Je suis en tenue de sport, ou du moins, si on peut appeler ça ainsi. Notre "uniforme" se compose d'un t-shirt et d'un jogging large, pas vraiment idéal pour des activités comme la lutte ou tout autre sport demandant de se "battre".Monsieur Adamski est notre professeur. Je lui ai demandé un pantalon pour compléter l'uniforme, car s'il est acceptable de porter une jupe un jour ou deux, une semaine entière est hors de question pour moi.
Nous sommes assis à même le sol, écoutant les consignes de notre prof, bien que je sois distraite par une chose : même en tenue de sport, nous portons nos couleurs respectives. Je suis toujours en bordeaux, et les autres ont inévitablement leur couleur attribuée.
Le bras de Diego frôle le mien, envoyant des décharges électriques le long de mon bras. Ce n'est pas désagréable, mais pourquoi ça me fait-il cet effet ? Je veux bien croire à l'électricité statique, mais ce n'est pas ça. Et depuis quand est-il assis à côté de moi ? J'observe Alix, qui devrait être à sa place, mais elle se trouve juste derrière nous, évitant soigneusement de me regarder. Diego en fait de même. Je décale discrètement mon bras pour éviter tout contact, ce qui ne semble pas lui plaire, mais peu m'importe. Il insiste, et une autre décharge traverse mon bras. Bon sang, qu'est-ce qu'il fabrique ?!
Je pose ma tête sur l'épaule de ma voisine, la petite vampirette. Si Diego veut vraiment me toucher, il devra le faire de manière flagrante. Il reste immobile, mais la distance que j'ai mise entre nous me perturbe. Je me redresse, prête à écouter Adamski, mais voilà que le loup recommence son manège. Suis-je en train de rêver ? Je préfère l'ignorer.
— Bien, formez des groupes de deux. Évidemment, par race. L'usage de la magie est interdit, sauf pour les loups-garous et les vampires qui peuvent utiliser leur force naturelle.
Aoutch ! Je n'ai rien écouté et je ne sais même pas ce que nous devons faire.
— Hey, l'humaine, on se met ensemble.
Je fixe Alix. « L'humaine » ? Sérieusement ?
Aïsha s'associe avec un autre, et les groupes se forment rapidement. Diego s'associe avec son frère. Je me lève pour me placer à côté de ma coéquipière.
— C'est simple, on va être attachées par cette corde. Chacune de nous doit tirer dans le sens opposé pour tenter d'attraper l'objet qui se trouve devant nous. Compris ?
— Oui.
Elle attache la corde autour de mon ventre, et je fais de même pour elle. Dos à dos, au coup de sifflet, nous devons courir vers notre objet. Chaque groupe prend position.
Adamski siffle, je me lance en avant, mais la corde me stoppe net. Alix tire de son côté, me fait reculer, et attrape son objet. Zut. Nous répétons l'exercice plusieurs fois, et je perds à chaque fois.
— Bien, changez de partenaire. Ordonne le prof.
— Tu devrais ancrer tes pieds plus fermement au sol et feinter. Me conseille mon adversaire.
— Merci, Alix.
Elle hausse les épaules, et un type se présente sous le nom de Sylver. Il veut s'entraîner avec moi. Il est certain de gagner, ça se voit dans ses yeux. Il m'attache la corde et je fais de même. Son regard devient soudain glacial. Merde. Mauvais signe.
Le prof siffle, et à peine ai-je commencé à courir que je me retrouve projetée en arrière, traînée au sol pendant que Sylver s'élance pour attraper son objet. C'est une blague ! Alix au moins faisait attention à ne pas me blesser, mais lui ne veut que la victoire, peu importe si je me retrouve avec des ecchymoses.
— Doucement, abruti ! Grogne Diego, non loin de nous.
Je me relève, croisant le regard furieux de Diego, tandis qu'Aiden et Théau, aussi en colère, semblent prêts à intervenir. Je ne savais même pas que Théau était là.
— Gagné. L'ignore-t-il en me regardant mesquinement.
Je me redresse en me massant le postérieur. C'est quoi son problème ?
— Bah ouais.
La même scène se répète, mais cette fois, Théau et Diego explosent en même temps :
— Espèce d'abruti/d'enflure !
— Gagné.
Il commence sérieusement à m'énerver. À ce rythme, je vais finir par ne plus pouvoir m'asseoir si les trois prochaines manches se déroulent de la même façon !
Le sifflet retentit pour la huitième fois de la journée. Cette fois, je ne me précipite pas. Je plante mes pieds dans le sol, gaine tous mes muscles, et tire de toutes mes forces. Miracle, Sylver tombe sur les fesses. Ravie, je me lance et attrape mon objet.
— Gagné. Dis-je en le regardant avec un sourire narquois.
Son visage devient écarlate, et il l'est encore plus quand je lui propose mon aide pour se relever. Il refuse, se levant seul.
— Ok, tu m'as eu une fois, mais pas deux.
Je hausse les épaules, souriant aux encouragements de Théau, ses frères et Aiden, qui ont suivi la manche. Diego arbore un sourire fier.
— Ce n'est pas une anomalie comme toi qui va...
— Qui va quoi ? Je le coupe séchement.
Il devient encore plus furieux. Je sais que je ne suis pas comme les autres ici, que je ne suis pas une sorcière, mais ce n'est pas une raison pour me traiter d'anomalie.
Le professeur siffle à nouveau, et tout le monde se met en place. Je fais comme la fois précédente, mais Sylver, s'y attendant, ne se laisse pas avoir. Il tire, me faisant glisser sur la terre. Je tente un pas, mais il en gagne deux. Merde. Je me mets à quatre pattes, pieds et mains fermement ancrés dans le sol, et avance en maintenant trois points de contact avec le sol en permanence. Ça marche, Sylver se retourne pour voir ce que je fais, mais grâce à ça, j'avance mon dernier mètre et attrape mon objet.
— Gagné.
Sylver explose de rage, mais le professeur intervient :
— C'est une technique intéressante, jamais utilisée par un sorcier, mais ça fonctionne. C'est dans les règles. Bien joué, Thémis.
— Merci, Monsieur.
Alors qu'il s'éloigne pour observer un autre binôme, Sylver s'approche dangereusement, mais une main se pose sur son épaule, serrant fermement et commence à le lui broyer.
— Tu ferais mieux de te calmer. Avertit Aiden.
— Mêle-toi de ce qui te regarde, le chienchien.
— Je te signale que tu auras plus qu'un « chienchien » qui viendra te casser la gueule si tu t'en prends à elle.
Fait-il référence à son frère ? À Théau et ses frères ?
— Aiden. Je l'interpelle doucement en posant ma main sur son épaule. Ça va aller. Ne t'inquiète pas, retourne faire l'exercice avec ton frère.
D'ailleurs pourquoi eux n'ont-ils pas changé de partenaire ?
Il relâche Sylver en lui lissant l'épaule, puis retourne vers Diego, qui semble prêt à commettre un génocide.
Je me repositionne, et le coup de sifflet retentit à nouveau. Cette fois, Sylver met toute sa force, me faisant reculer. Il faut que je trouve une solution. Je me souviens d'une technique vue dans une série sur Terre. Dans un jeu de tir à la corde, les joueurs ont laissé l'autre équipe tomber en arrière en avançant brusquement, puis ils ont tiré pour traîner leurs adversaires. Je décide de tenter la même chose. Je pivote et avance de quelques pas dans la même direction que Sylver. Il perd l'équilibre et tombe au sol. Je cours vers l'objet, le saisis, puis me tourne vers lui avec un sourire moqueur.
— Gagné.
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Académie Ollphéist
ParanormálníUn jour comme un autre, la jeune Artémis se retrouve dotée d'un pouvoir extraordinaire. Lors de la première utilisation de ce don, elle libère une telle puissance que celle-ci est ressentie jusque dans l'autre monde. Quelques jours après, sa vie com...