour les sorcières, leurs pouvoirs, nous pouvons nous défendre sans.

— Oui, c'est obligatoire. Ces armes peuvent vous sauver la vie lorsque vos forces seront épuisées.

   Je n'ai jamais vraiment aimé les lames. Tranchantes et destructrices, elles peuvent causer bien plus de dégâts qu'une balle ordinaire sur Terre. Je soupire.

   En regardant de plus près, mon regard est attiré par une caisse remplie d'arcs et de carquois remplis de flèches. Comme si c'était une évidence, je saisis un arc sans hésiter. Je place le carquois sur mon épaule et m'éloigne de la foule qui se presse autour des armes blanches.

   Peu à peu, chacun fait son choix. Aïsha a pris un poignard, Océane, Damon, et Chris un kunaï chacun, Diego et Aiden ont opté pour une épée, et Alix a choisi une dague. Je cherche des yeux qui d'autre a choisi un arc. Je remarque Sylver, l'autre idiot, qui me lance un sourire narquois. Je hausse les sourcils en ricanant. Il croit vraiment qu'on va s'affronter ? Il n'y a aucune chance qu'on se retrouve l'un contre l'autre, malgré ce qu'il semble penser.

— Qu'est-ce qui te fait rire ? Me demande Christian.

— Ah, rien. C'est Silver.

— Qu'est-ce qu'il a fait ?

— Rien, c'est juste son imbécillité qui me fait rire.

— J'imagine bien.

   Il rit, puis m'indique que le professeur va reprendre la parole.

— Formez des équipes de deux ou quatre selon vos armes, elles doivent être identiques. Ensuite, vous vous exercerez avec des armes diverses. Pour les archers, vous restez en solo et vous allez vous entraîner sur les cibles derrière moi. Je passerai voir chacun d'entre vous. Allez, en avant !

   Je quitte Christian pour rejoindre mon groupe, composé de cinq personnes, moi inclus.

— Bon, comme c'est un exercice individuel, chacun prend une cible. Il y en a assez pour que personne ne dérange personne.

   Chacun s'éloigne vers sa cible, sauf Sylver qui continue de me fixer. Qu'est-ce qu'il veut encore ? Il est déçu qu'on ne soit pas en duo ? Je décide de le charrier :

— Tu boudes parce qu'on ne peut pas être en duo ?

— Ne te crois pas si spéciale, j'aurais juste aimé te planter une flèche.

— Dommage pour toi, alors.

— Fais gaffe que je ne te tire pas dessus par accident.

   Je ricane et m'avance vers une cible. Le professeur s'approche de moi et me tend un gant en cuir spécial pour les arcs. Je l'enfile et il me demande :

— Tu as déjà utilisé un arc sur Terre ?

— Non.

— D'accord.

   Il se rapproche et m'aide à positionner mes mains et mes bras correctement.

— Tu positionnes la flèche sur la corde, le bois de celle-ci doit reposer ici. Me montre-t-il du doigt. Le bras qui soutient l'arc doit être bien tendu, relève un peu plus ta main, et maintiens la flèche avec deux doigts. Ensuite, tu vises approximativement. M'indique-t-il en se plaçant légèrement derrière moi, puis tu tires. Vas-y, essaie.

   Je reproduis ses instructions avec soin. Je vise la cible, laisse échapper l'air de mes poumons, et tire. Au moment où la corde glisse de mes doigts, je sens une décharge de foudre passer en moi. La flèche se plante et électrifie la cible, qui explose sous le choc.

   Je jette un coup d'œil au professeur, puis à mes camarades, leurs yeux écarquillés fixés sur moi. Merde. Adamski semble perplexe et me demande de recommencer.

— Recommencer ? Mais...

— Recommence. Ordonne-t-il d'une voix autoritaire.

   Il demande aux autres élèves de continuer l'entraînement, mais visiblement, personne n'a envie de s'y remettre. Ceux équipés d'un arc s'écartent, et le professeur me demande de viser de nouveau.

   Comme précédemment, je vise, vide mes poumons, et tire. La foudre jaillit encore de mes doigts, suivant la flèche qui explose la cible.

— J'imagine que c'est involontaire. Commente-t-il. Je pensais que les cours que je te donnais t'avaient aidée à contrôler tes pouvoirs.

— C'est le cas. Je ne lance plus rien involontairement... sauf là.

— Je ne comprends pas. Pourquoi ta foudre s'échappe-t-elle encore sans que tu le veuilles ? Réfléchit-il à voix haute. Tout le monde, reculez !

   Tous obéissent. Il continue de réfléchir à voix haute :

— En plus, tu tires toujours en plein centre. Pourquoi la foudre se manifeste-t-elle ? Pourquoi ?

   Il sort un kunaï de sa poche et me le tend.

— Lance-le en direction de la cible. Donne-moi ton arc et ton carquois.

   J'exécute ce qu'il me demande. Je lance le kunaï vers la cible la plus proche. Aucune foudre ne jaillit, et le kunaï ne se plante même pas.

— Sylver, donne-lui ton arc et une flèche.

   Sylver me tend l'arc avec réticence, et je reproduis les mêmes gestes que précédemment : je vise, vide mes poumons, et tire en me concentrant pour retenir la foudre. Cette fois-ci, la cible n'explose pas, mais des traces de brûlure entourent la flèche plantée au centre.

— Qu'as-tu changé pour envoyer moins de foudre ?

—  J'ai fait de mon mieux pour ne pas en envoyer.

— Je vois... Dit-il en passant une main pensive sur son menton. Allez, continuez tous ! Artémis, prends une autre arme, veux-tu ?

  Je n'en ai pas vraiment envie, mais ce n'était pas une question...

≈≈≈

Académie OllphéistOù les histoires vivent. Découvrez maintenant